Fin novembre, le
mois le plus long laisse encore des traces. Je m’isole, je m’isole, je me noie
un peu aussi, et je m’auto-censure beaucoup, constamment.
C’est con aussi,
quand la vie refuse de marcher comme je veux, et que je me retrouve à pleurer
en dedans, parce que je sais, je sais, ça n’intéresse personne, mes dramelets quotidiens.
Surtout pas
chéri, qui vit dans son monde à lui.
Surtout pas les
copines, qui ont d’autres chats à fouetter, avec une saison de bébés qui mûrit
rapidement.
Alors je m’isole,
pour ne pas déranger, pour observer la vie des autres, et la mienne.
Reconversion
ratée, fellowship ratée, fécondité ratée, maison ratée, ces 6 derniers mois,
tous mes projets me renvoient la même réponse: NON.
Au moins les
manips du moment marchent, alors je m’y accroche, 12 heures par jour, parce
qu’il semblerait que je ne sache rien faire d’autre. Je me retrouve à pleurer
quand un gel migre de travers, à hurler à la mort quand un des thésards finit
les tampons sans les remplacer, et à mettre des coups de pieds aux portes quand
mes clones disparaissent comme des cons, parce que je les ai mis à la poubelle
en faisant du ménage dans le congélo. Bref, mon comportement est non seulement
hystérique mais ridicule - mais que faire ? Faire face aux vraies
déceptions ? Faire face aux vraies peines ?
Non, c’est bien
plus simple d’accuser le labo, chéri, la vie sans prozac, le manque de
vacances, novembre.
Où en étais-je déjà ?