mercredi 29 mars 2006

L'absence a des torts que rien ne défend.

Finalement, Mamy Janette a raison: je suis encore une adolescente.
Non pas parce que je n'ai ni mari, ni enfant, ni boulot (parce que si tu es à la fac tu es une étudiante ma bichette !). Non. Simplement parce que je suis toujours incapable d'entretenir des relations saines et matures avec sa fille.

mardi 28 mars 2006

Passe-temps.

Certains jours, je repense avec nostalgie à ces journées de thèse perdues, où je ne savais plus quoi faire, où je ne savais pas quelle autre expérience envisager, où je ne voyais pas tellement l'intérêt de tout ça, et où je finissais par rentrer me planter devant Loft Story en rigolant avec Christèle. Parce que rester au labo ne servait alors à rien, et que la vie était définitivement ailleurs.
Je ne sais pas si j'étais plus heureuse, ou moins anxieuse, mais certainement plus équilibrée.
Plus la liste des trucs à faire se rallonge, moins le temps s'étire. C'est peut-être ça l'heure d'été.
"You really need to set-up REALISTIC goals, otherwise you'll NEVER be pleased with yourself !"
Yeah, whatever.
I don't need a life anyway.

On connait la chanson...

(un vieux truc qui traine depuis trop longtemps)
Une chanson...
Qui vous rappelle un(e) ex-petit(e) ami(e) : Dust in the wind – Kansas, accompagnée par la guitare magique qui fait vachement bien la caravanne, aussi.
Qui vous fait rire : Gee, officer Krupke, West Side Story, des heures de fous-rires avec Papa en passant l’aspirateur dans notre grande salle à manger à Marseille, le samedi matin. C’était encore drole à 6 ans.
Qui vous rappelle celui ou celle que vous aim(i)ez : Elle écoute pousser les fleurs – Francis Cabrel.
Que vous auriez aimé écrire: Quand t’es dans le désert – Jean-Patrick Capdevielle, parce que c’est pas très populaire le gout d’la solitude.
Qui vous rend nostalgique aujourd’hui : Votre fille a 20 ans – Serge Reggiani, parce que j’en ai bientot 30, maman.
Que vous aimez d’un artiste que vous détestez : Feel – Robbie Williams, non pas que je le déteste vraiment, mais quand même.
Que vous admettez aimer honteusement : Leave right now – Will Young, et je n'admettrai avoir acheté l'album que sous la torture.
Qui vous rappelle votre enfance : Au printemps – Marie Laforêt, il faut bien assumer l’héritage des mauvais gouts musicaux paternels. Et puis Ma parole – Patrick Loiseau, parce que je ne l’ai jamais réentendue, et que j’aimerai bien, un jour.
Qui résume votre adolescence : Keep yourself alive – Queen, enough said.
Dont vous aimez les paroles : Ma préférence – Julien Clerc, par hasard...
Avec laquelle vous aimez vous réveiller : I die – The magnetic fields, parce qu’elle m’a réveillée en sursaut dans la voiture d’Helen pendant de longs –et heureux- mois.
Qui vous fait pensez à quelqu’un qui est mort : Auprès de mon arbre – Georges Brassens, parce que Véro.
Qui vous fait penser aux vacances : Croque vacances, pour des raisons évidentes. Non ?
Qui vous fait penser à votre solitude : Space Oddity – David Bowie, and there’s nothing I can do.
Que vous pouvez chanter entièrement : La complainte de la serveuse automate, Starmania (parmi des milliers d’autres), parce que c’est celle qui me vient naturellement en bouche chaque matin sous la douche, c'est dire si je suis d'humeur joyeuse au réveil.
Qui vous rappelle votre meilleur(e) ami(e) : La chanson des jumelles, les demoiselles de Rochefort, parce que c’est elle, parce que c’est moi, parce que c’est nous, et que nous sommes les sœur jumelles, nées sous le signe de la Balance….
Qui vous file la chair de poule: Son bleu – Renaud.
Qui vous fait pleurer: Confidentiel – Jean-Jacques Goldman, certainement la seule chanson que je refuse catégoriquement d’écouter, depuis.
Que vous aimeriez être: Les p’tits chapeaux – Jean-Jacques Goldman, même si je ne mets pas de chapeaux.
(fin de l'interlude musical)

dimanche 26 mars 2006

Enterrement de vie de poule.

Je ne sais toujours pas ce que j'ai préféré le plus: le grand toboggan extérieur qui m'a laissé pleine de bleus sur les jambes et à moitié morte (noyée, mais putain c'que c'est drôle), ou le jet d'eau surpuissant du jacuzzi et ses massages de pieds à mourir de plaisir. A moins que ce soit nourrir les lapins au petit matin, feuilles de salade dans une main et croissant dans l'autre, ou juste partir dans la nuit à la recherche de blaireaux (invisibles, sauf sur "Badger watch", la chaîne de télé locale...). A moins que ce soit le vin et les filles qui rigolent.
Quoiqu’il en soit et étonnement, rien n’est plus semblable à un groupe de filles en peignoir blanc qu’un autre groupe de filles en peignoir blanc, et je suis définitivement un peu trop myope pour ne pas passer mon temps à me perdre quand il faut laisser ses lunettes au vestiaire. Ce qui est parfait pour justifier mon absence de réflexe grégaire, parce que j’ai beau être une fille, j’aime encore mieux faire la planche en regardant le ciel (flou) que de parler chiffons, maquillage et mariage dans les vapeurs d’eucalyptus et de menthol.
Enfin quand même, je veux bien recommencer demain, finalement.

vendredi 24 mars 2006

Pour 24 heures de plus.

Le départ pour la piscine tropicale anglaise est imminent, et le maillot de bain attend sagement son heure dans la valise. D'ailleurs il pleut tellement qu'on se croirait déjà sous les tropiques, la chaleur en moins. Un avant-goût du paradis perdu ?
Bref, de l'autre coté de la frontière se trouve le paradis retrouvé, dans lequel on ne m'empêchera pas de fumer à partir de ce week-end, parce que de ce coté-ci de la frontière, c'est fini. Mon histoire d'amour avec les pubs écossais se termine dimanche à l'aube, les loby anti-tabac ont gagné.
Et si j'émigrais en Angleterre ?
(ouais, oh, si on peut plus déconner...)
(et oui, je sais, de toute façon en 2007 aussi, good old healthy England will clear its air as well...)

jeudi 23 mars 2006

Cauliflowers' day.

C'est la fête: malgré mes prédictions pessimistes de la matinée, y'a pas eu carottes à la cantoche ce midi. Non pas que j'aie quoique ce soit contre le ß-carotène (oh ça non...), ni contre les fesses roses, mais 4 jours d'affilé, ça aurait fait beaucoup.
Alors du coup, c'est la fête.
Parce qu'à défaut de grand bonheur délirant, il n'y a pas de mal à célébrer les petites joies de la journée.

mercredi 22 mars 2006

Libération

Mon esclave a été affranchie ce soir. Achetée par les vacances de Pâques. Partie avec un tas de biblio sous le bras, ainsi qu’un joli plan de rapport, ébauché devant quelques cafés à la cafétéria, parce qu'il nous aura bien fallu au moins tout ça de caféine pour remettre dans l'ordre dans tout c'qu'on a fait ensemble. Certainement les 12 semaines les plus productives depuis... longtemps.
Et me re-voici enfin seule dans mon coin de labo.
Enfin.
Enfin seule avec mon cerveau juste pour moi, enfin seule à me rouler paresseusement dans mes tendances autistiques, enfin seule à pouvoir me cacher derrière ma paillasse, qui ne sera d'ailleurs plus divisée en 2 parts égales, puisque je reprends enfin possession de mon territoire.
Plus besoin de courir chaque matin pour arriver à 9h30 tapantes au labo (ouais, ok, 10h), plus besoin d'être constamment efficace et de montrer l'exemple, plus besoin de sourire malgré mes crises d'impatience, plus besoin d'être une meilleure moi.
Sauf que j'l'aimais bien, mon étudiante.
Et qu'elle me manque déjà.

lundi 20 mars 2006

Mauvais sang

Depuis 2 jours, la malédiction du nez qui saigne m'est retombée dessus. A croire que je fais bien d'acheter des vêtements rouges, finalement.
Frustration, chaleur, pollen qui chatouille, anxiété, ou tout bêtement un petit coup de mou, et pof, ça saigne. Ce qui n'est pas terriblement grave en soi, certes, j'en conviens, mais quand même un peu gênant, surtout quand je n'ai pas de mouchoir sous la main, ce qui arrive 3 fois sur 5, et pourtant je suis une fille organisée qui pense à tout, d'ordinaire.
Qui pense peut-être un peu trop, d'ailleurs.
Heureusement la malédiction ne m'est pas tombée dessus vendredi soir alors que je dînais en rigolant comme une baleine devant une bonne bouteille de rouge et en charmante compagnie, parce que les hommes sont parfois très frustrants à montrer aussi peu d'intuition.
Oui, oh, je généralise, mais j'aime ça.
Ceci dit, certains hommes sans intuition semblent quand même mériter un peu de persévérance.
Alors je vais persévérer.
A (essayer de me souvenir de) mettre des mouchoirs dans mes poches.

jeudi 16 mars 2006

Mensonges, mystères, et toilettes des filles.

Dans les toilettes du fond, au rez-de chaussée, l'emblème "lotus" sur le dérouleur de papier toilette a été modifié.
En Arabidopsis en fleur.
Avec un marqueur noir.
J'aime bien.

Quand j'étais gamine, un jour sont apparues 3 mystérieuses lettres sur le mur des WC. Gravées dans le platre, à travers le papier-peint.
"BIS".
J'ai toujours nié, parce que non, ce n'était pas moi.
Et pendant des années, ces 3 lettres ont fièrement troné à hauteur d'yeux, vues et revues des centaines de fois. Et bien plus tard, l'enduit, le ponçage et les coups de peinture (rose, la peinture, comme quoi les choix paternels sont parfois... curieux) n'ont pas réussi à venir à bout de la gravure dans le mur.
Il faut dire, je re-creusais de temps en temps.
M'enfin c'était pas moi, je l'jure.
Bizarrement, il n'y a jamais eu ni investigations, ni cris, ni larmes, ni drame autour de ces 3 lettres. Contrairement au petit carreau orange de la porte vitrée de la bibliothèque du bureau de mon frère, qui lui a eu droit aux quatre, et à une place toute particulière dans mes souvenirs honteux d'enfant menteuse.
Du coup, la raison pour laquelle mon père s'est contenté d'un "Hm ? Ben non, j'sais pas moi!" dans "l'affaire BIS" reste encore un mystère à ce jour.
Parfois j'aimerai bien retourner dans notre appartement rue La Fayette (28000 francs au monopoly, mais non j'vends pas), juste pour voir si ces 3 lettres y sont encore, et si les nouveaux locataires sont restés aussi perplexes que mon frangin, qui s'était écrié "mais enfin papa, pourquoi voudrait-on écrire un truc aussi con de toute façon ?"
...
Ben en fait, c'est à dire que... si j'avais écrit "BISOUNOURS" en entier, j'crois bien que j'me s'rais faite gauler...

M'enfin les graffitis dans les chiottes du labo, j'le jure, c'est pas moi. D'ailleurs j'ai dessiné une Landsberg, pas une Wassilewskija. Du coup personne ne pourra jamais me confondre...

lundi 13 mars 2006

Stop ou encore ?

Je suis en pleine période hyperactive.
Dé-bor-dée.
Parce que, même si je m’étais toujours cru un peu obsédée par mon boulot, un peu trop accro, en fait non, ce n’était rien. Du tout. J’ai enfin atteint le niveau 2, celui où non seulement je passe des heures au labo mais où en plus j’y travaille. Pour de vrai. Et sans même me plaindre. Ou juste un petit peu, mais en silence.
Incroyable.
Alors pour contrebalancer mon débordement d’énergie au travail, et avec toute la logique qui caractérise mes accès d’excès, j’ai abandonné les WE sofa-télé, ce serait trop reposant. Hyperactive j’ai dit. Pourquoi remettre au lundi ce qui peut être fait le samedi, finalement ? Et puis j’ai aussi découvert un nouveau muscle dimanche matin, en me traînant au labo, après une nuit assez intense, parce que le chéri de ma coloc, c’est un peu une brute, au grand cœur certes, mais une brute quand même. A sa décharge, il faut dire qu’un ceilidh, ce n’est rien d’autre qu’un pogo un peu chorégraphié, finalement. Enfin surtout quand la salle est pleine.
Ceci dit, et grâce à ma copine Claudia qui m’entraîne à présent une heure chaque matin (oui, oui, hyperactive, toujours…) j’ai finalement vaillamment survécu à la découverte douloureuse de mon muscle psoas iliaque droit, même si la montée de Blackford Hill dans la gadoue et sous la neige fondue aurait bien pu m’être fatale hier soir, parce que des stan smith, aussi roses soient-elles, c’est un peu couillon: ça glisse sur la boue. Enfin surtout quand une hanche part en couille, et que tout compte fait la fatigue commence à se faire sentir, après une semaine d’insomnie à courir d’une paillasse à l’autre, histoire de tuer le temps qu’on n’arrive plus à dormir.
Débordée.
(but i still CAN cope.)
(mais jusqu'à quand ?)

mercredi 8 mars 2006

Octobre, bis repetita.

Mars, c'est un peu comme octobre, et c'est l'anniversaire de tout le monde. Si, si, de TOUT LE MONDE. Enfin du moins et dans un ordre chronologique, de ma Mamie (99 ans !!), de mon parrain chéri (50 ans !!), de mon éternel chagrin d'amour, de mon seul et unique frangin et de ma copine d'enfance numéro 2, et encore là, on a juste couvert la période du 2 au 12 mars.
C'est donc beaucoup.
Je suis un bébé d'octobre, issue d'une longue soirée de février, peau d'ours et feu dans la cheminée, alors que la neige se tasse sur le toit en bois du chalet de montagne et que tiens chéri(e), si on faisait un bébé ? Enfin c'est ce que j'aime à imaginer, même si en fait je n'imagine rien du tout, ni même que mes parents aient pu un jour échanger une parole, mais en même temps les choses évoluent en 30 ans en 20 ans en 10 ans rapidement.
Bref, là n'était pas la question.
La question est: mais enfin, quelle est l'origine de cette effervescence reproductrice du début du mois de juillet ??
(et j'imagine que la question est sans réponse, comme souvent dans la vie, car les questions n'ont souvent pas de réponse, enfin c'est la thèse que je soutiens à ma psy chaque semaine, et elle répond que je devrais arrêter de philosopher. Whatever.)

vendredi 3 mars 2006

Jeune Papa Pingouin.

Il a neigé ce matin.
Ouais, non, je sais, ça n'a pas l'air complètement transcendant comme information, enfin à première vue, mais étant donné que c'est tout juste la deuxième fois de l'hiver, ça mérite bien la Une de ma gazette édimbourgeoise, là tout de suite.
Bref donc, il a neigé ce matin.
Et au lieu de se concentrer sur la présentation de chef pendant le labmeeting, toutes les têtes se tournaient de temps à autres sur la fenêtre de la salle de conférence, et la neige tombant en rafales, parce que c'est toujours plus intéressant, la possibilité d'un bonhomme de neige, plutôt que les histoires de gibberellic acid.
Surtout quand on a appris la veille au soir que les pingouins vivent dans un congélateur à -80ºC, et que leurs oeufs peuvent exploser si les parents ne sont pas assez doués pour les passes rapides, comme quoi Jean-Pierre Papin aurait peut-être fait un bon papa pingouin.
Alors du coup notre neige en rafales et les mains qu'on frotte en grognant qu'il fait froid, c'est un peu le club med sous les tropiques, face à la vie pas loin du pole Sud.
Comme quoi, une fois de plus, tout est relatif.

jeudi 2 mars 2006

Moi je marchais les yeux par terre...

Ca me fait râler de m'apercevoir que je ne suis finalement qu'une fille, avec mes rêves à la con, mon prince charmant qui viendra un jour, mon Nature paper qui ne viendra jamais (ou l'inverse, plutôt), et mon horloge interne qui s'emballe de temps à autre, quand il fait trop pluvieux ou trop froid. Voire trop chaud.
Je finis par me dire que décidément, grandir c'est renoncer. Ou accepter. Ce qui revient tout compte fait au même. Et que la vie oscille entre les frustrations et les regrets, les impasses et les chemins de traverse même pas bordés de platanes, mais ils sont jolis quand même. Enfin parfois. Mais pas toujours. Pas quand il fait trop pluvieux. Ou trop froid. Ou trop chaud.

- So, what makes you feel down ?
- I dunno...
- ...
- Well, ok, maybe i do feel a bit forgotten, you know. But it's ok. I'm ok. I'm actually perfectly fine ! Just a bit down, but i can cope !


Ah mais.