jeudi 30 juin 2005

Y'a bien 36 sortes de chats...

Un mail d'Helen.
Qui me raconte que Teddy et Seamus ont préparé des cookies cette semaine pour fêter ma venue du week-end.
Et je ne peux pas m'empecher d'imaginer Seamus sur ses petites pattes de derriere entrain de chercher la farine dans le placard ou de sortir le plat du four, ou Teddy entrain de baver devant les gateaux tous chauds avec ses yeux suppliants, le petit tablier autour du coup et la toque sur la tête.
C'est super con.
Je le sais quand même bien que les chats c'est des branleurs, et que les nôtres préfèrent largement dormir que cuisiner...

mercredi 29 juin 2005

C'est pas grave, papa...

C'est quand même mal fichu cette différence entre l'intérieur et l'extérieur, entre les pensées et ce qui s'exprime. Se retrouver apparemment incapable de raconter sa joie de vivre ou l'insouciance d'une journée de plus à jongler avec 4 projets à mener de front au labo, être percue comme une pauvre chose qui ne s'en sort pas alors que, non seulement je gère, mais en plus je m'éclate.
Oh la vie n'est pas parfaite, et oui j'ai encore des envies, et oui j'en veux toujours plus, et non je ne serai jamais satisfaite de la situation actuelle, sinon je meurs. Et puis de temps en temps je ronchonne, parce qu'il fait trop chaud, trop froid, ou trop tiède, ou juste même pour vérifier que je sais encore raler, parce que malgré ma bonne base héréditaire sur le sujet, parfois je me demande si je sais encore faire.
Depuis toujours j'ai entendu mon père me dire que "la vie est dure", et chacun des surnoms qu'il me donne est précédé d'un "ma pauvre" condescendant. Ma pauvre chérie. Ma pauvre petite crotte. Que la vie est dure. Et bien non. Non, non, non, non. La vie c'est mortel, c'est aussi excitant et effrayant qu'une montagne russe, mais ce n'est pas dur. Et il se trouve que je n'ai pas besoin de béquilles pour l'affronter, la vie, ce qui me semble une belle victoire sur les prédictions paternelles.
Mais voilà, parfois, et même souvent finalement, on croise quelqu'un plein de bons sentiments qui veut se rendre utile. Qui a besoin d'aider, soutenir, réconforter, consoler. Donner des conseils. Des trucs gentils, faits avec plein de bon coeur. Des trucs qu'on ne peut pas rejeter tellement ils sentent l'amour. Alors on laisse faire, on sourit, on écoute patiemment, parce qu'on est gentil aussi, et qu'on aime quand même bien recevoir de la gentillesse, en se demandant quand même bien pourquoi on se force finalement à ne pas courir, c'est idiot de s'encombrer d'une béquille qui risque de tomber à chaque fois qu'on n'a pas besoin de s'en servir, et justement il se trouve qu'on s'en sert peu. Voire pas. Pourquoi se servir d'un truc dont on a décidé par principe de se passer ? Et puis un jour on n'y tient plus de ces bons sentiments envahissants, et on met un bon coup de pied dedans. Parce qu'au total les bonnes intentions ne justifient pas qu'on se laisse bouffer par les peurs, les besoins, les angoisses et les désirs des autres. Parce qu'on a une vie à vivre et que l'une des missions qu'on s'est assignée depuis toujours est justement de prouver qu'on n'a besoin de personne pour vivre. En tout cas pas de cette façon.
Mais voilà, à peine le coup de pied envoyé que la culpabilité se ramène. On n'aurait pas du lui répondre d'aller mourir, elle pensait bien faire ! On n'aurait pas du lui envoyer un message si dur, il voulait juste être gentil. Et voilà, il ou elle a gagné, et au lieu de danser sur le chemin de la maison en fumant la dernière lucky de la journée, on se retrouve à tourner en rond au labo en ruminant.
C'est con.
Parce que ruminer c'est de l'énergie gaspillée stupidement.
Alors voilà, puisque je ne suis pas encore capable de ne pas me sentir coupable de la peine des autres, il ne me reste plus qu'une solution: ne plus m'énerver face aux remarques condescendantes qui pleuvent de temps à autre. Les laisser glisser sans m'en embarasser. Car je n'ai plus besoin de (me ?) prouver que la vie n'est pas dure. Je le sais. C'est ma résolution du 29 juin, la seule qui va me permettre de me remettre à courir et à danser en rigolant. Et danser, rire et fredonner, c'est de l'énergie rudement bien utilisée.

kiara le clown.

Bon, en même temps il faut se mettre en situation. Imaginer la topologie des lieux, et la quiétude de la soirée. Comme cachée au fin fond du labo (à droite en rentrant, puis à gauche après l'évier du fond, la paillasse tout au bout là, près de la fenêtre), je suis quand même vachement bien planquée. Ajouté à cette situation particulièrement isolée le vide d'un mardi soir au labo, et je ne pouvais donc vraiment pas me douter qu'il me serait possible de croiser qui que ce soit avant demain matin. D'autant qu'hors du labo, en rentrant à la maison à travers le campus sombre, je sais que je suis complètement invisible. Au pire ça aurait peut-être fait rigoler Fiona, à condition qu'elle ne soit pas déjà couchée, mais mes bizarreries ne la surprennent plus vraiment. Alors personne n'aurait du s'en apercevoir...
Enfin bref, il n'empêche, mes belles peintures de sioux aux surligneurs rose et orange, oui ça m'était absolumment indispensable pour avancer dans ma biblio. Et je pouvais pas savoir moi que le gars de la poubelle allait passer si tôt cette nuit... la prochaine fois promis, je rajoute un nez de clown, ça le fera peut-être encore plus rire, si c'est possible, et ça s'accordera en tout cas très bien avec la couleur de mes joues embarassées.

mardi 28 juin 2005

Petite annonce.

Parfois, je me demande pourquoi tous les postdocs masculins du département sont mariés. Tous. Ou tout comme. A croire qu'ils ont passé plus de temps à l'extérieur qu'à l'intérieur du labo dans leurs jeunes années. A croire aussi que pour trouver la perle rare, je devrais arrêter de passer mon temps a rempoter mes plantes, peut-être. En même temps, puisque la perle rare en question se doit d'être un biologiste, difficile d'imaginer endroit plus idéal que la cafétaria du batiment ou les chambres de culture pour tomber dessus. Et puis, il me suffit de regarder les couples autour de moi pour m'apercevoir que oui, elle est souvent biologiste elle aussi. Alors merde, ça va finir par marcher hein... on va finir par le recruter, ce gars qui n'aura pas de femme dans un autre port et une envie irresistible de passer ses WE entre la machine à PCR et la machine à chips, tout en me racontant sa dernière manip de la soirée. Non ?

Here comes the sun...

Il fait jour.
Quand je rentre, le soleil est encore haut dans le ciel.
Quand je vais me coucher, j'aperçois des couleurs au loin près des collines, du rose, du jaune.
Quand je me lève au milieu de ma nuit, le soleil aussi.
Quand je retourne au labo, le soleil est déjà haut dans le ciel.
Je crois bien que le noir a disparu, il s'est fait bouffer par le soleil.

lundi 27 juin 2005

Miracle cure...

Passer la journée le nez dans des articles, j'aime bien, c'est plus fort que moi. Mais en même temps ça fait un moment que j'ai appris à assumer mon coté intellectuelle à lunettes qui aime travailler, ou pire réfléchir. Difficile de m'arracher à mon surligneur pour aller picorer dans l'assiette de pâtes quotidienne ou siroter un peu d'eau chaude pour une pause-café pourtant bien méritée, pour une fois. Je lis, je relis, en surlignant en rose, je dessine, schémas, flèches, ratures, mais non c'est pas dans ce sens là, je relis une 3ème fois, en surlignant en jaune, tout en espérant que ça fasse plus de sens, et ça fini parfois par en faire, la magie des couleurs sans doute, je vérifie les références, je remonte, je souris en croisant le nom de mon bioloblogueur préféré, et j'en finis même pas oublier d'aller fumer ma ration journalière de tabac.
Bilan de la journée: une pile de papiers lus, une pile 3 fois plus grosse de papiers à lire, 3 cuillèrées de macaronis avalées à la va-vite sans réelle envie, et un paquet de cigarettes vierge de tout outrage.
Besoin de faire un régime ? Envie d'arrêter de fumer ? Il existe une solution efficace, et désormais testée scientifiquement: la biblio !...

vendredi 24 juin 2005

Hammer to fall...

Le ciel est gris comme s'il allait s'effondrer sur les toits des serres en face, là-bas, dehors, au loin. J'ai la chair de poule. Le thermomètre du bain-marie indique 19. C'est pourtant pas froid 19. Y aurait-il un micro-climat polaire autour de mon corps ? Ou c'est simplement ce dégradé de gris, métalique et laiteux à la fois, qui rafraichit mes idées. Ou bien cet espace libre autour de moi, le labo, le batiment, le campus vide... encore un vendredi soir seule sous une lumière grise, ma préférée. Mais le ciel peut-il réellement s'effondrer ?

Pause-café.

Star Wars Horoscope for Libra:

You are on a lifelong pursuit of justice and determined to succeed.
You convey the art of persuasion through force.
You always display your supreme intelligence.
You have a great talent in obtaining balance between yourself and your surroundings.
Star wars character you are most like: Obi Wan Kenobie
What is Your Star Wars Horoscope?


La force a parlé, et croire en la force il faut...

Et même mon père, la force a su démasquer:
Star Wars Horoscope for Aries:

Like many aries, you have demonstrated your penchant for inflicting pain.
You feel you are at the center of the universe and that you must be in control.
You enjoy being a leader... and you find that your aggression and quick temper serve you well.
Star wars character you are most like: The Emperor

jeudi 23 juin 2005

Home alone

Une conversation autour d'un plat de frites grasses et froides avec mon homologue hongrois -le postdoc du labo du mari de chef- sur le devenir de nos chambres noires, des graines à semer par centaines, la liste de trucs à faire urgemment pour la semaine dernière, les sourires derrière les paillasses voisines, des gels, de la musique, un papier qui finalement reprend forme, EMBO ou Plant Cell ?, le club du jeudi soir qui nous attend avec ses nachos et son vin rouge tout à l'heure, film danois en perspective, bref, ma vie est de retour, comme je l'aime, et ça fait un bien fou.

Return to Neverland.

kiara (célébrant le départ de l'occupant devant son verre de rouge hier soir à la maison): Non mais tu te rends compte, il a fallu que je finisse mon assiette à chaque repas ! C'est quand même pathétique, j'ai 28 ans et mon père me fait finir mon assiette !
Mitch: Euh, non Eve, ce qui est pathétique c'est qu'à 28 ans tu ne l'aies pas envoyé se faire foutre, tu sais...

Je suis "sortie de prison" il y a exactement 11 ans. C'était en juin. 2 valises dans le TGV pour Grenoble, et la fin de la terreur. Et au lieu d'en vouloir à ma mère de m'avoir laissée dans cette galère pendant toutes ces années, je devrais plutôt lui être infiniment reconnaissante de m'avoir ouvert ses portes ce jour là. Même si la confrontation avec la liberté n'a pas été simple, surtout pour la petite chose bornée, frustrée et déséquilibrée que j'étais alors.
Il n'empêche, plus de 10 ans plus tard, je n'ai rien oublié, le bruit de la clef dans la serrure de la porte d'entrée continue à m'angoisser, le pli sec de la bouche de mon père m'effraie, et la vision de sa ceinture négligemment déposée sur mon lit avant-hier soir m'a fait frissonner. Pour rien. Comme si ça pouvait encore "chier des bulles" de nos jours. Comme s'il avait encore un quelconque pouvoir. Comme si on pouvait remonter le temps. Comme si j'étais encore dans ma chambre à Paris, avec le dessus de lit blanc, les doubles-rideaux jaunes, et mon père qui gueule dans la cuisine en découvrant des miettes derrière le four, comme chaque samedi matin.

Ce qui est pathétique, c'est qu'à 28 ans je n'ai pas encore compris que le seul pouvoir qu'on puisse avoir sur moi c'est celui que je permets qu'on ait. Et que je continue encore à laisser mon père me faire pleurer.

mardi 21 juin 2005

Echec...

Tout avait pourtant bien commencé.
Ca plaisantait, ça aimait la bouffe brittish, c'était émerveillé par les Lochs, ça ne se plaignait pas de l'estomac-qui-fait-mal ou de la tête-qui-bourdonne après la déguistation à la distillerie, ça enfilait les kilomètres et les hotels sans rechigner, Loch Rannoch, Inverness, une attaque de midges devant le coucher du soleil, le canard sur le Loch Ness dans la brume, Fort William, Glen Coe, le petit téléphérique de la station de ski.
Et tout à coup ça en a eu marre du 36ème Loch, du nuage qui cachait une nouvelle fois le soleil, de la bouffe qui "sent pas bon" (sic), de l'hotel "miteux pour prolo" (et re-sic), ça s'est mis à gueuler, tout à coup, sans réelle raison.
Ca a voulu changer ses billets, retrouver cette douce France où les routes ne sont pas merdiques et les plats du jour pas des sandwichs, mais non, billets non-échangeables, malgré coups de fils et autres yeux au ciel.
Elle a insisté pour que je les accompagne en ville cette après-midi. J'ai expliqué calmement que non, que je n'étais plus masochiste, tiens voilà le plan, ce soir je vous fais une tarte aux tomates (recette garantie 100% française), demain matin pendant votre petit déjeuner (promis ce sera brioche pas saucisses) je conduirai votre voiture de loc à l'aéroport, et le taxi sera là à 15h pour vous ramener chez vous, loin, très loin, le plus loin possible de moi.
Et moi je continuerai à savourer les pubs qui sentent la clope, les sandwichs en forme de triangle, les "connards qui parlent tous anglais", et je serai bien.
En attendant je vais juste aller pleurer un bon coup sur mon échec à satisfaire mon père pendant plus de 100h, tout en sachant très bien que non seulement personne n'y réussirait, mais de toute façon ça m'est après tout bien égal.

jeudi 16 juin 2005

Planespotting.

J'ai oublié l'anniversaire de Johnny hier. Ca m'a frappé en jetant un oeil sur mon calendrier. Le 15 juin est passé sans une pensée pour l'idole. Appareil à raclette sous le bras, écouteurs enfoncés dans les oreilles, David Bowie en compétion avec les bruits des réacteurs, j'ai passé une journée entre excitations aux décollages et réveils en sursaut aux attérissages, entre bien-être devant une grosse salade entre mère et fille au bar de l'aéroport, et bien-être toute seule allongée sur le canapé rouge, sous ma couverture en laine polaire, les yeux vissés sur le meilleur film du monde.
Et voici que l'aventure recommence. Voici que demain à 8h20 je serai de retour à l'aéroport. Mais pas de hit du décollage en vue, ni même l'insouciance d'un pas de danse sous le panneau qui refuse d'afficher la porte d'embarquement à 15 minutes du départ. Non. Demain, à 8h20, ce sera le grand débarquement. Celui auquel j'évite de penser depuis des semaines. Il va donc me falloir du courage, de la force, et de la bonne humeur pour éviter la mise sur pilotage automatique de mes comportements, avec utilisation systématique des mécanismes de survie appris au cours de mon adolescence. L'aventure ne va pas être d'essayer d'apercevoir le monstre du Loch Ness dans la brume des Highlands, finalement. Non. L'aventure va être de donner à mon père une chance de me connaitre. Et j'ai rarement eu autant la trouille...

Love of my life...

Grenoble...
C'est vrai, je n'ai pas vraiment envie de retourner vivre en France. Et puis, de tout façon, je pourrais vivre n'importe où tant que j'ai une paillasse, c'est tout ce qui compte. Mes pipettes sont mes meilleures amies. Et c'est bien.
Mais voilà, voilà.
Il y a Grenoble.
Atterrir à St Geoir et apercevoir un bout de Grand Som qui dépasse, retrouver le klaxon du tram, les espaces verts du campus, mon Marcel qui rigole, discuter pendant des heures avec Anne-Marie, manger du poivron mariné avec ma maman en se racontant nos trucs, rouler sur la rocade, entre les montagnes, tout reconnaitre, tout aimer, se sentir chez soi.
Grenoble.
Est-ce que je pourrais vraiment vivre toute ma vie sans elle ?

dimanche 12 juin 2005

Le soleil donne...

Le soleil écossais a cette qualité d'être suffisamment rare que son apparition est une fête. Il réchauffe le sable, il donne un parfum d'herbe sauvage aux sentiers, et des joues rouges aux promeneurs. Il remplit les trottoirs du Royal Mile de lunettes noires, et s'assoir dans un coin d'herbe en regardant l'horizon semble être la réponse à toutes les questions existentielles du moment.
Herbe verte, plages dorées, irn-bru, haggis, cimetières et whisky... je crois avoir réussi à convertir mon londonien préféré aux merveilles de mon pays.
Et avec tous ces coups de soleil, aucune chance d'entendre mon Marcel se moquer de mon teint british sous le ciel grenoblois qui m'attend à partir de demain...

mercredi 8 juin 2005

Si tu sais plus c'que tu fous là, ni à quoi tu sers, eux le sauront pour toi, redeviens mammifère...

Barbecue dans le jardin face au batiment.
"Get to know each other".
Les gens sourient, rigolent la bouche pleine de ketchup, le balon se perd dans le grand sapin, le frisbee atterrit sur la tête du professeur machin, les bières se descendent par douzaines et le vin rouge est servi tout droit sorti de la chambre froide, ce qui n'est pas plus mal vu la médiocre qualité du machin.
Les familles sont là, les femmes de, les enfants de, les bébés de. Les 2 gamins de chef et les 3 de Dan aussi, avec sa paire de jumeaux de 10 mois qui fait sensation. Et voici qu'au lieu de socialiser je me retrouve avec Erin sur les genoux, Liam dans les bras, et Annelie à surveiller de mon dernier oeil libre. Elle mange des fleurs en rigolant. Finalement, la vie est chouette quand on a 6 mois .
C'est officiel, j'aime les bébés.
Eh merde.

McCarthysme...


Fran: Eve, what do you mean we're a communist lab ???
kiara: Well, you know, we share our kits and everything now, unlike in Bristol where everybody owned their things and would be quite protective over them...
Fran: So you didn't mean "communist" as in "evil communist" then...
kiara: Uh ?
Oh well, after all, i shouldn't forget that the labour party is as left wing as the us democrats are...

mardi 7 juin 2005

Duh !

Sometimes i wish i had a brain.
Well, actually, to be more precise, sometimes i wish i had ANOTHER brain.
Or no brain at all ?
But not mine !!!

Blowin' in the wind...

Lundi soir, 19h, kiara broie du noir devant ses séquences.
Lundi soir, 19h25, kiara a oublié ses séquences:
Blackford Hill
Mardi matin, 10h, les séquences contre-attaquent.
S'enfuir, ça ne marche finalement pas.
Il n'empêche, savoir que le sommet de Blackford Hill est exactement à 25 minutes de ma paillasse, ça rend la vie plus belle.

lundi 6 juin 2005

Je commence demain.

C'est parfois difficile de prédire de quel coté on va basculer. Et si on va réussir, finalement -peut-être au tout dernier moment qui sait- à éviter la chute. C'est bizarre cette impression qu'il suffirait de se lever pour remonter, mais non, mais non. Passer 48 heures à culpabiliser de ne rien faire tout en étant paralysée, incapable de bouger. Du micro-ondes au canapé, voilà le seul trajet possible, prison dont les barreaux sont si invisibles qu'on ne sait pas comment les briser.
Il y a des WE auxquels on survit difficilement finalement. Malgré l'intégrale de la saison 1 d'Urgences.

vendredi 3 juin 2005

Vicious circle.

Etre fatigué, ça rend de mauvaise humeur.
Etre de mauvaise humeur, c'est épuisant.

jeudi 2 juin 2005

le nez dans le ruisseau...

Récemment, on m'a dit que chacun devrait être responsable de ses actes dès le plus jeune age, et s'assumer seul. Que sous la force de la volonté toutes les portes s'ouvrent. Que l'université devrait sélectionner les plus forts, pas les plus riches, certes, mais qu'en payant pour accéder à la connaissance on lui accordait plus de respect.
Moi j'ai eu 18 ans. J'ai passé mes journée à user les fauteuils du bar en face de la fac. J'ai passé mes soirées à boire de la tequilla frappée à la limonade de chez leader price en ricanant, entassés à 15 dans une chambre de 9m2. J'ai échoué, renoncé, été faible. Mais on m'a laissé grandir sans m'éliminer. C'est un luxe. Et je suis heureuse d'avoir vécu dans une société m'ayant offert ce luxe. Mais pour combien de temps ?

Rentabiliser, culpabiliser.
Et refuser de payer pour les autres.
Est-ce que c'est ce qui m'attend ?

Et offrir un espace de liberté ? Accepter l'erreur, l'échec ? Juger les efforts plutôt que les résultats ? Pardonner l'imperfection ? Donner une chance, et exiger sa chance ?
Est-ce que ca ne devrait pas plutôt être ça, l'humanité ?

Je ne sais même plus.
Et j'ai l'impression d'etre une vielle conne utopiste en pleine phase de déni.

mercredi 1 juin 2005

Ici

Ce que j'aime ici, c'est que la pluie est mouillée et le fond de l'air frais en ce début de mois de juin.
Ce que j'aime ici, c'est qu'indépendance et nationalisme ne signifient pas xénophobie et racisme, mais juste droit à la différence.
Ce que j'aime ici, c'est que la musique traditionnelle n'est pas un art ringard et risible, jouée par des vieux pour des vieux, mais une façon d'affirmer son identité et sa joie de vivre de générations en générations, et ensemble.
Ce que j'aime ici, c'est qu'à la place du coca je peux boire de l'irn-bru.
Ce que j'aime ici, c'est la mer, les montagnes, le vert, les cailloux, les monuments, les sourires, les r qu'on roule, la bière, la couleur du whisky.
Et plus que tout, ce que j'aime ici, c'est que les anglais aussi sont à l'étranger.