vendredi 30 septembre 2005

Octobre...

Il y a 3 cartes colorées sur mon bureau, des gentils emails dans ma inbox, une nouvelle tasse avec des vaches dans ma collection, un paquet qu'amazon a envoyé "to your weird internet name" m'a dit Fiona, et qui m'attend caché dans sa chambre, interdiction de le voir avant demain. Ce matin, le gateau était bien de chez Sainsbury's, mais avec plein de smarties aux fruits et un bon gout de chocolat qui me fait penser que finalement, les gateaux du supermarché sont parfois bons, et puis surtout ça fait 2 jours qu'Eben a un oeil dessus et qu'il demande à en avoir un bout, et chef lui répond à chaque fois "No Ebes, it's not for you, it's Eve's cake". Alors il parait qu'il sourit en répétant "Eve's cake ! Eve's cake ! Eve's cake !" et il ne veut plus le manger, puisque c'est pour moi, et que je suis devenue sa meilleure copine, ce qui tombe bien puisque c'est réciproque.
Bref, il semblerait bien que même si septembre n'est pas encore endormi, c'est déjà un peu le meilleur jour de l'année qui commence, hein...

jeudi 29 septembre 2005

Rien, ou si peu...

Non mais depuis presque 3 semaines que je travaille avec l'acharnement d'un hamster dans sa roue, il fallait bien que ça arrive. Le vide. La journée à ne rien faire. La journée gachée, perdue, annéantie. Et puis c'est bien connu, sabotage est mon meilleur ami [et culpabilité ma chérie d'ailleurs].
C'est con.
Et évidemment c'est toujours une veille de labmeeting, alors que j'ai une liste impressionante de faits d'armes à présenter à mes collègues qui vont certainement me "surprendre" avec un birthday cake acheté à Sainsbury's, puisque c'était mon tour d'apporter le p'tit déj normalement demain, mais la liste a été inversée tout spécialement. Bref, plein de trucs à raconter, mais le compte-rendu n'est pas prêt, et donc demain je vais encore briller par mon incapacité à me vendre sous mon meilleur jour, et en attendant je continue à retarder le moment d'arrêter de faire du rien, parce que c'est ce que je fais le mieux, finalement, du rien.
C'est vraiment très con.

Enfin heureusement les copines m'offrent de quoi trainasser, c'est qu'on se soutient entre apprenties britanniques newborn écossaises biologistes acharnées filles.
Et au cas où, je n'ai ni boucles d'oreille ni aucune forme de trous non naturels sur le corps, hein. Le reste, oui, certes.
You Are a Very Bad Girl

You are 10% Good and 90% Bad
As they say, good girls go to heaven and bad girls go everywhere!
You make most bad girls look like angels - and have a hell of a time along the way.

Le plus fort c'est mon père ?..

Comme on est le 29 septembre et que c'est la St Michel, j'ai fait mon devoir de fille dévouée et lobotomisée par des années de traditions désuettes dans la famille: j'ai appelé mon papa. Non, en vrai, se souhaiter bonne fête, je trouve ça convivial et sympathique, voire totalement indispensable le 15 aout, mais ça c'est un truc entre mère et fille, chez nous.
J'ai toujours cette image d'un 29 septembre quelquepart à la fin des années 80, où Mamie et moi avions été à la Samaritaine acheter une cocotte-minute "auto-thermos" pour la fête de mon père. Un vieux truc tout moche et terrifiant à ouvrir lorsque le pot-au-feu était enfin cuit le dimanche midi, mais identique à ce que Mamie avait dans sa cuisine quand elle était jeune, l'argument imparable.
Ca résume tellement bien mon enfance à la con.
Bref, ce matin j'ai téléphoné à papa. Qui ne s'était pas rendu compte que c'était la St Michel, et a entamé en me disant "tiens tu m'appelles pour ton anniversaire ?". Ben non, puisque mon anniversaire c'est samedi, et que quand même, ce serait un peu à toi de m'appeler pour l'occasion, mais on dirait qu'on s'en fouttrait finalement, puisque le nombre de fois où tu m'as appelé au cours de ces dernières années se compte sur un seul doigt, et encore c'était sur mon téléphone portable alors que j'étais au pub, donc ça ne compte pas (on dirait).
Bref, ce matin j'ai appelé papa. Et pourtant, depuis leur départ, je n'avais plus entendu sa voix. Aucune envie, trop en colère, trop marre de faire comme si de rien n'était, pas envie d'oublier ses crises de rages incompréhensibles, même si biensur, au téléphone, tout se passe toujours bien, ce qui justifie que la relation père-fille repose entièrement sur le bon vouloir de British Telecom.
"People can't choose their familly, but if one could choose, they wouldn't choose your father, that's for sure !" m'a dit en rigolant la psy l'autre soir. J'ai rigolé moi-même, étant une fille drole et tenant à conserver ma réputation de fille qui n'a pas besoin du paquet de mouchoir là sur le petit meuble près du fauteuil, hein. Mais en-dedans ça disait très clairement que si j'avais pu choisir, j'aurai choisi exactement ce père là mais en mieux, en version améliorée, avec quelques options en plus, ou plutôt en moins. Sans son constant besoin de gueuler. Sans son incapacité à controler sa violence ou ses émotions.
Parce qu'en fait quand on papote de tout et de rien et surtout de cueillette de champignons et de pluie sur la Mer du Nord, il est plutot rigolo, le Michel.
Un peu comme sa fille, quoi.
Et c'est surement ce qu'il y a de plus effrayant, cette ressemblance.

Tonight.

Encore un jour à courir et à m'énerver à la moindre contrariété, parce qu'il semblerait qu'une force surnaturelle ait envie de me mettre des batons dans les roues, juste pour se marrer. Du coup, quand j'ai enfin réussi à m'arracher du labo à exactement 17h03 pour filer au cinéma, j'étais vachement fière de moi. C'était avant d'attendre le bus pendant 34 minutes, 34 longues minutes à regarder ma montre, à pester dans ma tête, et à demander à cette putain de force surnatuelle de me lacher les baskets s'il te plait et de m'envoyer le bus, parce que là le film va commencer sans moi et ça va me faire pleurer de rage, et quand même, ce serait balot, non ? Bref, quand le bus est enfin arrivé je n'y croyais plus, et en m'asseyant juste derrière le conducteur, j'ai utilisé toute ma puissance télépathique pour lui dire "appuie sur le champignon bordel!", sans penser que j'aurai mieux fait de lui dire "press the damn accelerator for fuck sake!", mais des fois je ne me rends pas compte que si je suis bilingue, les chauffeurs de bus ne le sont pas forcément. Bref, en sautant du bus à 100 mètres du cinéma, et en traversant la rue, j'aperçois une seule et unique personne au distributeur automatique de billets. O joie, j'ai peut-être une chance d'arriver à temps, finalement. C'était sans compter sur l'apparition spontanée, là à 3 pas devant moi, de 3 greluches ayant décidé que c'était fantastique de papoter en retirant de l'argent plutôt que d'essayer d'être efficaces et concentrées, histoire d'aller un peu plus vite et de limiter les coups de couteaux en plein dans le bide de ma patience déjà fortement amochée. Bref, et après un dernier sprint et la surprise de devoir monter en salle 1 -la grande salle, alors que je m'attendais à une petite salle minuscule- John Cleese se bat avec les directeurs d'Orange, et je ne suis même pas en retard, à mon grand étonnement.
La tension redescend avec la musique, du jaune, du rouge, du bleu, les longues minutes du générique de début me lessivent de tout ce qui est extérieur à l'instant présent, et le choc peut commencer. Parce que oui je connais par coeur, oui mes lèvres bougent en même temps que celles de comédiens, oui je ne suis jamais lassée par ce film, mais en grand comme ça, alors que la salle est noire et silencieuse, je me le prends en pleine gueule vraiment, pour la première fois. Et je remarque des détails jamais vus auparavant, malgré les dizaines de visionnages. Un Jet que je n'avais jamais vraiment vu, tout empoté dans sa chemise, la cellulite sur les fesses d'Anybody, trahissant sa féminité naissante, l'arrestation de Chino, que je n'avais meme pas remarquée dans ce final dramatique, et le flot de mes émotions en pleine houle, l'excitation, la joie, l'incrédulité, et toujours ce même moment qui ne change pas, LE moment crucial, LE moment où j'ai envie de crier "Anita, tais-toi!", mais non, elle ne se tait pas, et Maria apprend qu'une bataille va avoir lieu ce soir, et tout bascule, et Tony se retrouve mêlé à ce qu'il avait décidé de mettre derrière lui. Plus rien ne pourra arrêter ce putain de grand rouleau, maintenant que l'engrenage est enclenché, hein ? Sauf Ice, peut-être, oui, si Ice était resté dans la boutique de Doc, s'il n'avait pas décidé d'agir en chef et de continuer à essayer de trouver Chino pour protéger Tony, Anita n'aurait pas été secouée, elle n'aurait pas menti, il n'aurait jamais laissé les Jets devenir des sauvages. Mais Ice le raisonnable n'est pas là, et le Jet à la chemise du début s'en donne à coeur joie. Trop tard donc, Tony va mourir, c'est écrit. Trop tard, ce cri animal va sortir de la bouche de Maria. "DON'T YOU TOUCH HIM !". Ce cri qui a lui seul aurait du offrir un Oscar à Natalie Wood. Le Lieutenant Schrank ne le touchera pas, mais c'est décidément trop tard. Rien n'a changé, malgré mes espoirs stupides, c'est à chaque fois pareil, le scénario refuse d'évoluer, refuse de leur donner une chance, et Tony est mort.
En même temps, c'est vrai, imaginer Tony avec une calvitie débutante et du gras au bide entrain de roter sa bière alors qu'une Maria transpirante derrière ses fourneaux crie aux gamins de venir à table, le tout dans une décor de pavillon de banlieue, c'est insupportable.
Mais... We'll find a new way of living... j'avais envie d'y croire, moi... Hold my hand and we're half way there... je ne veux pas admettre qu'un jour ils ne feront pas l'autre moitié du chemin. Oui, un jour je re-regarderai West Side Story, pour la cinquantième, la centième, ou même la millième fois, et un jour Tony & Maria partiront ensembles, dans un bus même pas en retard, vers leur happily ever after.

mardi 27 septembre 2005

5 nuits par semaine...

Hier soir j'avais psy, ce soir espagnol, demain soir West Side Story au ciné, même si je l'ai déjà vu plus de 40 fois et que je connais les dialogues par coeur, comme je ne l'ai jamais vu sur grand écran et que je ne raterai ça pour rien au monde, jeudi soir shopping si j'ai le courage, comme dans 10 jours j'ai mariage (non pas le mien, hein) et que je n'ai pas le droit d'y aller en baskets il parait, et vendredi soir anniversaire, même si c'est un jour trop tôt et que franchement c'est super nul un anniversaire le 30 septembre, parce que le 30 septembre c'est la St Jérôme, pas la Ste Thérèse, et qu'octobre c'est vachement mieux, puisque c'est mon mois à moi, mais bon bref avec un cercle social de 8 personnes, quand 25% déclarent ne pas pouvoir se déplacer le samedi soir, je suppose qu'il faut s'ouvrir aux compromis, enfin bref, il semblerait bien que je sois un chouilla débordée.
Parce que même en arrivant avant 9 heures tous les jours, ce qui en soit est un exploit, et même en travaillant avec une efficacité rarement égalée au cours de mes 29 dernières années, il n'y a définitivement pas assez d'heures chaque jour pour faire tout ce que je veux faire.
J'envisage sérieusement d'arrêter totalement de dormir, donc.

C'est un tout petit monde...

... mais c'est le mien, et je n'ai aucune envie d'être ailleurs, vraiment.

Over the rainbow...

Ce matin je me suis réveillée face à un immense arc-en-ciel.
Du soleil et de la pluie en même temps, j'ai toujours cru que c'était une figure de style de météorologistes, qu'en fait l'un excluait automatiquement l'autre. Je me vois dans l'obligation de réviser mes opinions face à l'automne écossais.
Oui, quand je n'ai rien à dire, je parle du temps qu'il fait.
That's what being british is about, remember ?

dimanche 25 septembre 2005

L'oiseau & l'enfant.


Déclaration du géant 30 secondes plus tard: "All gone birdie!..."
Autrement dit, les chips étaient saines et sauves.
Y'a des choses importantes dans la vie quoi !

samedi 24 septembre 2005

Une héroïne...

"-Do you have any plans for the WE Eve ?
- Well, actually, i'm just going to come in to the lab and get started on that book chapter you know..
- Oh...
- Well, why ?
- I was wondering if you could baby-sit for a while, but i really don't want to interfere with your work !"

Et venant de chef, quelquepart, c'est assez drole.
Mais qu'importe, c'est samedi, il fait beau et froid, et forte de ma gueule de bois carabinée -départ de notre technicien, copieusement et joyeusement fêté dans la biere, le vin et le whisky, même pas un vrai aurevoir, puisqu'il part faire une thèse dans le batiment d'à coté, et c'est bien- je suis parfaitement d'attaque pour une après-midi à jouer et à changer des couches.
J'espère quand même obtenir le costume de "super-postdoc" pour Noël cette année, hein.

jeudi 22 septembre 2005

Débordée...

Puisque maintenant je suis hyper efficace et vachement concentrée, j'ai une énorme pile de post-its dans la poubelle.
Parce que voilà, c'est fait.
Et c'est bien.

mercredi 21 septembre 2005

Hors-saison.

Le 21 septembre, y'a rien à y faire, j'aime. Même les yeux flappis de sommeil et la tête pleine des cauchemards de la nuit dernière, même en me trainant difficilement de la machine à PCR au spectrophotomètre, même en arrosant la paillase à gels de bromure d'éthydium, même en explosant un thermomètre qui avait la mauvaise idée de s'arrêter à 50ºC, quelle idée aussi, même en mélangeant mes échantillons à la dernière étape, même en baillant à m'en demettre la machoire en ficelant des plantes, même avec une boite de proplus désespérément vide dans le fond de mon tiroir... peu m'importe, bordel, aujourd'hui c'est le 21 septembre, et c'est ENFIN l'automne !
Je sais, officiellement l'automne ça tombe parfois le 22 ou le 23. Mais tout ça c'est des conneries, parce que l'automne c'est TOUJOURS 10 jours avant le 1er octobre, un point c'est tout. Et l'automne c'est l'air qui sent bon le mouillé, la vie qui reprend un rythme normal, mon anniversaire, puis celui d'Helen, puis celui de Gigi, parce que les balances ce sont des filles épatantes, les feuilles rouges ou jaunes qui vont peut-être commencer à s'éparpiller, quoiqu'elles n'ont pas l'air vraiment pressées en Ecosse, elles sont encore bien vertes et agrippées aux branches malgré le vent qui souffle comme un dément, et on va pouvoir se remettre à faire des tartes et des gateaux au yaourt sans se demander si vendredi on a labmeeting ou pas au fait, parce que si, c'est sur, on a labmeeting voyons, c'est l'automne, l'hibernation estivale est bel et bien finie. Et c'est pas trop tôt !

mardi 20 septembre 2005

Evidemment.

Non mais sinon ça va bien en vrai, hein.

On juge l'arbre à ses fruits...

J'ai peur, ça continue, ça ne me lache plus, je ne sais plus, et je n'aime pas ça.
Je n'aime pas ce que cette psy réussit déjà à me faire dire, l'air de rien, je n'aime pas ses regards étonnés, je résiste, je ne veux pas voir, je refuse, putain je vais en passer des £35 avant d'admettre que je suis bonne à quoique ce soit. Je n'aime pas qu'on me renvoie en pleine gueule qu'effectivement, mon père ne m'a pas tellement aidée, qu'effectivement, il y a de quoi en vouloir à ma mère, qu'effectivement, mon estime de moi est à reconstruire entièrement, et que ce n'est même pas étonnant. Je le sais, mais je ne veux pas l'entendre, on ne touche pas à mes croyances, à bientot 29 ans de bourrage de crane, à mes raisonements dichotomiques, être la meilleure ou rien, c'est ce qui m'a toujours fait tenir, c'est ce qui me fait avancer chaque jour, c'est ce qui me mange à chaque instant, parce que je ne suis pas la meilleure, et que je ne le serai jamais, parce que même si je l'étais je refuserais de le croire, parce que je sais bien que c'est impossible, je suis 'malheureusement' de la catégorie des "c'est pas mal", papa me l'a assez répété, et j'ai bien appris ma leçon.
"What are you good at then ?". I don't know and i don't care ! I don't want to be 'good' at anything, i want to be 'the best', don't you get it ?
Alors je continue à ne pas réflechir, à lancer des PCR d'une main en coulant des gels d'acrylamide de l'autre, sans oublier de vérifier la dernière version en date du manuscrit, et Eve have you posted a project to get an undergrad ? Non, pas encore, oui, je le fais immédiatement, oui, je sais, je suis en retard, Oh, and Eve, have you made the last spatula figure ? Well, no, err... ok, it'll be on your desk first thing in the morning... non parce que ce WE j'ai eu un coup de mou, mesurer des cotylédons m'est soudainement apparu insupportable, alors je me suis contentée de semer d'autres trucs tout en finissant des constructions et en planifiant un peu de bioch, histoire de changer mon quotidien. Pretty relaxing bank holiday WE, in'it ?
Mais c'est parce que je le veux bien, parce que je n'arrive pas à me donner un autre choix, parce que c'est tellement plus facile de ne pas penser, de me noyer dans des listes écrites en bleu et barrées en vert, d'essayer d'oublier ce putain de noeud qui n'arrive plus à partir, et surtout continuer à me lever tôt pour limiter le nombre de cauchemards, continuer à me coucher tard pour la même raison, et vivre dans le déni, me forcer à croire, juste pour quelques jours, juste pour quelques heures, que toutes mes valeurs ne sont pas à fouttre à la poubelle en appuyant bien fort sur le couvercle.
Et cette putain de bande qui refuse d'apparaitre sur mon gel. Not in frame or what ? Mon drame de la journée, microscopiquement ridicule, et pourtant, et pourtant... je n'ai de place pour rien d'autre, et je vais surement en pleurer de rage en refermant la porte de ma chambre ce soir.
Putain de bordel de métier de merde que j'aime à en crever, même si je sais bien qu'il ne me le rendra jamais. Et ouais, je sais que je devrais arrêter d'utiliser à tort et à travers les 'jamais' et autres 'toujours'.

lundi 19 septembre 2005

My counsellor is rich...

"-OK, so i'll see you next Monday Ive.
- Yes, ok, but... errr... if you don't mind, it's Eve, not Ive.
- Uh... as it should be said in french of course, well, hm, all right then...
- Coz' you see, Ive is a male name in french, so...
- A male name ???
- Well, it's spelt Y.V.E.S, but yeah, it sounds exactly the same...
- Hm, never heard of this name... oh hang-on... [de petites étoiles s'allument dans ses yeux] yes, Yves as in 'Yves St Laurent', of course ! How could i forget this name! Well, Eèèève, see you next Monday then."
...

L'été indien.

"Summer bank holiday", donc.
Y'a pas à dire, l'écossais a de l'humour et beaucoup d'espoir, en mettant son 15 août le 19 septembre.
Des trombes d'eau, des arbres pliés par le vent, la cheminée allumée dans le salon à la maison, toujours pas de chauffage dans le labo, et le H. lab au grand complet au travail, alors que le reste du batiment est complètement vide.
Chef, Fran et moi, les jours de congés, on préfère les passer ici.
Surtout quand les escargots ont décidé de fêter la fin de l'été.

dimanche 18 septembre 2005

¿Quién se ha llevado mi queso?

Je l'ai retrouvé, planqué dans une boite derrière mon lit, alors j'ai soufflé sur la poussière accumulée sur la couverture, et j'ai entamé ma lecture. Les mots reviennent petit à petit, je retrouve comment se présenter, acheter des carottes au marché, décrire sa maison. Les bases, mais il faut bien débuter. 6 mois que je n'avais pas ouvert mon livre d'espagnol, et la joie de découvrir une nouvelle culture reprend le dessus.
Et puis j'ai faim, il fait froid, et tout à coup mon espace m'apparait hostile face à tout ce soleil qui se déverse de ces sonorités chantantes. Mettre mon livre dans mon sac, et sortir d'ici, vite. Aller au pub, celui qui est tout près du labo, mon nouveau local, qui a le mauvais gout de ne pas servir de version végétarienne du sunday roast, tant pis, des squids and chips feront l'affaire. Calamares y patatas fritas por favor!
Les cours reprennent dans 2 semaines, je n'ai même pas oublié de m'inscrire, bravant ma peur panique des conversations téléphoniques. Bizarre malgré tout, je n'ai aucune intention d'aller en Espagne, ou en Amérique du Sud, je n'aime pas la chaleur, je n'aime pas le soleil, je n'aime pas la foule. Et pourtant, une envie irrésistible d'apprendre cette langue, comme si mon avenir en dépendait.
"Tu feras allemand & latin comme ton frère", la condamnation est tombée en fin de 5ème, alors que je croyais encore que mon père me laisserait apprendre l'espagnol, "comme les mauvais élèves". 5 années totalement inutiles à essayer vainement d'apprendre l'allemand, et une envie frustrée. Enterrée. Oubliée. Jusqu'à l'année dernière, un cours gratuit, une place libre dans une classe, et la découverte qu'apprendre une autre langue ne signifie pas forcément s'acharner sur des déclinaisons. Le bonheur.
Et soudainement, cette question débile, mais qui ne me quitte plus. Mais pourquoi veux-tu parler espagnol, ca ne te servira jamais ?! Mon esprit divague derrière mon mocha coffee et sa masse de whipped cream; le futur, l'an prochain, la fin de ce post-doc, et que faire quand je serai grande, toutes ces questions qui me terrorisent et que j'enterre systématiquement sous une grosse couche de trucs à faire immédiatement, pour m'empêcher de penser... je me repasse en boucle une liste de noms, le "réseau" de chef, les gens chez qui je pourrai envisager de développer un projet, et à chaque fois la Californie revient, et je freine des quatre fers, les US ne passeront pas par moi, jamais, malgré les sous-entendus à peine voilés de chef. Non chef, je n'irai pas chez Pr Q. comme toi, non. Et puis tout à coup un nom me revient à l'esprit. Un nom, une liste de publi impressionante, un travail vraiment intéressant, et surtout un ami de chef. Mais où travaille-t'il, je ne sais plus... aux US aussi ? Non, il me semblait qu'il était en Amérique du Sud, au Brésil, mais je ne suis plus très sure.
Arrivée au labo le ventre plein et l'esprit embrumé, je le retrouve. A Buenos Aires. En Argentine.
Voilà peut-être pourquoi je DOIS apprendre l'espagnol. Et pour la première fois depuis bien longtemps, l'avenir ne me fait pas trop peur. Enfin, jusqu'à demain matin, hein.

J'ai encore raté le marchand de sable...

dessins dans le sable, par Helen & Eve, 25 aout 2005, plage de St Andrews

samedi 17 septembre 2005

Don't stop me now...

Décidément j'aime ça, et rien n'y fait, et rien ne me fera changer d'avis, avoir l'impression de faire avancer un projet ou deux, finir une dernière figure, n'être plus qu'à une étape de la construction finale, barrer des trucs dans ma liste tout en remplissant la page "dimanche", le tout en musique et dans le noir des néons, puisque l'été est vraiment fini, et qu'entre les nuages de pluie et le soleil qui se couche de plus en plus tôt, la limite entre le jour et la nuit devient de plus en plus impalpable, surtout avec les volets tirés, certes.
Mais le réveil a été lent, l'aimant télévisuel fort, comme tous les samedis gris, et la journée moins active que prévue. Il n'empêche, depuis toujours je sais que la nuit existe pour corriger les erreurs du jour, et quand le soleil se lèvera derrière les nuages demain matin, j'aurai rattrapé le retard accumulé devant Retour vers le futur 3, parce que vraiment il m'en faut peu pour rester sous ma couverture et devant la téloche lorsque le vent souffle dans la cheminée, ma baguette juste sortie du four et tartinée de foie de morue dans les mains, alors que des pré-cultures m'attendent au labo.
Mais après tout ne pas faire grand chose le samedi, c'est quand même permis.

vendredi 16 septembre 2005

Vendredi soir...

En regardant l'horloge je me dis que ça fait donc exactement 13 heures et 16 minutes que je suis au labo, que j'ai tout juste pris 40 minutes pour aller à la cantine avec les copains et les copines, et que je n'ai même pas regardé mon ordinateur de la journée, si ce n'est pour mesurer des machins et en faire un beau graphe en 5 couleurs: c'est donc officiel, que je sois efficace ou non, je ne sais pas partir, il doit y avoir un putain d'électro-aimant scotché sous ma paillasse et qui m'empêche de m'enfuir d'ici. Et le pire c'est que j'en re-demande, la liste intitulée "samedi", tronant fièrement sur la dernière page de mon fidèle carnet, ne me laissera certainement pas le temps d'aller faire un tour à la plage, ou sur la colline, bref, de profiter de l'été avant qu'il ne soit plus. Ce qui n'est pas si grave, puisqu'après m'avoir fait croire pendant 3 jours qu'il allait faire beau demain, BBC weather annonce finalement de la pluie, alors autant en profiter pour faire marcher la LR clonase tout en mesurant des cotylédons et en semant des graines. Sans oublier un lot de minipreps et de PCR. Qui a besoin de verdure et de vent dans les cheveux finalement, alors qu'il y a de moins en moins de chance que je réussisse à finir ce postdoc sans me jeter par la fenêtre ? Ce qui ne serait pas si grave, on est au premier étage, certes, certes. En même temps c'était une image, hein.
Enfin bref, tout ça pour dire, les aventures d'Arsène Lupin c'est quand même vachement décevant, sauf que regarder Romain Duris après s'être enfilé la moitié d'une bouteille de rouge, c'est plutôt bien, voire très agréable. M'enfin ça c'était hier soir. Pousser des plantules dans l'agar et appuyer sur des cotylédons en écoutant Balavoine chanter, c'est tout de suite moins drole. M'enfin il parait que j'suis difficile aussi...

jeudi 15 septembre 2005

La belle journée...

Aujourd'hui j'ai appris pleins d'trucs.
Qu'on peut passer une journée à travailler efficacement sans réussir à tout faire, même en commencant à 9h30 tappantes la pipette à la main, ce qui prouve que c'est sans espoir, même avec des efforts répétés et prolongés, mon time management skill est à foutre à la poubelle.
Qu'en fait l'ami ricoré c'est une vraie chanson, et ça, ça m'en bouche un coin. Bientôt on va m'apprendre que Grosquik n'est pas mort, et que ce petit con de Quicky n'était qu'un mauvais cauchemard.
Qu'en fait j'ai quand même assez souvent toujours raison, et que finalement ça ne m'arrange pas vraiment parfois, bordel.
Que je suis capable de ne PAS dire "Well, i told you!" quand chef s'esclame "oh god you were so right Eve, we should have done it your way !", parce qu'après tout je suis vachement modeste, et que j'ai pas toujours raison. Mais assez souvent, quand même, bordel.
Qu'Amanada Lear en anglais, c'est euh... unbelievable, et avé l'accent hein, et qu'à coté de ce chef-d'oeuvre, Claude Barzotti c'est vraiment de la musique de qualité.
Que la gentamicine c'est pas orange, c'est la rifampicine qu'est orange, m'enfin...
Qu'il y a des veilles de labmeeting où je suis capable d'aller bouffer des nachos en allant au ciné même si je n'ai pas tout fini, parce que merde, aujourd'hui la vie me fait vraiment chier finalement, alors sod it.
End of!

mercredi 14 septembre 2005

C'est là.

Là tout de suite j'irai bien me promener dans une rue pavée, bras-dessus bras-dessous avec ma cousine préférée, pour aller baver devant une vitrine pleine de boites de gauffres en chantant "Waterloo".
Mais traverser la mer du Nord à la nage, j'peux pas faire.
Vivre loin de tout et de tous, je n'échangerai ça contre rien au monde (si ce n'est un poste de maitre de conf à Grenoble hein, faut pas déconner) mais quand même y'a des jours où c'est vraiment trop loin de tout et de tous, mon bout d'Ecosse même pas sous la pluie.
Et y'a des jours où c'est vraiment con.

Le dernier repas ?

Puisque 2 petites crêpes aux champignons même pas aux champignons mais aux poireaux coûtent à présent £1.85 et que les légumes sont en supplément (65p pour 5 morceaux de courgette les bons jours, un dizaine de feuilles de choux trop cuits les plus mauvais), et bien ça ne peut plus durer, et la rebellion a donc commencé à la cafét.
Parce qu'on soutient les causes justes, nous autres plant biologists. Ah mais.
Bref, aujourd'hui j'ai acheté un sandwich.
Je sais, ma vie est passionnante.

mardi 13 septembre 2005

Sauver l'humour.

Je suis une fille rigolote.
Avec un really good sense of humour.
C'est le 2ème counsellor qui me le dit, je commence donc à croire que c'est vrai.
Dommage que ce soit confiné au cabinet d'un psy, hein.

lundi 12 septembre 2005

Parler d'ma vie...

Il est à peine 11 heures et je crève de faim. Gargouillis sur gargouillis, je me dis que je devrais peut-être monter à la cafet m'enfourner un fry-up. Et puis non, tant pis, j'attendrai midi et ses pates aux frites ou tout autre invention génialissime du jour. En même temps je pourrais aussi prendre un p'tit-déj le matin, c'est sur. En même temps j't'emmerde hein. J'aime pas manger en me levant, c'est le seul moment de la journée où je ne ressens pas le besoin d'enfourner des trucs dans ma bouche, je ne vois pas l'intéret de me forcer, vraiment, ce serait trop bête. A moins que je me retrouve nez à nez avec un croissant, du beurre salé, de la confiture de mûres faite maison et un lait chaud pour trempouiller. M'enfin ça fait des années que je ne prends plus mes p'tits déj chez papa ou chez maman, hein. D'autant que de toute façon le trempouillage est formellement interdit chez papa.
Bref, ce soir c'est ma toute première fois chez un vrai psy, un à qui on donne des sous avec le sourire, un à qui on raconte sa vie avec une boite de kleenex entre les genoux, un duquel on a le numéro de téléphone portable en cas de coup dur, un qui peut recevoir de 20h30 à 21h20 tous les lundis soirs. Enfin si la première séance se passe bien.
Et du coup je suis un chouilla soupe au lait, ce matin.
Et biensur j'ai la petite boule dans le ventre, celle qui ne me sert à rien mais qui m'aime bien, celle qui me dit "allez, va manger un truc ça ira mieux", celle qui me dit "non mais la psy ce soir, elle va te trouver débile et elle va t'envoyer chier, de toute façon c'est une femme, tu le sais bien que tu ne t'entends pas avec les femmes !...", celle qui me dit: "tu ferais mieux de travailler un peu plus et de penser un peu moins ma grosse...", bref, celle qui me pourrit la vie est entrain de lutter très fort pour sa survie alors que je me prépare à l'assaut final. Le ventre creux, donc, mais ça fait partie de la tactique de guerre.

dimanche 11 septembre 2005

Dors, bébé, dors...

samedi 10 septembre 2005

Séquence émotions...

Parfois on se sent faussement à l'abris, seule au monde dans un labo insonorisé, alors que la pluie tombe, et tombe, et tombe, et qu'il fait tout à coup pas très chaud dans un grand labo tout vide en ce samedi après-midi. Il n'empêche, en bouquinant un machin tout en attendant un truc, on se met à chanter, avec toute sa voix, voire même tout son coeur, puisque le samedi c'est permis, personne ne peux entrer dans le labo. Même que j'ai refermé la porte derrière moi en arrivant, c'est dire. Et voilà qu'en plein trio avec Vanessa Paradis et Etienne Daho, le Hollandais d'en-bas contre-attaque, une clef de notre labo à la main, un plateau plein de bactéries dans l'autre, et un grand sourire moqueur en plein milieu de son visage alors que je hurle à mon ordinateur que c'est lui que j'aime, pour de vrai... Même pas honte, je ne suis plus à ça près finalement, mais où il est ce putain de trou dans le sable quand on a besoin de lui, hein ? Ca devrait décidément être interdit de stimuler mon putamen comme ça. Ce qui n'a rien de grossier, d'ailleurs, c'est tout simplement le noyau sous-cortical connu pour jouer un role central dans la libération de dopamine, m'a appris le hors-série nº232 de Science & Vie de ce mois de septembre, spécial "l'empire caché de nos émotions". Il m'a d'ailleurs appris ce matin que j'avais un Quotient Emotionnel de 86, ce qui ne doit pas m'alarmer parait-il: un résultat inférieur à 100 est normal pour une population adolescente ou en recherche d'identité; d'autre part les comportements mesurés sont appelés à évoluer avec la maturation de l'individu. Pas véxée pour un sou, je n'ai même pas envoyé le journal à la poubelle, ce qui prouve que je possède une capacité de maturation instantanée et une maitrise de mes émotions en plein progrès. Ce qui ne m'a pas empêché de me venger sur un paquet de doritos et 6 canettes de diet irn-bru en arrivant au labo où, d'après ce que j'ai appris hier soir auprès d'un thésard chimiste et compatriote-fromage-qui-pue, je ne devrais pas passer autant de temps, parce que c'est bien connu, un postdoc travaille moins qu'un thésard, puisqu'il n'a par définition pas de thèse à écrire et donc plus rien à prouver. J'ai hésité à éclairer sa lanterne en lui décrivant un avenir un peu plus pessimiste -et réaliste- de la vie qui l'attend une fois son titre de docteur obtenu, et puis je me suis finalement contenté de dire "tiens, il pleut de plus en plus, je vais y aller là, hein", preuve une fois de plus que finalement je maitrise vachement bien mes émotions, bordel de con de Science & Vie de merde. Ou alors tout simplement que j'étais fatiguée et pas tout à fait prête à entamer un débat là sous la pluie, à 2h du matin passées, alors que je digérais encore les pâtes avalées à plus de minuit chez une italienne qui avait décidément envie de nous faire gouter sa collections de liqueurs après notre soirée au ciné. D'ailleurs l'italienne en question est chimiste aussi, mais déclarer avoir mangé des pâtes chez une chimiste, ça manquait décidément de valeur ajoutée spéciale "cliché", j'avoue. Et oui, mon cercle social écossais est composé quasimment exclusivement de chimistes organiciens, une histoire de mafia luxembourgeoise et de bière sans alcool rythmée au son de "Paul, une Tourtel!" bien trop difficile à raconter en quelques lignes, alors que mon timer me signale que mon gel à fini de migrer. Alors autant me taire, et continuer à maitriser mes émotions, bordel.

vendredi 9 septembre 2005

Il est des jours où Cupidon s'en fout...

Je ne sais pas vraiment ce qui fait qu'on reste de temps en temps bouche bée devant un gars comme ça. Une question de phéromones ? Une vague ressemblance avec un souvenir refoulé ? Une âme qui parle à une autre sans qu'on s'en aperçoive ? Une émotion d'une vie antérieure qui refait surface ?
Parce que c'est quand même vachement illogique et complètement déraisonnable, l'espèce de coup de foudre niais face à quelqu'un qu'on ne connait pas, juste à cause d'un sourire ou d'une silhouette aperçue.
Et d'ailleurs, à chaque fois que la foudre me tombe dessus, je me retrouve dans une situation ridicule. Comme lorsque j'ai marché sur ma jupe en montant les escaliers, la première fois que j'ai aperçu le thésard hollandais du labo du dessous. Vautrée à ses pieds, j'avais réussi à le faire rire, c'est déjà ça... Oh, pas de panique, il est totalement amoureux de la postdoc finnoise finlandaise avec laquelle il travaille, ce qui le rend encore plus fanciable je suppose, puisque les hommes libres j'ai jamais trop aimé, ce serait bien trop facile...
Bref.
Puisque je ne suis pas capable de controler mes 2 mains gauches sous le coup de l'émotion, j'apprécierai grandement que le labo du dessous procède à l'achat d'un électroporateur. Rapidement. Comme j'en ai un peu assez de faire tomber mes gels/ renverser mon éprouvette/ ne plus arriver à mettre mes mots dans l'ordre à chaque fois qu'il apparait dans le labo pour faire ses transfos. A peu près 2 fois par semaine, donc.
Pas si grave, on voit encore des bandes sur mon gel cette fois-ci, entre les fissures...

jeudi 8 septembre 2005

Qu'y a-t'il de changé ?

J'm'étais dit qu'aujourd'hui j'allais être efficace puis rentrer tôt. Parce qu'avec ma nouvelle bonne résolution de rentrée de ne plus jamais arriver au labo après 10h le matin, je commence à fatiguer un peu, le soir. Oh pas trop quand même, moins je dors moins j'ai besoin de dormir, il semblerait. Enfin jusqu'au seuil après lequel l'effet s'inverse, s'entend.
Et puis voilà qu'il est 22h30, que j'ai tout fini, mes tubes sont au frigo et mes commandes bouclées et envoyées, les PCR prêtes à être lancées dès l'aube, et je ne me décide toujours pas à rentrer. Je trainasse en écoutant un autre morceau de culture musicale, une chanteuse que je n'avouerai même pas écouter sous la torture, parce que Marie Laforêt c'est vachement has been quand même, je commande de la pâte à modeler sur amazon, parce que tout compte fait je le vaux bien, et que finalement j'aime bien m'acheter des cadeaux dans ma whislist, je compte les jours sur le calendrier (23 ! Encore 23 jours !! Roh que c'est long septembre !!!), et je contemple l'idée de remplir des boites de cônes, tout en me disant qu'il devrait y avoir une heure légale après laquelle on ne devrait pas être autorisé à approcher une pipette, finalement.
Bref, décidément rien à signaler dans les ténèbres écossaises. A vous les studios.

Bonne idée.

Chaque jour je me prouve que la seule façon de surpasser mes angoisses et mes peurs, c'est de faire comme si elles n'existaient pas. Sauf qu'elles existent, et que donc la recette, si elle marche, est extrêmement difficile à réaliser. Du moins les premières fois. Parce qu'elles finiront bien par disparaitre, si j'arrête de les nourrir, mes peurs, non ? En tout cas c'est ce que j'ai décidé de croire.

mercredi 7 septembre 2005

Et vice et versa...

Dans la voiture de chef que j'ai encore pour un temps indéterminé et que j'espère naïvement renouvelable à l'infini, puisque chef ne semble pas vraiment attachée à sa 306 rouge dont je nique les vitesses chaque jour un peu plus, ceci d'autant plus qu'à partir d'aujourd'hui même, ou est-ce pour demain, chef va habiter à exactement 3 minutes en courant du labo, portant la probabilité d'un besoin urgent d'utiliser sa voiture à un chiffre voisin de zéro, tout en me relevant du même coup de la tâche ingrate d'etre la plus proche du labo en cas d'alerte, puisqu'en courant de chez moi il en faut 5, des minutes, suivies d'un arrachage de poumons et d'une suffocation sur le seuil du labo, parce qu'il faut bien l'avouer je n'ai jamais été capable de courir, enfin bref, dans la voiture de chef disais-je donc, j'ai enfin pris mes aises.
La bouteille d'Irn-Bru dans le coffre rythme la rencontre des dos d'anes et autres ronds-points, les emballages de chewing-gum s'accumulent dans la porte du conducteur, le siège-bébé a fini par quitter la banquette arrière jusqu'à ma prochaine session de baby-sitting (au zoo, dimanche prochain), et surtout, surtout, l'auto-radio a ENFIN rencontré ma vieille cassette d'Indochine.
Et apercevoir le chateau hier soir en rentrant de l'aéroport tout en hurlant à tue-tête que 3 nuits par semaine, mais bon dieu qu'elle est belle, alors que l'aiguille au compteur a du mal à rester bloquée à 35 dans la nuit noire [et obscure], ça donne un petit goût intemporel à mes soirées.
Un peu comme si je descendais à nouveau le faubourg St Denis en trottinant, en retard pour le collège comme chaque matin, le casque de mon tout nouveau walkman sur les oreilles, cherchant à comprendre la signification mystérieuse de cette expression bizarre, le "canard hibé"; ou un peu comme si je remontais encore la vallée du Grésivaudan avec le Moucherotte dans le rétro en refusant d'accompagner Nicola Sirkis dans ses fautes d'orthographes, parce qu'en français c'est chacun dans SA chambre comme des fauves qu'ils sont, le secretaire d'état et l'eurasienne, même si les cosaques attaquent Natacha.
Bref, et au risque d'essuyer les foudres des détenteurs du bon gout, desquels je ne fais assurément pas partie, et c'est tant mieux, Indochine au fin fond de la nuit alors que tout semble différent et qu'on se demande un peu ce qu'on fait là et à quoi ça sert, il n'y a pas meilleure bouée pour nager jusqu'à la maison sans trop se poser de questions sur l'illusoire précarité de nos amours destituées... finalement.

Bref.

Si mon niveau de stress au cours d'une conférence se mesure à la quantité de cigarettes fumées, je suppose que cette fois-ci, je ne m'en suis pas si mal sortie. En même temps, quand on vient les mains dans les poches sans talk ni poster à présenter, et surtout avec un seul paquet de cigarettes quasimment vide, c'est plus simple, certes.
Il n'empêche, je ne maîtrise toujours pas parfaitement l'assiette et le verre dans la même main pour pouvoir engloutir le maximum de sandwichs en un minimum de temps, ce qui est pourtant une compétence indispensable face à la concurrence féroce autour du buffet végétarien. A croire que la proportion de végétariens dans la communauté arabidopsisante est vachement élevée. Ou alors que le jambon était dégueu. Mais quelle idée de mettre des oignons dans leurs egg and cress, hein ?
Bref, 2 jours à Norwich entourée de béton, de vaches, de tracteurs et de biologistes, loin de remonter le moral et de permettre de récupérer un peu de sommeil dès que le mot brassica ou rape seed est prononcé, parce que non, les céréales c'est pas mon boulot, c'est assez inquiétant finalement. Inquiétant de voir qu'à la question "Oh you're in Karen's lab... so what do you work on ?" je ne sais même plus quoi répondre, entre les projets qui ne sont pas vraiment les miens et qui prennent tout mon temps, et le mien qui avance à pas de fourmi mais qui reste encore top secret. Le multitasking ne paie pas, finalement.
Mais une to do list de 3 pages -écrite pendant une présentation pourtant apparemment fantastique sur le blé, mais que voulez-vous, je suis étroite d'esprit, les organismes hexaploïdes ça me gonfle- m'attend désormais sur ma paillasse, et j'ai comme l'impression que je n'en verrai jamais la fin.
Ce qui est finalement une bonne chose, la fin étant encore plus effrayante que l'impression de ne jamais pouvoir finir. Always look on the bright side of life, uh ?

samedi 3 septembre 2005

C'est toujours la première fois...


Un réveil au petit matin, les pieds hors du lit avant 7h00.
Une douche qui permet d'ouvrir les yeux, le soleil encore bas dans le ciel, des biscuits, de l'eau, la boussole, mon pull vert, enfiler mes grosses chaussures de marche qui partent en lambeaux.
La voiture démarre, Queen explose mes tympans, je tourne à gauche, puis à droite, puis encore à droite, et le panneau m'indique que je suis sur le bon chemin.
Un doute, un demi-tour, se garer, retrouver le plan, ah oui c'est bien la bonne route, merde il fallait tourner là, le parking est à droite après la ferme.
Un étang, un autre, 'morning les pêcheurs, une allée majesteuse, des collines qui se déroulent à l'infini, un paysage totalement inédit, dominé par le mauve de la bruyère et les bââââ des moutons.
Un sommet, un deuxième, au loin Edinburgh, tiens le chateau, tiens la mer là-bas.
Le vent froid qui embrouille mes cheveux, du pain sec et du chocolat, une sieste à l'abris du monde, une descente hors sentier vers le marécage et les canards.
Hello, bonjour le chien, les promeneurs du samedi viennent d'arriver en masse et ils sourient, il est donc l'heure de rentrer au labo.

vendredi 2 septembre 2005

Carpe diem... (demain est un autre jour ?)

Pas faim.
Pas fini la to do list du jour.
Impossible de partir dimanche vers le sud sans l'avoir finie, la to do list.
Oh non rien d'excitant, juste 2 jours de conférence en Angleterre...
Bref, toutes les conditions sont réunies pour entamer un ènième vendredi soir au labo.
Mais voilà.
Il y a un film français ce soir au filmhouse.
Et au filmhouse, ils font des nachos qui me feraient saliver même après un repas de Noël en famille.
Pédaler jusqu'au ciné, commander des nachos avec un verre de rouge, ouvrir un bouquin et fumer des cigarettes en attendant l'heure de la séance, marcher jusque dans la salle en souriant à la photo maison d'Ewan McGrégor, s'assoir en bout de rang, à droite, plonger dans le film... et re-sortir dans le noir quelques heures plus tard sans être obligée de partager ses impressions à chaud avec des gens qui partagent de toute façon rarement mes gouts.
La soirée parfaite.
Bref, toutes les conditions sont réunies pour prévoir un ènième samedi au labo, finalement...

jeudi 1 septembre 2005

J'aurais voulu m'appeler Smith...

Je n'sais pas trop pourquoi, mais de temps en temps j'écoute France Info. Pendant des heures. Au labo. Ca ne fait pas tellement de sens, écouter France Info pendant des heures. Les mêmes interviews qui se répètent, la bourse et le cours du cac 40 ou du napoléon (mais sans Jean-Pierre Gaillard, où est-il donc passé ?? Et qui c'est ce Cédric machin là ?), les catastrophes du monde (qui me rappellent que mes ampoules aux pieds, c'est un peu le paradis finalement), les reportages régionaux (en direct de France Bleu Alsace ou de France Bleu Pays d'Auvergne), de Villepin et Hollande à la place de Chirac et Jospin (oui, vraiment j'suis plus dans l'coup là) et attention ce WE il va pleuvoir sur l'ouest ! (de la France, donc... m'enfin il est à parier que BBC Scotland annoncera la même chose pour l'Ecosse, par solidarité.)
Bref, j'essaie de m'intéresser à l'actualité de la mère patrie, puisqu'il parait que je ne pourrai jamais renier mes origines, un peu comme Claude Barzotti, en un peu plus à l'ouest.
Et je dois dire que j'ai du mal.
Mais on ne pourra pas m'accuser de ne pas faire d'effort... à défaut d'enfiler le british duffle-coat, je connais TOUT de la rentrée politique française de ce mois de septembre. En boucle. Espérons que ca puisse me servir dans les diners mondains à venir...

Chansons pour les pieds...

La perspective d'une journée à glander les pieds en l'air devant la télé, ça semblait alléchant, au premier abord. Encore fallait-il se trainer jusqu'au salon, en marchant sur les talons, avec un cri de douleur a chaque fois que la plante des pieds éraflait la moquette.
Détail, arrête de faire ta douillette.
La télé allumée, on s'apercoit rapidement que finalement, une journée au labo ça aurait quand même été vachement mieux, d'autant que ma to do list du jour était énorme. Mais mettre mes pieds dans mes baskets étant devenu mission impossible, il fallait bien m'y résoudre. Bargain hunt, cash in the attic, ready-steady-cook, la télé pour les ménagères britanniques, c'est décidément de la télé de qualité. Et même pas une rediffusion de Columbo, ou mieux un vieux Derrick pour s'endormir en digérant un scone et en oubliant la douleur.
Ces sandales, je vais les jeter.
En les découpant en petits morceaux, pour me venger.
En même temps, il parait que je n'étais pas obligée de danser TOUTES les danses du ceilidh l'autre soir, et que j'aurai du m'arreter aux premières douleurs, au lieu de m'entêter à tourner, et tourner, et tourner encore.
En même temps, je ne pensais pas que ça ferait si mal.
Mais ce matin, ampoules séchées ou non, j'ai sauté dans mes baskets dès 7h30.
Entre les pieds qui brulent ou le cerveau qui ramollit, je crois que j'ai fait mon choix.
Mais ça fait mal, bordel.