Dans la voiture de chef que j'ai encore pour un temps indéterminé et que j'espère naïvement renouvelable à l'infini, puisque chef ne semble pas vraiment attachée à sa 306 rouge dont je nique les vitesses chaque jour un peu plus, ceci d'autant plus qu'à partir d'aujourd'hui même, ou est-ce pour demain, chef va habiter à exactement 3 minutes en courant du labo, portant la probabilité d'un besoin urgent d'utiliser sa voiture à un chiffre voisin de zéro, tout en me relevant du même coup de la tâche ingrate d'etre la plus proche du labo en cas d'alerte, puisqu'en courant de chez moi il en faut 5, des minutes, suivies d'un arrachage de poumons et d'une suffocation sur le seuil du labo, parce qu'il faut bien l'avouer je n'ai jamais été capable de courir, enfin bref, dans la voiture de chef disais-je donc, j'ai enfin pris mes aises.
La bouteille d'Irn-Bru dans le coffre rythme la rencontre des dos d'anes et autres ronds-points, les emballages de chewing-gum s'accumulent dans la porte du conducteur, le siège-bébé a fini par quitter la banquette arrière jusqu'à ma prochaine session de baby-sitting (au zoo, dimanche prochain), et surtout, surtout, l'auto-radio a ENFIN rencontré ma vieille cassette d'Indochine.
Et apercevoir le chateau hier soir en rentrant de l'aéroport tout en hurlant à tue-tête que 3 nuits par semaine, mais bon dieu qu'elle est belle, alors que l'aiguille au compteur a du mal à rester bloquée à 35 dans la nuit noire [et obscure], ça donne un petit goût intemporel à mes soirées.
Un peu comme si je descendais à nouveau le faubourg St Denis en trottinant, en retard pour le collège comme chaque matin, le casque de mon tout nouveau walkman sur les oreilles, cherchant à comprendre la signification mystérieuse de cette expression bizarre, le "canard hibé"; ou un peu comme si je remontais encore la vallée du Grésivaudan avec le Moucherotte dans le rétro en refusant d'accompagner Nicola Sirkis dans ses fautes d'orthographes, parce qu'en français c'est chacun dans SA chambre comme des fauves qu'ils sont, le secretaire d'état et l'eurasienne, même si les cosaques attaquent Natacha.
Bref, et au risque d'essuyer les foudres des détenteurs du bon gout, desquels je ne fais assurément pas partie, et c'est tant mieux, Indochine au fin fond de la nuit alors que tout semble différent et qu'on se demande un peu ce qu'on fait là et à quoi ça sert, il n'y a pas meilleure bouée pour nager jusqu'à la maison sans trop se poser de questions sur l'illusoire précarité de nos amours destituées... finalement.
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