lundi 22 janvier 2007

Cérémonie du thé.

J'aime bien avoir du thé.
Pas que j'aime le boire, enfin si, un peu, mais le plus souvent j'oublie. Le réflexe cuppa appartient au labo, pas à ma cuisine.
Mais j'aime bien avoir plein de thé sur mes étagères.
Des boites en fer que j'ouvre de temps à autre, juste pour les renifler.
Ce week-end je les ai comptées.
15.
Et ce week-end j'ai aussi fini une boite. Un évènement notable. Peut-être la première fois que je finis une boite de thé depuis mon départ du 225 rue La Fayette, il y a de ça plus de 12 ans.
Parce que ma manie des boites de thés, elle me vient de cet appartement là. De ces boites en fer proprement alignées dans le placard au-dessus de l'évier de la cuisine. De ces matins noirs où je plongeais mon nez dans le thé à la mure en regardant les tartines dorer dans le four. Des petits-déjeuners de mon adolescence. De papa.
D'ailleurs ce thé qui trône fièrement sur l'étagère au dessus du frigo de ma cuisine édimbourgeoise, c'est papa qui me l'a posté.
J'ai pas osé lui dire que les sachets c'était quand même vachement plus pratique tu sais. Oui, oui, c'est pas le même gout, tu me l'as déjà dit 100 fois. C'est meilleur.
Je n'aime pas boire le thé que prépare mon père pour le petit déjeuner. Fort, amer. Je t'ai laissée du thé ma grande. - Oh mais tu sais, du jus d'orange ça me suffit papa. - Quoi, tu ne prends plus de thé le matin ? (J'en n'ai jamais pris, papa, je faisais semblant).
J'aime bien avoir du thé.
Pas dans une tasse, pas dans un bol.
Mais dans une boite en fer.
Juste pour le renifler.
Juste pour regarder les étiquettes sous les boites en fer.
Je finis parfois par ouvrir le tiroir pour y chercher ma boule à thé, et le placard pour y prendre ma plus grande tasse. Celle avec bourriquet qui n'est jamais dans le placard mais toujours oubliée dans un coin de ma chambre. Je mets de l'eau dans la bouilloire, du thé dans la boule. De l'eau chaude dans la tasse.
Le thé est toujours trop chaud.
Et le goût rarement à la hauteur du parfum.
J'emporte ma tasse dans ma chambre, et je commence une culture de champignons près de mon lit.
Enfin jusqu'à ce que j'y repense, que je replonge mon nez dans mes boites à thé en fermant les yeux.
Alors je lave ma grande tasse, et je re-sors ma boule à thé.
Et juste pour ce petit rituel à la con, j'aime bien avoir du thé.

vendredi 19 janvier 2007

My clame to fame.

Depuis 15 jours que j'entendais dire partout que this year's celebrity big brother is soooooo boring (ce qui ne m'a pas empêché de le regarder religieusement tous les soirs), il fallait bien que ça change. Cette année, pas de Chantelle et Preston amoureux ni de George-kitty-kitty-Galloway pour booster l'audience. Non, cette années quelques cruches (et leur cruche en chef) ont fait l'affaire. Un succès international sans précédent, qui relancera peut-être la carrière de Jermaine Jackson, qui sait, voire même ramènera le cinéma Bollywoodien sur nos écrans.
Alors aujourd'hui même, j'ai accompli mon devoir citoyen, et j'ai voté.
Get Jade out !
La première et certainement la dernière fois que j'offre mon argent à une émission de télé-réalité.
Ceci dit, savoir que The Sun avait justement appelé à un vote massif contre Jade me fait déjà regretter mon geste. Etre du même coté que le Sun, c'est quand même un peu dur à avaler.
Mais ce soir, Mickael Jackson (et la famille Jackson au complet d'ailleurs), Tony Blair (et le parlement au complet d'ailleurs) et moi (et le Royaume-Uni au complet d'ailleurs) allons regarder la même émission, et j'ai comme l'impression d'être du même coté qu'un paquet de gens pour une fois (ce qui n'est pas forcément plus facile à avaler, d'ailleurs).
Enfin toute cette histoire me rappelle qu'au lieu de m'inscrire à un cours de poterie, j'aurai mieux fait de reprendre le Bollywood dancing. Parce que bon, les grandes causes c'est important, certes, mais ça remplit pas forcément les longues soirées d'hiver.

jeudi 4 janvier 2007

Back for good.

Janvier, y'a pas mieux pour que les choses reviennent à leur place. Pilepoil là où elles auraient du être pendant des mois, mais bon, elles s'étaient barrées. Et il suffit donc que channel 4 fasse sa rentrée à coup de Desperate Housewives, d'ER et de Celebrity Big Brother (avec Dirk Benedict !! Futé d'agences tous risques BORDEL !!) pour que je reprenne goût à la vie.
I'm so shallow.
En attendant chef n'a toujours pas passé la porte du labo alors que Julia et moi essayons d'arrache-pied de nous mettre au travail depuis 2 jours. Je me demande si on devrait lancer un avis de recherche. Quand j'ai proposé de l'appeler aujourd'hui pour vérifier qu'elle ne nous avait pas abandonnées, Julia a objecté qu'elle avait le droit d'être en vacances après avoir arrosé les plantes pendant toute la période de Noël, chef. On voit que ce n'est pas elle qui a découvert ses croisements tout asséchés en rentrant de Paris.
Bref.
Toujours est-il que chef n'est pas encore revenue.
Et que mes tentatives pour me replonger tête la première dans mes clonages ont jusqu'à présent toutes échouées.
Mais je refuse d'envisager une quelconque relation de cause à effet entre ces 2 phrases. Je ne vois pas pourquoi chef ne réapparaîtrait qu'à la condition que je commence à diluer mes primers en faisant chauffer la machine à PCR.
Alors je passe mes journées à chantonner avec Robbie en mesurant des cotylédons et en attendant l'heure d'aller ouvrir une bouteille de rouge devant la télé.
Décidément, janvier, c'est épatant.
On devrait avoir un mois comme ça chaque année.

mardi 2 janvier 2007

Service minimum

72 heures, une bonne moitié au lit, un tiers sur le canapé du salon, le reste entre la baignoire et la cuisine.
3 bouquins (et un quatrième en instance de séchage après un saut dans la baignoire), 2 concerts, 1 épisode de Friends, 3 machines à laver, un nombre incalculable de bouillottes et de programmes à la con sur les pires (meilleurs?) moments de l'année 2006, un frigo quasimment vidé, mais il reste encore des pyrénéens, l'honneur est sauf.
Tout sauf retourner au labo avant la rentrée, demain.
Et puis les plantes ont été arrosées 2 fois en 4 jours, et c'est l'essentiel.

Escapology

Sur le coup des 16 heures, alors que la nuit était tombée depuis le début de la journée (ou était-ce le ciel ?), je me suis dit que quand même, un réveillon à m'emmerder devant la télé, j'avais déjà essayé (1999-2000, un mauvais cru), alors si, décidément, j'irai à la Royal Bank Street Party. Seule, oui, et alors, depuis quand j'ai un problème avec la solitude ?
Sur le coup de 18 heures, quand la grêle a commencé à résonner sur les carreaux, j'ai mis une pizza au four, ça me semblait être le bon moment.
Sur le coup des 19 heures, alors que je regardais certainement une programmation de qualité sur mon petit écran, tout en refusant de regarder la pluie tomber sur le trottoir de l'autre coté de la fenêtre, je me suis dit qu'en partant un peu après 21h et en marchant jusqu'au centre-ville, j'arriverai largement à temps pour la fermeture des entrées de 23h.
Vers 21h, je me suis dit qu'avec cette pluie, c'était un peu con d'aller jusqu'au centre-ville attrapper une pneumonie. En montant sur Blackford Hill, la vue sur les feux d'artifices serait autrement plus originale, et surtout à 15 minutes de mon canapé.
Vers 23 heures, j'ai eu l'idée du siècle. La cafét. 7ème étage, vue imprenable sur Edimbourg, ET au sec. Avec même quelques chips à embrasser à minuit pile.
Vers 23h30, je me suis dit que je n'étais peut-être pas la seule à avoir eu cette idée. Et qu'il était hors de question que quelqu'un s'aperçoive que j'allais entrer dans la nouvelle année un paquet de chips au bacon à la main, dans la cafét du labo (avec sa vue imprenable sur Edimbourg, certes, mais bon). Et puis cette pluie et ce vent, ces 8 minutes à marcher pour atteindre la fac.
Vers 23h50 je me suis dit que j'avais oublié d'ouvrir une bouteille de rouge ce soir, 'tain c'est con.
Vers 23h58 j'ai été m'asseoir sur le tabouret de Fiona dans la cuisine et j'ai éteint toutes les lumières. Parce que de notre cuisine, on a une vue dégagée sur tout Edimbourg. Imprenable ET au sec ET avec une bouteille de rouge pas encore ouverte dans le placard ET personne n'aurait jamais la même idée, et puis de toute façon ils ont pas les clefs.
A minuit pile les feux d'artifices ont commencé.
A minuit un, j'ai été m'asseoir sur mon tabouret à moi, les feux d'artifices sur la gauche étant plus jolis finalement.
A minuit deux ça ne tirait déjà plus rien depuis le château. J'avais échappé à une pneumonie et surtout à une grosse déception en restant chez moi.
A minuit cinq, les autres feux se sont calmés. Blackford Hill et Costorphine ont été les plus vaillants, avec quelques tirs sporadiques jusqu'à minuit dix.
A minuit onze, j'ai rallumé la lumière, j'ai ouvert le placard, j'ai regardé ma bouteille de rouge vierge, et j'ai refermé la porte.
A minuit douze, j'ai ramassé mon bouquin devant la télé, ma bouillotte sur le radiateur du couloir, et j'ai été commencer la nouvelle année sous ma couette.
Un bon début.