mercredi 30 mars 2011

Postdoc-ing seriously harms you and others around you

Pour la première fois en des mois, j'ai battu mon chat à la course au réveil lundi matin. Dans les dents l'heure d'été, Katty dormait encore profondément dans le salon, sans avoir eu le temps d'entonner son "meeeeow" des petits matins calmes. Bon, elle s'est rattrapée ce matin, ce qui montre que son horloge circadienne est quand même très réactive, en une journée elle est totalement ré-entrainée, jetlag connait pas, pas comme mes Arabidopsis.
Bref.
Ceci dit et puisqu'on en est à ma plante favorite (oui, Arabidopsis), je songe sérieusement à changer de métier ces temps-ci, tellement sérieusement que j'ai candidaté ailleurs, quelque part où la recherche est limitée, et Arabidopsis considérée comme une mauvaise herbe. Ca fait un peu peur, quand même. Mais enfin bon, depuis 8 ans et demi que je fais la postdoc de service (et 7 ans jour pour jour que j'ai ouvert un blog !), il fallait bien que ca arrive. C'est balot, alors que mon beau papier a *ENFIN* été accepté, après une dégringolade d'une année à errer de Nature à Plant Cell (via Science, Genes and Development et Current Biology), bref, alors disais-je donc que j'ai un vrai papier rien qu'à moi (et 10 autres co-auteurs qui n'ont pas fait grand chose, mais la politique c'est la politique...), voila que je laisse tomber.
Enfin, que j'essaye de laisser tomber.
"Postdoc-ing is highly addictive, don't start"
"Postdoc-ing can cause a slow and painful death" ?
"Postdocs die younger" ??
Il me reste quand même l'option d'une fellowship, l'actuel plan A. Qui ressemble de plus en plus à un plan B, ou à un plan sur la comète.
Il faudra bien choisir avant le retour de l'heure d'hiver - à moins que je n'aie pas le choix.

mercredi 2 mars 2011

Sens unique.

Ma collègue (et bonne copine) retourne demain pour son 3eme transfert d’embryon. Evidemment, elle ne parle que de ça, et évidemment, comme je suis la seule dans la confidence, elle n’en parle qu’à moi. Que j’aie vraiment une montagne de travail et besoin de me concentrer sur ce que je fais, que je sature un chouilla d’entendre et de re-entendre les mêmes histoires, ça n’a pas d’importance.
C’est bien connu, je suis la bonne copine, l’oreille, toujours disponible.
Qu’elle ait été voir son psy ce midi même, ce psy à qui elle parle de son envie de maternité et des deux premières tentatives qui ont échouées, ça compte pour du beurre. J’ai droit à l’évolution de ses frustrations heures par heure, minute par minute – et ce depuis plus d’1 an. J’ai droit à ses lamentations quand x est enceinte et y a accouché, comme si la vie devait s’arrêter pour le monde entier puisqu’elle s’est arrêtée pour elle. Je me retrouve projetée dans le "monde selon elle", et je me dois de l’adopter, on dirait.
Je comprends bien, ceci dit, je l’aime beaucoup ma collègue, j’ai été triste avec elle, j’ai espéré avec elle, et je vais repartir dans ses émotions pour encore des semaines et des mois.
Mais là, maintenant, tout de suite, j’en ai un peu marre.
Mais bon, comme je suis une bonne copine, j’écoute et je me tais.
Et elle est où, ma bonne copine à moi ?