mercredi 17 octobre 2012

La philosophie du masque à oxygène.

"Passengers are instructed to make sure their masks are on first before assisting other passengers or children"
Ce n’est pas si facile.
Et je ne suis même pas sure d’être d’accord.
Oh je comprends bien que ma survie est essentielle à la survie de mon fils, biensur. Mais comment fait-on la différence entre la survie et le confort ?
Chéri n’hésite pas à laisser Errol pleurer pendant 30 secondes pour se faire une tasse de thé. Ca me rend furieuse. Chéri a-t’il vraiment BESOIN d’une tasse de thé ? Est-ce une question de survie ?
Chéri essaie de me convaincre qu’Errol a besoin d’apprendre la patience. Ca me rend furieuse. A 4 semaines, mon fils a besoin de savoir que papa ou maman seront toujours là, tout près, au moindre gémissement. Il a besoin d’être convaincu qu’il peut nous faire confiance. That I have his back, no matter what. La patience, il a toute une vie pour l’expérimenter.
Il y a seulement 4 semaines, c’était encore un fœtus, nourri, logé et blanchi par osmose, sans un seul challenge à affronter que de sucer son pouce et de se recroqueviller dans un espace restreint. Et tout à coup, après quelques jours où il lui a fallu tout apprendre; respirer, manger, digérer, réguler sa température, toutes les fonctions vitales de base, en quelques jours après que son monde se soit totalement effondré, il doit apprendre la patience ?
Il doit attendre que son pere se prépare une tasse de thé ?
Il doit attendre que je mette mon masque à oxygène ?
Ai-je BESOIN d’un vrai déjeuner ? Non, je peux manger des tranches de jambon debout devant la porte du frigo, en balançant mon fils pour l’endormir. Ai-je BESOIN de 5 minutes pour aller aux toilettes ? Non, le petit dans le porte-bebé, et la pause pipi devient une aventure familiale.
Comment redéfinir le BESOIN ?
Biensur, sur le long terme, une telle attitude n’est pas viable. C’est l’argument massue de chéri. Ca me rend furieuse. Errol ne sera pas un nouveau-né pour la vie. Et nous redéfinirons la notion de BESOIN avec les semaines, les mois et les années qui passent.
Alors l’oxygène, soit, j’accepte, mais le thé ? Même pour un britannique pure souche, ce ne sera JAMAIS un besoin.