jeudi 28 décembre 2006

Carpe diem

Je regarde cette page et je me souviens. Ecrire sur le portable de Mamy, sur son petit bureau, entourée de ses meubles, une impression de déjà-vu. Sauf que cette fois-ci, Mamy est asise sur le canapé et rigole avec Lucienne en regardant De Funès à la télé. Sauf que Mamy est là. Incroyablement là. Et qu'elle a rempli son frigo de plats végétariens de chez Picard juste pour moi. Je n'ai pas eu le coeur de lui dire que le poisson ce n'est pas végétarien, et puis à quoi bon, puisque je ne suis pas vraiment végétarienne. Je mange du poisson.
Je regarde Mamy et je pense à tantine et à cousine loin là-bas dans le Poitou.
C'est bizarre ces familles qui finalement ne partagent qu'une branche. C'est triste aussi un peu, de ne pas pouvoir tout partager, même si on aimerait bien. 2006 n'a pas été tendre avec notre arbre familial.
Mais les éclats de rire de Mamy résonnent fort. Sa petite voix fluette est encore bien capable de s'esclaffer. Alors je vais arrêter de regarder cette page, et m'assoir sur le tapis pour aller rigoler devant la télé moi aussi.
Nous avons toute la vie pour nous amuser, nous avons toute la mort pour nous reposer.*
En direct de Montreuil et pas du tout au labo, c'était kiara @ 17:45

lundi 25 décembre 2006

Noël ensemble

Il aura fallu que j'attende mon 31ème Noël pour voir ça.
Une tantine pompette qui décide de faire passer le père Noël un peu plus tôt et dans une ambiance de fou-rire incontrolable, mais quelqu'un prendra bien un peu de champagne, là ! Les enfants, non ? Mais c'est marrant le champagne ça me fait rien du tout d'habitude !
Un cousin chéri et toujours aussi beau et gentil, sur son petit nuage avec sa nouvelle chérie à lui, qui fume comme un pompier, et puis du coup moi aussi, parce que j'aime bien profiter d'une bonne compagnie (et souhaiter joyeux Noël à tous les voisins dans la cour intérieure).
Une cousine préférée en plein trip conceptuel tatonkit™, et qui nous aura tenu en haleine toute la soirée (tout en m'ayant d'ailleurs parfaitement cernée, une bouillotte , un bouquin et un CD, c'est REELLEMENT tout ce dont je rêve dans la vie pour être bien, enfin surtout si on y ajoute l'affection de ma cousine).
Une mamy toute zen et souriante, et surtout debout et chez elle, mais quand même assise pour entamer une orgie de buche marron-vanille, et puis personne ne reprend de champagne là ? Les enfants, non ?
Bref, Noël, l'alccolisme et la bonne humeur, c'est finalement un truc de famille, chez nous.
En direct de chez Tantine et pas du tout au labo, c'était kiara @ 19:38

vendredi 22 décembre 2006

Christmas time

A force de voyager pour pas cher et d'être en transit tous les mois par Prestwick et Beauvais, les 2 aéroports les plus moches petits cosy de la Terre (i love ryanair), j'avais oublié le luxe de voyager avec British Airways, ses fauteuils en cuir, son personnel pas du tout stressé par le brouillard londonien, et ses VRAIS aéroports. Ces aéroports où la porte 19 est tellement loin qu'il faut bien 10 minutes pour l'atteindre. Ces aéroports où quand tranquillement installé devant la porte 19, on nous apprend que finalement non, le vol pour Paris CDG embarquera porte 1B. A l'autre bout, oui. Ces aéroports où je n'ai toujours pas trouvé comment prendre la navette entre le terminal 2B et la gare, alors je marche, et puis c'est tellement dépaysant, tous ces militaires avec leurs mitraillettes, dans les couloirs de Roissy. Welcome to Paris and Merry Christmas!
J'en aurai presque des courbatures.
Ceci dit, mes croisements sont tous finis, des tas de primers m'attendent sagement au frigo, chef est de corvée d'arrosage jusqu'au 30 décembre, j'ai fini par épuiser tous les recoins de John Lewis et j'ai des cadeaux pour la terre entière, le Leicester meeting 2006 a vécu, et bien vécu, et les gens dans la rue parlent une langue bizarre qui sonne un peu comme "hi-hon-hi-hon".
Bref, Noël à Paris, c'est parti !
En direct de chez Tantine et pas du tout au labo, c'était kiara @ 11:45

mercredi 13 décembre 2006

With or without me.

Parce que chef s'est mise à douter et parce qu'il m'en faut peu pour ne pas croire en moi, novembre n'a pas été le meilleur mois de l'année, loin s'en faut. Un peu une descente en pente raide, même.
Du coup lorsque la perspective de la rituelle conférence de fin d'année - et mon 5ème pré-Noël dans les Midlands - s'est précisée, j'ai obstinément refusé de faire un talk cette année, même si oui, je sais, je sais, 2006 c'était mon tour, et j'y étais préparée. Mais un novembre noir m'a suffit, j'ai refusé le Noël à l'abattoir.
Depuis, évidemment, chef recommence à penser que mes résultats sont les meilleurs de la Terre et que mon projet va révolutionner notre microcosme, mais moi pas. Je suis restée dans mon trou, et je ne vois plus la lumière, aussi rouge soit-elle.
Bref, cette année je ne suis pas de corvée de talk. Ma tête de cochon des grands jours a gagné.
Et soudainement alors que ma collègue J. stresse, répète, ré-écrit et que des cernes apparaissent sous ses yeux, j'apprends à être inutile ne pas être indispensable à ce labo, et à ma chef.
Mon ego n'aime pas, mais il n'est plus assez vaillant pour se révolter.
Bon, l'avantage c'est que pour une fois je vais pouvoir participer au pub crawl de Noël sans avoir à rentrer au labo juste après le Christmas lunch, demain.
Le problème c'est que je n'aurai pas de pretexte pour m'éclipser juste après le Christmas lunch pour rentrer au labo, demain.

vendredi 8 décembre 2006

Blame the boss.

Alors que je parlais vaguement d’une idée que j’aimerai développer pour mon propre compte au labo, en essayant de voir ce que chef en pensait, elle s’est tout à coup écrié : "Well, that sounds good, and if you develop your story on your own we’ll be able to swap authorship so that you’re last author ; that would definitely help your fellowship application ".
Right.
La fellowship application de dans 3 ans et l'ordre des auteurs dans le papier qu’on n'écrira peut-être pas, ou peut-être que si, mais il faudrait déjà commencer par relever les manches de ma blouse et semer quelques graines pour commencer à tester ma vague idée.
Et je me dis que c'est bien parce que chef met constamment sa charue plusieurs milliers de kilomètres devant mes bœufs que je ne sais pas me fixer des objectifs réalistes.

jeudi 7 décembre 2006

Mauvaise patiente.

Dans une semaine pilepoil, je devrais voir la vie en rose. J’avoue que non seulement j’ai un peu hâte, mais qu’en plus je n’y crois pas tellement. En même temps si j’y croyais, je n’aurais sûrement pas besoin de cette seconde semaine de latence, la vie serait formidable (ou pas) sans attendre qu’un antidépresseur fasse effet.
Certes.
C’est un peu comme l’œuf et la poule. Ou un cercle vicieux. En tout cas un truc con dont je n’ai pas la réponse.
En attendant j’attends.
J’attends que mon trizol arrive.
J’attends que mes chambres de cultures soient réparées.
J’attends que mes T2 poussent.
J’attends que le collaborateur anglais s’y mette.
J’attends que l’heure d’aller dormir arrive.
J’attends la semaine prochaine.
J’attends.
Et attendre c’est ne plus avoir aucun contrôle.
Et ça, c’est vraiment déprimant.

mercredi 6 décembre 2006

Terre d'accueil.

Depuis quelques mois, je me demande s’il faut vraiment avoir un emploi ou une raison quelconque d’habiter ici pour avoir le droit de vote. Si j’avais décidé d’être branleuse à Edimbourg, est-ce que ça m’aurait exclue d’office des listes électorales du consulat ?
Peut-être.
Depuis ce matin, je me demande aussi s’il est vraiment nécessaire d’être française pour avoir droit à un sourire et un mot d’accueil devant la porte du consulat de France. Il semblerait que oui. Si t’es demandeur de visa basané, t’attends à la porte qu’un officier te permette d'entrer, et te plains pas il pleut même pas. Bienvenue en France. "Ah mais vous êtes française ? Entrez, c’est au 1er étage !"
Et j’ai même un contrat de travail et une adresse, Byzance, je vais donc pouvoir aller voter pour ma candidate préférée en avril. Reste à choisir laquelle. Peut-être pour celle qui demandera aux officiers d'apprendre à sourire sans discrimination ?

mercredi 29 novembre 2006

Nirvana.

Aujourd'hui j'ai fait une nouvelle playlist pour mon bidule-que-j'aime, comme à peu près un jour sur deux. Bon d'accord, peut-être sur trois.
La playlist du jour s'appelle "Fluoxetine".
Elle aurait pu s'appeler "29", "crossing day", "November sucks", "guillermito's birthday", "I've eventually succeeded in seeing a GP for over 10 minutes in this bloody country", "severely depressed", "hangover", "Avant l'avent", mais non, c'est "Fluoxetine".

- Ok, so do you have any questions ?
- Yes... is it ok to drink while taking the drug ?
- Yes, well, small amounts of alcohol are fine.
- Err... what do you call small amounts ?
- Well, you know, small amounts.
- ... … actually no, I don’t know.
- Well, you'd be fine with a glass of wine a day, but really not more !


Bref, TOUT VA BIEN.

mardi 28 novembre 2006

Try something new today

Constat #1: Chez moi, quand il ne reste plus rien au frigo, il y a toujours du foie de morue dans le placard.
Constat #2: Le foie de morue et son huile sans au moins un bout de pain [et de la salade], c'est difficile à envisager (et ce même dans les cas désespérés de bras ballants devant la porte du placard à se demander ce qu'on va bien pouvoir bouffer)
Constat #3: le foie de morue cuit sur une pizza maison, c'est très moyen. Voire immangeable. Même quand on aime le foie de morue (baignant dans son huile dans sa boite, s'entend). A moins d'avoir TRÈS faim.
Conclusion(s): Penser à avoir une réserve de pain au congél. Ou à faire des courses. Ou à limiter mes tentatives d'expérimentation derrière les portes du labo. Quoiqu'il en soit, arrêter de mettre N'IMPORTE QUOI sur le dos de mes pizzas.

lundi 27 novembre 2006

T'en vas pas...

jeudi 23 novembre 2006

Real life story - discrétion assurée.

Ce matin, alors que je dormais entre 2 alarmes de mon réveil, la porte a sonné.
Même pas encore 7h30.
Mais enfin, ils dorment jamais le matin les facteurs dans ce maudit pays ?
C’est de ma faute faut dire, si j’avais bougé mes fesses jusqu’au magasin pour acheter les cadeaux de naissance de bébé Magnus, au lieu de dépenser les sous de la collecte du labo sur Marks & Spencer online, j’aurai pu continuer à me battre avec mon réveil tranquillement.
Certes.
Pas encore 7h30 donc, j’allume la lumière du couloir, et j’ouvre la porte au facteur. Qui me tend un paquet et un truc à signer. Heureusement j’ai mis mes lunettes, mais malheureusement j’ai encore les yeux tout pleins de sommeil. Après une longue bataille avec un stylo récalcitrant, et de nombreuses excuses auprès du jeune facteur qui doit en voir d’autres tous les matins (sorry, i’m still asleep right now… for god sake, it’s not working… yes it is… here you go, well, sorry again… ), je referme la porte et repars dans mon lit avec mon paquet.
Toujours pas encore 7h30, et je tourne un peu sous ma couette.
Je me relève et cherche des ciseaux. Evidemment ils ont disparu. Alors je cherche n’importe quel objet tranchant pour déchirer le scotch et ouvrir mon paquet. Ca pourrait peut-être attendre que je sois tout à fait réveillée, mais bon, puisque je ne me rendormirai sûrement pas...
Toujours pas 7h30 et le colis est ouvert, et je feuillette la pub sur le dessus. Enfin je feuillette… il n’y a qu’un seul feuillet. Et j’avoue que je reste un peu interloquée… une photo d’un vibromasseur rose fluo, et d’autres sex toys. Je ne pensais même pas qu’autant d’imagination puisse exister. M’enfin quand même, ils se lâchent un peu chez M&S là, drôle de pub pour un colis remplis de vêtements taille 0-3 mois ! Etrange, mais après tout nous sommes au Royaume-Uni.
Toujours pas 7h30 mais je commence à être un peu mieux réveillée là du coup, alors avant de déplier le contenu du paquet, je vérifie la facture, parce que mon père m’a inculqué quelques bons réflexes. Oh merde, juste 2 items, alors que j’ai commandé 3 ensembles. C’est bizarre, dans l’email d’hier ils ne prévenaient pas qu’un des produits n’était plus en stock… alors, qu’est-ce qui manque ?
Et là, au lieu du "2 piece dungaree set" que je m’attendais à lire, j’ai déchiffré un truc qui disait "orgasmic sex toy".
Ah.
C’est pas les vêtements du petit Magnus alors.
Il n’est pas encore 7h30, et je me demande quel est le con qui a pu m’envoyer des sex toys comme ça, de bon matin, alors que merci j’aurai préféré dormir, non mais ça va pas bien ?
Et tout à coup, un frisson le long de ma colonne.
Merde.
Je regarde le nom en haut de la facture. Je regarde le nom sur le paquet.
Fiona M.
Merde.
J’ai re-scotché le paquet comme je pouvais, je l’ai posé délicatement sur le comptoir de la cuisine, et j’espère bien que la prochaine fois que ma coloc et moi nous croiserons, elle ne me demandera pas si je sais pourquoi le paquet qu’elle a reçu jeudi matin avait l’air d’avoir été ouvert…

mercredi 22 novembre 2006

So wrong.

La même chanson s'est repétée en boucle toute la journée dans mes oreilles. Et c'est la même chose depuis plusieurs jours. Voire plusieurs semaines.
[Strong - Robbie Williams]
J'aime bien chanter avec Robbie faut dire. Ca doit être mon côté midinette.
Et puis j'ai parfois l'impression que Robbie et moi on se ressemble. C'est mon côté star, je suppose. Ou mon côté fragile, je sais pas trop.
J'ai réalisé avec horreur il y a quelques minutes qu'il n'y avait plus de vin à la maison. Oh y'a bien une ou deux bières dans le frigo, mais c'est pas pareil. C'est au tanin que j'suis accroc, pas vraiment à l'alcool.
Bon, d'accord, demain j'appelle mon GP, et puis j'vais aller me mettre au vrai prozac, tant pis. Parce que bon, c'est ça ou... plus rien.
Life's too short to be afraid, so take a pill to numb the pain, you dont have to take the blame...

mardi 21 novembre 2006

In vino veritas.

Quand je suis arrivée vendredi soir, alors que la nuit était tombée depuis fort longtemps sur le Loiret, et après avoir utilisé tous les moyens de transports imaginables sauf le cheval et le bateau (bon, ni la navette spatiale ni le sous-marin, certes), et alors que je faisais mon entrée magistrale dans la cuisine surchauffée, outre les bouchées aux fruits de mer maison dans le four, m'attendaient 2 bouteilles de Beaujolais nouveau sur la table, un peu comme un oasis à portée de main.
Et alors que Laurence et moi nous pourléchions les babines (elle le tire-bouchon en mains, et moi le cul sur mon banc à attendre d'être servie comme une princesse, parce qu'il n'y a pas que des inconvénients à être fifille préférée), mon père n'a pas pu s'empêcher de disserter sur la difficulté de partager sa vie avec une femme ET une fille alcooliques.
Oh papa, si tu savais.
(mais il est comme ça le vieux, il a le sens de l'exagération.)
Bref, j'ai fini par lui expliquer que de toute façon, et à de rares exceptions près, j'avais du mal à faire confiance à ceux qui ne boivent jamais, il y a pour moi quelque chose de suspect dans cette façon de refuser catégoriquement de perdre le contrôle.
(et puis on a les excuses qu'on veut, hein)
Ce à quoi mon père a répliqué l'air indigné que lui ne buvait jamais, et qu'il ne voyait pas le rapport.
C'est à ce moment là que Laurence a avalé sa gorgée de beaujo avant d'éclater de rire.
Mais bon, heureusement, je crois que papa n'a pas tout saisi.
Et puis finalement, mon control freak de père me laisse sa part de rouge, et moi ça me va bien.
(Bon allez, la prochaine fois je raconte comment mon père a expliqué tout à fait sérieusement à LA notaire que si nous étions en retard c'est parce que sa femme et sa fille étaient persuadées que le rendez-vous était à 18h et non à 17h, preuve s'il en fallait encore une qu'on ne peut PAS faire confiance aux femmes, chère maitre. Rho, le même potentiel comique caché que sa fille, mon père. Ah non c'était pas d'l'humour ? Ah bon ?)

lundi 20 novembre 2006

L'hallu du week-end.

un coin à champignons caché en plein coeur de la forêt d'Orléans parents truffiers
Mais non on l'a pas ramassée l'amanite phalloide... rho... après quelques heures de ramassage...
...puis quelques heures de nettoyage ce ne sont pas des crabes. ce sont des bolets. propres.
l'omelette aux chanterelles, ça déchire sa race même que Nada-chat est d'accord

mercredi 15 novembre 2006

Helen médicament blues. *

You just need to survive this”.
C’est ce qu’Helen m’a dit hier soir dans le téléphone.
Parce que quand rien ne va plus et qu’on rentre en pleurant se jeter sur une bouteille de rouge à peu près un soir sur un [et je ne parle même pas des pizzas], en se disant qu’on va (1) tout laisser tomber et envoyer paître le labo, fuck it, (2) déguiser son suicide en accident, ou même (3) se consoler devant Gordon Ramsay’s Hell’s kitchen parce que rien n’a plus d’intérêt finalement, il s’agit bien d’un problème de survie.
Heureusement, quand rien ne va plus, il y a toujours Helen dans le téléphone.
Everybody’s got tough time at work from time to time, you know that Eve, shit happens, better times will come soon. You just need to survive this”.
Alors pour m’aider à survivre, j’ai scotché mon billet d’avion Edimbourg – Bristol juste en face de mes yeux, et je compte les jours qui me séparent d’un retour à la maison.
9.
Impossible de m’enfuir ce week-end, j’ai rendez-vous chez le notaire au fin fond du Loiret. Et j’ai promis d’aller ramasser des champignons, aussi. Et avec un peu de chance je vais enfin réussir à voir mon banquier, pour qu’enfin toute attache financière avec la France disparaisse à jamais.
Bref, un week-end plein de réjouissances en perspective, j’ai super hâte.
Ceci dit d’après ma psy je pourrais parfois essayer de ne pas être sarcastique, juste pour voir comment c’est, la vie sans sarcasme.
Certes.
Je suis assez d’accord.
D’autant que mon père et sa femme ont accepté de m’offrir un billet d’avion pour l’Islande “quand tu veux” en 2007, parce que 30 ans, c’est important.
Alors j’arrête d’être sarcastique, puis je me laisse acheter, ça va.
Vénale, pourquoi pas.
Après tout ce n’est qu’un adjectif comme un autre.
Enfin quand même, il me reste 9 jours avant de voir Helen.
C’est long.
You just need to survive this”.
OK, I will now that I have something to look forward to.

lundi 13 novembre 2006

Refroidie.

Aujourd'hui j'ai décongelé mon freezer.
Oh oui oh, je sais, j'ai un don spécial pour les premières phrases qui captivent le lecteur et lui promettent challenge intellectuel sans précédent.
Je sais.
C'est mon coté écrivain du lundi soir, ça.
Toujours est-il que c'est un fait, aujourd'hui, j'ai décongelé mon freezer.
Et alors que je branchais le sèche-cheveux que chef cache dans son tiroir (in case of a bad hair day emergency, you never know...), je me suis dit que c'était quand même un peu con, de se mettre à décongeler un freezer avec un sèche-cheveux, les pieds dans la flaque d'eau devant la porte ouverte, même si d'accord les semelles de mes Stan Smith ça doit bien faire isolant (sauf qu'il y a quand même un trou béant dans la semelle droite). Mais bon, c'est malgré tout un peu con. (Même si certes, lire les pensées des femmes qui m'entourent pourrait s'avérer intéressant). (En même temps je ne suis pas Mel Gibson, et je devrais arrêter de passer mes dimanches après-midi devant des DVD idiots à manger des pizzas maison. Même si tarama-crevettes-champignons, c'est vachement bon). (Et ne parlons même pas de Claude François).
Alors du coup j'ai rendu son sèche-cheveux à chef en lui disant que finalement je n'avais pas envie de mourir de si bon matin (même s'il est déjà 11h30, oui), et que je préférais attendre que le freezer dégèle tout seul.
Toute la journée, j'ai entendu le bruit des morceaux de glace tomber.
Ce soir le freezer est presque tout sec. Presque. Il reste un gros morceau de glace en haut à gauche. Un morceau qui résiste à tous mes assauts de spatule. Un morceau qui me fait penser que le freezer restera la gueule ouverte toute la nuit, tant pis. Un morceau qui me rappelle aussi que finalement j'aurai bien passé 1 heure sèche-cheveux en main (et pieds dans l'eau) ce matin, au lieu de passer ma journée à remuer des trucs et des machins en me demandant si vraiment j'avais envie de continuer ce boulot qui ne m'apporte aucune satisfaction, enfin surtout ces derniers temps. D'autant que même si je me croyais au moins un peu capable, à défaut d'être heureuse, je commence à en douter très sérieusement. Et depuis 13 jours que mon nouveau contrat de travail n'est pas arrivé, je me demande si je ne devrais pas juste prendre la tangente un matin, sur la route du labo. Et disparaître.
Peut-être même avant la chute du dernier morceau de glace.
(Ouais même pas cap', j'le sais bien...)

jeudi 9 novembre 2006

Tough love.

Aujourd'hui, j'hésite entre "je hais les anglais" et "je hais ma chef". Mais comme les deux sont totalement faux, même si ma chef est anglaise et qu'aujourd'hui je la hais, je vais m'abstenir de toute généralité idiote, ce serait jouer dans la même cours que les imbéciles.
Et qu'on ne soit pas surpris si je suis si tatillonne sur l'emploi des mots "britannique" et "écossais". C'est juste PARCE QU'ILS NE SONT PAS SYNONYMES D'ANGLAIS, bordel ! Et parce qu'au moins les gens d'ici ne me renvoient pas constamment à la gueule que je ne suis qu'une étrangère.
Connards d'anglais va. (but even if you're SOMETIMES so full of yourselves, i do love you).

lundi 6 novembre 2006

Ça ne meurt pas un homme*

A partir et à recommencer ailleurs constamment, j'ai réussi à me construire une vie cloisonnée. Pas que le mot "réussite" convienne vraiment. Mais c'est un fait, je vis sans témoin. Ceux "d'ici et maintenant" n'ont aucune idée de mes vies antérieures.
Alors quand un bout de mon passé me revient en pleine gueule, il y reste. (dans ma gueule.)

J'ai eu plusieurs familles dans ma vie. Des gens qui m'ont accueillie et aimée. Des gens que j'ai fini par quitter ou perdre de vue, des gens que je n'avais le plus souvent pas envie d'abandonner. Parce que je les aimais encore, eux, même lorsque leur fils ne m'aimait plus, ou même si je n'aimais plus leur fils. Même que parfois j'aimais encore leur fils. Enfin Raphaël, quoi.

- What's wrong Eve, you look really sad !
- Oh, no, i'm fine.


Comment expliquer ? Comment expliquer que Raphaël vient de m'écrire, que son père est mort, et que ça me rend infiniment triste, parce que Mr G. m'avait adoptée, même si je n'ai jamais réussi à passer la barrière du "Bernard, tu", parce que nous partagions un amour inconditionnel pour son fils, et que nous l'avons partagé jusqu'à il y a 15 jours, parce qu'on écoutait religieusement Johnny sur la chaîne hifi de leur salon, parce que quand Mme G. ("Anita, tu"- "mais non, j'peux pas tutoyer ta mère enfin Raf !") me faisait peur, Bernard me faisait rire. Parce que Raphaël est sous le choc, et que malgré les 6 ans qui nous séparent de notre dernier au revoir, je ne lui ai jamais vraiment dit adieu. Parce que s'il est triste je suis triste. Parce que je ne peux rien faire, parce que je n'ai le droit de rien faire, parce que je suis du passé, parce que je ne sais pas quoi dire, parce que j'ai l'impression que ma peine est disproportionnée, parce que je suis comme une conne à l'autre bout de notre histoire à rester les bras ballants en pleurant.

My ex-boyfriend's dad is dead, and i'm really sad. What would be the point, why would i tell anybody ? Who would understand ?

samedi 4 novembre 2006

The breakfast diet.

Ce matin, j'ai mangé le plus mauvais des veggie cooked breakfast de l'histoire de l'humanité. Pas moins.
Est-ce ce Fast Food Nation avec lequel je me suis réveillée qui m'a poussée à aller vérifier à quel point la nourriture servie au 1er étage d'un shopping centre peut être infâme ? Ou peut-être que tout simplement l'idée de me poser avec un livre devant un petit déj avant un samedi-au-labo me semblait-elle naïvement la meilleure idée au monde. En m'asseyant sur un siège inconfortable (et sous les néons criards) au balcon du food court de cameron toll shopping centre, je me suis dit que j'aurai finalement mieux fait de respecter la tradition des samedis-au-labo en commencant ma journée avec un pain au chocolat devant mon ordinateur. Ou que j'aurai du trainer à la maison et finir mes pitta bread en grattant le fond du pot de heather honey. Ou tout simplement que j'aurai du aller AILLEURS, et que mon "d'une pierre deux coups" n'aurait donc pas du s'appliquer à "faire mes courses de la semaine" et "savourer mon samedi matin devant un petit-déjeuner".
Mais bon, fidèle à moi même et à mon sempiternel "j'y suis, j'y reste", je suis restée, même si je n'ai pas eu le courage d'ôter les baked beans à leur sauce gluante, et mon estomac m'informe depuis que j'aurai mieux fait de laisser les veggies sausages faire la causette aux baked beans, dans leur assiette d'abord, et dans la poubelle un peu plus tard.
L'avantage, c'est que je n'approcherai certainement plus une assiette du week-end, et en ces temps où mon surpoids frôle l'obésité modérée, c'est certainement mieux ainsi.
(Et puis, il y a de toute façon suffisamment de calories dans quelques verres de vin rouge pour me permettre de survivre jusqu'à lundi.) (Borderline alcoholic, moi ?) (8 out of 10 cats m’a d'ailleurs appris hier soir que “1 out of 5 Scots drink because they want to get drunk”. You know why I feel at home here now) (and yes, I LOVE 8 out of 10 cats. Which in itself is far more shameful than admitting being a borderline alcoholic).

vendredi 3 novembre 2006

Après 4 ans.

Extraits d'un vieux carnet de bord, à l'epoque où un vieux stylo machouillé et un beau cahier psykokwak me servaient de clavier et d'écran.

Dimanche 3/11/02
6h35.
« TGV à destination de Lille Europe. Dessert Lyon, Chessy Marne la Vallée, Aéroport Charles de Gaule, Arras et Douai ».
2 valises et 1 sac à dos, poids estimé à plus de 30 kg par valise et 25kg pour le sac. J’aurai du peser pour voir.
J’espère que Maman et Jérôme ne sont plus entrain de faire coucou sur le quai de la gare !
Prochain objectif : réussir à sortir les bagages du train à Lille, et surtout tout caser dans l’Eurostar qui va sûrement être plein… oups. Normalement dans 12h j’arrive à destination [...]

13h20 – Eurostar vers Londres.
En fait, il y a un décalage horaire !!! Il est 12h20 en Angleterre… j’étais persuadée qu’on était à la même heure ! Bon, ça veut donc dire que le voyage ne va pas durer 1h15 mais 2h15… zut. Et en plus j’ai raté l’entrée dans le tunnel… ils ont fait ça au moment où je me battais avec ma valise pour y faire re-rentrer tout ce qui était tombé suite à la sortie de mon cahier, alors que 2 ou 3 personnes attendaient que je débouche enfin le passage. Je suis définitivement la passagère la plus chargée et la plus encombrante de ce train ! Et puis, comme prévu, le train est plein. Plus une place pour mes bagages. Du coup, ils « encombrent les couloirs » comme il ne faut pas faire d’après « Richard, commandant de bord de ce train ». Et comme j’ai déchiqueté une des 2 étiquettes Eurostar qu’on m’a fournies, il n’y a qu’un seul bagage sur les 3 qui est identifié correctement, avec mon nom et mon siège. On parie que dès que le contrôleur passe ça va chier ?..
[…]

12h35, heure nouvelle.
Ayé, on est sorti du tunnel. Je suis en Angleterre…. Le train à l’air de rouler à gauche, comme à la maison, alors ça va. [...]
L’herbe est verte, les feuilles sur les arbres aussi (enfin à peu près, mais vue la saison, c’est pas mal), le ciel est bleu (et pas trop gris) et les maisons ont des toits… je suis encore sur Terre !!! Ouf ! Par contre y’a pas des masses de vaches… ça c’est inquiétant. Où qu’elles sont mes copines ???

13h06.
Des vaches ! J’ai vu des vaches ! Y’en avait 6 ou 7, entièrement marron. Youpi, je ne suis plus seule au monde en terre inconnue ! Bon, en plus des quelques vaches j’ai aussi vu une armada de moutons. Tout va bien, ils sont donc normaux ici.

13h35.
Enfin au frais, seule, et à l’abri des bip bip des portables… je me suis mise sur le strapontin du petit hall entre les 2 wagons, je suis toute seule, et j’ai plein de place… Byzance ! En plus 2 messieurs du wagon restaurant sont passés pour offrir des bonbons, et j’ai enfin bu ma double ration quotidienne de Guronsan… Londres peut arriver, je suis fin prête !
[...]
Encore le monsieur des bonbons… Le premier était rose, celui-ci est orange ! (Le bonbon, pas le monsieur….) A mon avis on arrive dans la proche banlieue de Londres, y’a plus du tout de moutons (et ne parlons même pas des vaches !), et des voitures partout qui roulent à gauche… […]

15h20 – Victoria coach station.
Ayé, je suis dans le bus pour Bristol ! […]
Finalement j’aurai pu prendre le bus de 15h, j’avais largement le temps. Mais bon, j’ai pu profiter un peu plus longtemps de l’air londonien ! […]
Ca y est, le bus va partir, au grand complet. C’est impressionnant tout ce monde. Et pas un français dans le lot…. Bon, je m’arrête au terminus, ça devrait aller, je ne risque pas de rater ma destination. Plus que 3 heures et je pourrai enfin boire un verre d’eau !..

16h20 – Autoroute.
Je me suis fait une copine ! Une petite fille avec un super chat en peluche blanc. Dommage que Kiara soit dans ma valise, je suis sure qu’elle se serait entendue avec le white cat ! Note pour plus tard : si un jour j’ai des enfants, éviter les peluches blanches ! Le chat lave la vitre, se promène par terre et se fait mordiller…. Beaucoup trop salissant ! Un bon vieil ours des familles marron, ou un lion marron, y’a rien de mieux.
Je me demande si les vaches que j’ai vues dans le train n’étaient pas des chevaux. Le fait est que je n’ai toujours pas revu de vaches, mais une tripotée de chevaux à la sortie de Londres… il faudra tirer cette histoire au clair ! En attendant il pleut… je crois que les prédictions qu’on m’a faites avant mon départ vont vraiment se réaliser : j’ai bien fait d’acheter un parapluie.

17h.
Il fait nuit noire, les nuages sont gris, et il reste encore 1h de trajet en bus… j’ai hâte d’arriver, j’en ai marre !!!


Samedi 9/11/0218h19
Voila, une semaine est passée. Je ne pensais vraiment pas que le plus dur allait être le week-end ! J’ai passé la semaine à me dire que je pourrai me reposer, aller au zoo et avancer ma thèse… total : je me suis mise au travail depuis 20 minutes, et avant ça j’ai lu tous les « capital » et les derniers articles de « biba » qui restaient ici. JE ME FAIS CHIER !
[…]
Bon, l’objectif de la semaine, « l’installation », a été rempli avec succès. Peut-être qu’on pourrait fixer pour la semaine prochaine un truc du genre « la socialisation » ? Histoire que je me retrouve avec quelque chose à faire vendredi et/ou samedi soirs prochains ! Bon, en même temps je n'ai plus un sou, et plus de 15 jours avant d’être payée…
Alors, l’objectif alternatif pourrait être : « réussir à travailler sur ma thèse chaque soir. » C’est pas gagné…


Effectivement, mon manuscrit ne fut soumis qu’un bon 11 mois plus tard, le 1er octobre 2003.
Effectivement la « socialisation » prit son temps, putain de bordel, j’en ai passé des vendredis soirs à écouter mes proprios regarder la télé en me demandant ce que je foutais là.
Et si c’était à refaire ?
Si c’était à refaire je naîtrais britannique, sans une seule hésitation.

mardi 31 octobre 2006

Ég er að læra íslensku…

… du moins j’essaie. [, même]
Toujours est-il que dans la leçon du jour, on parlait crème solaire (sólarolía) et serviette de bain (handklæði) (entre autres choses, certes).
M’enfin quand même, parler d’une sortie à la plage (strönd) en islandais le soir d’Halloween, alors que le chauffage du labo a éte coupe à 17h tappantes et qu'il fait prcécisément 15,9ºC sur ma paillasse, c'est un peu comme regarder l'épisode de Noël de Friends en pleine canicule du mois de juillet: absolumment pas crédible.
Nei ?

dimanche 29 octobre 2006

Sunday hangover.

J’essaie de croire qu’il est vraiment bientôt 15h, et pas vraiment bientôt 16h. Comme si mes plantes pouvaient être affectées par l’heure d’hiver. Mais avoir marché jusqu’au labo est déjà une victoire en ce jour ensoleillé et glorieux. Pourquoi ne pleut-il pas les lendemains de fête ?
Hier soir, Mary Stuart a été décapitée une nouvelle fois. Malgré un parterre d’invités entièrement acquis à sa cause. Schiller n’était pas Robert Hossein.
K. a beau affirmer qu’il ne connaît pas tout Edimbourg, je continue à en douter. A chaque fois qu’il dit bonjour à quelqu’un dans la rue ou dans un restaurant, il me regarde en rigolant, et me jure qu’il a payé quelques amis pour me faire croire qu’il est populaire, connecté. Il l’est, sans avoir besoin de payer. Cette soirée au théâtre me l’a encore rappelé. J’ai bien du serrer la main à la moitié des députés SNP du parlement, hier soir. Mais pas aux autres. Pas au grand gars devant nous qui n’arrêtait pas de tousser et me cachait la moitié de la scène. "He’s a Tory." - "Uh… that makes sense" [does it really ?].
Entracte, salon privé, des verres de vins alignés, pas de Ferrero rocher, mais je suppose qu’ici nous n’avons que des consuls, pas d’ambassadeurs. Tombé de rideau, un autre salon privé, encore du vin, toujours du vin. A mon troisième verre je souriais bêtement mais n’arrivais toujours pas à suivre la conversation. Pas que la politique écossaise ne m’intéresse pas, mais j’étais trop occupée à rendre grâce à cette inspiration du samedi matin, celle qui m’a fait passer un après-midi chez Marks and Spencer pour trouver quelque chose de correct à me mettre sur le dos, cette idée que pour une première entre "invités", mes Stan Smith et mes éternels gilets à capuche ne seraient peut-être pas du meilleur effet. Simple et efficace, un joli petit pull rayé, de l’ocre, du bordeaux, des chaussures assorties, et un chignon à la brosse, pas aux doigts. A un moment je me suis presque trouvée jolie. M’enfin il m’avait fallu trois verres de vin pour y penser. Au 4ème verre, je papotais avec une "femme de" en me disant que c’était marrant, d’être prise pour une "petite amie de", et qu’on en rirait certainement autour d’une bière plus tard, K. et moi. Au cinquième verre je tenais toujours vaillamment debout et décidais de me mettre à défendre Tommy Sheridan, oubliant qu’un groupe de députés SNP ne pouvait certainement pas voir un membre du Scottish Socialist Party comme une victime du puritanisme anglo-saxon qui frappe même dans nos contrées pluvieuses. "Anyway, your opinion is so very french". Fair enough, et puis après cinq verres de rouge, j’avoue, j’ai du mal à ne pas contredire le monde juste pour le plaisir de la discussion, parce que oui, j’aime être argumentative. Et ça fait sourire K.
Minuit passés et alors que les MSPs et autres journalistes fuient avant de retrouver une citrouille à la place d’un taxi, je meurs de faim. Oui, j’ai mangé aujourd’hui. Au petit déjeuner. K. admet qu’il serait temps d’éponger son estomac aussi, parce que "yes, Eve, i’m as pissed as you are right now !". Good god, i really do adore the guy. Et l’italien là pas loin ne ferme pas avant 3 heures.
Evidemment, qui dit ail et persil dit vin rouge, parce qu’il faut bien maintenir l’éponge humide. Deux heures plus tard et alors que K. et moi continuions à refaire le monde, ou peut-être juste à papoter de choses et d’autres, parce que c’est toujours comme ca avec K., on parle, on parle, mais de quoi déjà ? Je ne sais plus, mais c’était bien. Avec ou sans vin. Mais le vin doit quand même aider à rigoler autant. Deux heures plus tard donc et après avoir hésité à commander un 2ème cappuccino, nous étions sur Lothian road ne sachant pas dans quelle direction aller. K. habite au nord, j’habite au sud. Parce qu’Edimbourg a sa ligne de démarcation aussi, et qu'en fin de soirée, chacun doit rentrer dans son camp. A pied évidemment, parce qu’à presque 3 heures alors qu’il n’est en fait pas encore 2 heures, les rues sont pleines de filles qui vomissent et de gars qui pissent sur les murs, et les taxis vides sont une denrée rare.
"You came back really late last night young girl!" Le problème avec les colocataires qui n’ont pas rigolé toute la soirée devant une source intarissable de vin rouge, c’est qu’ils parlent un peu fort au réveil alors que j’essaie désespérément d’atteindre mon oasis, le jus d’orange dans le frigo, avant de retourner au lit. Le truc bien avec les colocataires cependant, c’est qu’ils arrivent a me faire rigoler même quand j’ai mal très fort dans mon crâne. Ou alors c’est juste un vieux reste de vin qui continue à faire effet.
J’essaie toujours de croire qu’il est bientôt 15h, et pas du tout 16h. L’échantillon de 15h de dimanche aura juste une heure de retard. Mais est-ce vraiment sérieux de commencer l’hiver par une journée ensoleillée ?

vendredi 27 octobre 2006

J'y mets mes joies, j'y mets mes peines.

En fait, il n'y a pas grand chose de mieux que le blues pour se re-centrer.
Retrouver ce qui est important.
Une (ou deux) (ou trois) poignée(s) d'ami(e)s, une petite famille, un mutant à la con, et une guitare qui pleure.
C'est à peu près tout ce que j'aime.
(Johnny Hallyday style, certes, mais ça ne me fera pas voter Sarkozy pour autant).

lundi 23 octobre 2006

Peut-être le macramé ?

How do you get rid of boredom?
I’m currently finding hard to find anything at all worthwhile.
I’m bored of getting up, I’m bored of going to bed, I’m bored of the lab, I’m bored of my plates, of my seeds, of my tubes, of my labmates, I’m bored of week-ends, I’m bored of week days, I’m bored of watching television, I’m bored of eating salad, I’m bored of stuffing in crisps, I’m bored of feeling too fat, I’m bored of whining about my weight, I’m bored of writing, I’m bored of reading, I’m bored of driving, I’m bored of walking, I’m bored of listening to music, I’m bored of trying to find something to tell Jean every Monday night, while the only thing I feel like saying is “I’m bored”, I’m bored of this wet autumn, I’m even bored of drinking red wine, which I didn’t think could ever happen (although Jacob Creeks’s Shiraz (the only affordable bottle at Tesco’s on a Sunday night) would be a shock to anybody’s system). And more than anything I’m bored of not knowing if I’ll ever stop being bored.
I’m just hopelessly bored.
I can cope with stress, pain, anxiety, work overload, headaches, loneliness, even channel five’s Sunday night programmes.
But I obviously don’t cope very well with being bored – and with not knowing what to look forward to.

I can do ANYTHING, that's EVERYTHING, all on my OWN

(parce que la photographie est un jeu d'enfants)

vendredi 20 octobre 2006

J’te paye un pot ?

Depuis quelques années (3 exactement), mon centre des impôts et moi jouons à un jeu idiot. Ils me prennent des sous sur un vieux compte français, et, s’apercevant que finalement je n’étais pas imposable, me remboursent après quelques mois (un effet pervers de la mensualisation). Notre je t’aime moi non plus aurait pu durer un moment encore, mais las, le Crédit Lyonnais a décidé de fermer mon compte, ne recevant plus de mes nouvelles. Enfin, pas qu’ils aient énormément cherché à me contacter, les gars qui ont le pouvoir de dire oui, mais dans la vie ma fille il faut apprendre à être proactive, et donc c’est entièrement de ma faute. Oui.
Alors depuis, forcément, la machine s’emballe, parce que mon centre des impôts, lui, ne m’a pas oublié. (Quelle preuve d’amour touchante). Et cherche par tous les moyens à me retrouver pour me signaler que rien ne va plus, il faut RÉGULARISER. Evidemment, impossible de me contacter, et c’est de ma faute une fois de plus : je souffre de façon aigue d’un désintérêt majeur pour tout ce qui a trait à la paperasserie en général et aux notifications de changement d’adresse en particulier (Telewest qui continue à fournir la télé à Helen et aux chats à Bristol peut aussi en attester, c’est toujours moi qui paye...)
Bref.
Mais voilà, mon centre des impôts est malin : il a trouvé (harcelé ?) ma mère, qui leur a fléché le chemin, ce qui est très citoyen de sa part.
Comme je suis une fille obéissante, et puisque je viens de me faire rappeler à l’ordre, je me suis donc rendue sur impots.gouv.fr, un beau site tout bleu et vert, si si, il faut avouer qu’ils ont un web-designer du feu de dieu chez impots.gouv.fr. Le but de la visite étant au moins leur donner ma nouvelle adresse (et s’ils me mettent un "Angleterre" à la fin je les butte), au mieux permettre à ma situation d’être enfin RÉGULARISÉE.
Bref.
Ils me proposent de m’inscrire. Soit, je clique.
« Pour débuter la procédure d'abonnement, saisissez votre numéro fiscal à 13 chiffres figurant en bas de la page 1 de votre déclaration de revenus 2005 reçue en 2006 ou figurant en haut de votre dernier avis d'imposition »
Ah, j’aurai du m’en douter, c’est un peu logique, mais disons que de déclaration des revenus 2005 reçue en 2006, euh… n'a pas été reçue, ou alors j'étais mal réveillée (ou je souffre d'amnésie sélective, ce qui est fort possible), et mon dernier avis d'imposition (2003 ? 2004 ?) est caché au fond d’un tiroir sous mon lit, ce qui dans la pratique revient à dire qu’il n’existe pas vraiment non plus…
Soit, cherchons un autre moyen.
4 jolis menus déroulants (bleu et vert toujours, des couleurs calmes et apaisantes, c’est bien) dont l’un traite de « vos préoccupations ». Bon, si impots.gouv.fr sait comment expliquer le profil d’expression de mon mutant en lumière bleue, vas-y dis-moi, parce que personnellement, je ne sais toujours pas comment sortir de l’aporie.
Ah non ?
« Famille », « Logement », « Pension alimentaire », tiens, je dois vivre dans un monde parallèle, parce que non, ce ne sont pas exactement mes préoccupations, finalement. Mais je suis mauvaise langue, il y a un onglet « vivre hors de France », et ça, oui, c’est moi. De là à dire que ça me préoccupe, ce serait un peu voir la vie en noir, m’enfin bon…
« Vous n’êtes pas fonctionnaire ou assimilé » (euh, non) « vous résidez hors de France » (oui, oui, c’est ça, c’est moi). Parfait, je clique.
En vert et en gros, ils m’apprennent « votre domicile fiscal est hors de France ». Certes, j’avais déjà compris ça, grâce à une lecture extensive il y a quelques années déjà des brochures éditées par Sa Majesté, ou Mr Tony, ou ni l’un ni l’autre mais juste le bureau de l’Inland Revenu, mais bref mon banquier est déjà au courant, croyez-moi, et c’est donc la raison pour laquelle j’ai arrêté de lui envoyer des déclarations, à mon centre des impôts.
« Vous êtes imposable en France si vous avez des revenus de source française ou si vous disposez d'une ou plusieurs habitations dans notre pays ». I wish. Mais non, hormis un vieux livret A soldé en 1999 à 49,27€, et un petit PEL (merci papa) caché au fond d’une caisse d’épargne du Loiret, je suis effectivement libre de toutes attaches financières – et françaises. Comme quoi la liberté c’est gratuit.
Donc voila, je sais à présent comment contacter le "centre des impôts des non-résidents". Auquel, si j’ai bien compris, je ne suis pas censée déclarer les revenus que je n’ai pas.
Bien.
Mais, euh, comment est-ce que je RÉGULARISE ?
Et surtout, ma nationalité française me condamne-t-elle ad vitam æternam à entretenir une relation quelconque avec un centre des impôts ?
Mais bon, pour RÉGULASRISER, je suppose qu’il me faut désormais fouiller sous mon lit pour retrouver un vieux numéro fiscal – voire le numéro de téléphone de mon centre des impôts à moi (parce que le "centre des impôts des non-résidents", j’ai finalement moyen envie de le contacter, une relation à trois me paraissant trop complexe à gérer) et expliquer calmement la situation en 3 exemplaires à un gentil fonctionnaire.
Et le tout parce que non, quand je suis partie de France, naïvement, je n'ai pas été proactive. Ou peut-être qu'à l'époque j'avais la tête ailleurs, plus un sou en poche, et une thèse à finir. Bref, un chariot de mauvaises excuses.
Alors (oui, je finis mes jérémiades par un petit message personnel, vous n'm'en voulez pas ?), je disais donc, alors, Maman, promis, je vais RÉGULARISER. Tu me donnes juste le temps de faire un peu de ménage sous mon lit, puis le courage de décrocher mon téléphone, d'accord ?
Allez, disons un ou deux ans pas plus ?
(Rho, mais si t’as plus le sens de l’humour où va-t-on ??)

mercredi 18 octobre 2006

Elle changeait la vie ?

La question importante de ma journée de travailleuse étant présentement: HOW THE F*CK AM I GOING TO SEPERATE THE ROOTS FROM THE SHOOTS IN THE DARK ??? (en criant, oui), je me dis que ce n'est vraiment pas le bon moment pour oublier que je fais avancer la science chaque jour.
Même si ce n'est pas exactement flagrant tous les jours.
Mais bon, promis, j'y mets du temps, du talent, et du coeur.
Enfin j'essaie.
Bref, stay focus Eve, c'est pas tout ça, mais tu as un stage de spéléo à faire dans la chambre de culture nº3. Et c'est bien connu, avec mes yeux de chats, une lampe verte sur le front, et mes deux mains droites, je ne vais pas me couper les doigts avec ma lame de rasoir en hurlant que ça m'énerve pendant une ou deux heures.
Faites de la recherche qu'ils disaient.
(Comment ça ils disaient "n'en faites pas" justement ??)

mardi 17 octobre 2006

RAS ?

Si on faisait un film sur ma vie, j'ai parfois l'impression que je jouerais un second rôle.
Parce qu'autant ma vie d'observatrice est palpitante, autant ma vie d'actrice est définitivement pauvre, ou tout du moins peu diversifiée. Sauf si on considère qu'une vie passée à se cacher derrière sa paillasse est une vie riche et active. (ce qui pour moi se conçoit, mais je me retrouve un peu isolée dans mon camp)
Alors, qu'est-ce que tu deviens, quoi d'neuf ? - Euh, ben, pas grand chose, le train-train habituel tu sais...
Mais après tout je crois que finalement c'est juste bien plus mon truc à moi, les seconds rôles.
Et même si pendant ce temps les copines ont des aventures, les gamins des autres grandissent, les anciens collègues publient, et Mamy rentre enfin chez elle après plus de 6 mois d'hôpital, et bien il ne se passe pas complètement rien du tout chez moi pour autant. Parce que je suis devenue une "well-adjusted person" d'après ma psy préférée, et c'est ce qui fait toute ma différence.
C'est ça avoir 30 ans ?

mercredi 11 octobre 2006

Out of blog assistant.

Parce que j’ai une montagne de travail en retard (et une deadline qui s’approche méchamment), des cartes de remerciements à écrire, des chansons à mettre dans mon joli bidule vert que j’aime, des nouveaux concepts/définitions/événements à digérer (notamment au sujet de l’importance de ma famille dans ma vie, de l’amour inconditionnel, ou de mon frangin qui m’appelle par miracle un 1er octobre à l’heure du déjeuner), un gros lab meeting à préparer pour vendredi matin, un avion à prendre à l’aube ce week-end, 30 ans, du sommeil à rattraper en écartant les bras sous ma couette, une chef à écouter parler et une pizza qui m’attend au fond du congélo.
Pour toutes ces raisons là et sûrement d’autres, je ne suis pas vraiment là. Tout en n’étant pas très loin.
Ceci dit, n’hésitez pas à laisser votre message après le bip insonore.

samedi 7 octobre 2006

Thirty something.






dimanche 1 octobre 2006

Question existentielle du week-end.

"Il vient d’avoir trente ans : l’âge bâtard où l’on est trop vieux pour être jeune, et trop jeune pour être vieux."
[...]
"Voici comment ça se passe : tu as 20 ans, tu déconnes un brin, et quand tu te réveilles tu en as 30. C’est fini : plus jamais ton âge ne commencera pas un 2. Tu dois te résoudre à avoir dix ans de plus qu’il y a dix ans, et dix kilos de plus que l’année dernière."
[...]
"On est vieux quand on a dit la veille à une demoiselle née en 1976 : « 76 ? Je m’en rappelle, c’était l’année de la sécheresse »."
Frédéric Beigbeder, L’amour dure trois ans.

Et si les demoiselles nées en 1976 ont trente ans, on en fait quoi de tout ça, dis Fred ??

(ce message a été anti-daté et ce sans le moindre scrupule, parce qu’à 20h45 [british summer time] dimanche soir, je serai sûrement entrain de cuver du whisky pas cher sous le néon de la cuisine alors que ma cousine en restera à la bière. Ou un quelconque autre scénario n'impliquant pas un passage au labo à l'heure H le jour J. Un jour la technologie moderne de l'internet passera le seuil de ma maison. Un jour. Mais pas encore.)

vendredi 29 septembre 2006

Pas encore périmée.

C’est vendredi soir et ma cousine dépense ses sous sur Princes Street en m’envoyant des sms pour que je me dépêche de sortir de l’école pour boire une bière, alors que la qPCR tourne à fond et que mes graines stérilisent, et j’ai enfin trouvé de l’ARN en masse dans mes racines, à croire que Dieu existe (peut-être). Ou alors c’est juste l’effet de la St Michel (merci papa).
Enfin, surtout, surtout…dans 2 jours c’est MON anniversaire à MOI !!!
Et oui, l’excitation pré-monjouràmoi est de retour, un peu sur le tard, elle aura mis son temps cette année, mais elle est bel et bien là, et ça, que je le veuille ou non, je sais bien que c’est tout simplement l’effet magique des filets de saumons à consommer de préférence avant le 01 OCT d’hier soir... comme quoi la bonne humeur, ça ne tient pas à grand-chose.

mardi 26 septembre 2006

Dernière semaine de l'avant.

D’habitude la dernière semaine de septembre me voit excitée. Ou nerveuse. En tout cas intenable. D’ordinaire je collectionne les pots de yaourts et les briques de lait juste pour admirer les dates de péremption, je compte les jours voire les heures, je regarde les feuilles tomber en m’impatientant.
Bizarrement, pas cette année.
Oh je compte les heures qui me séparent de l’arrivée de ma cousine, ça oui (45).
Et puis je compte les heures qui me séparent de l’arrivée d’Helen, aussi (84).
Et compter ces heures là me rappelle que j’ai beaucoup de chance de les avoir dans ma vie, ces deux là. Parce que décider de venir affronter un restaurant Mongol* sous la pluie édimbourgeoise (et torentielle) juste pour moi, c’est un beau signe d’amour. (si, si)
Mais à J-5, je me dis que je n’ai pas tellement tellement envie d’avoir une année de plus cette fois ci, tout compte fait.
Non pas que ça me dérange en soi, et puis l’avantage c’est qu’enfin pendant 365 jours je n’aurai plus à hésiter, recompter, 200X-1976 ça fait combien ? Parce que oui, j’avoue, depuis mes 23 ans je ne sais plus trop quel age j’ai.
Mais c’est juste cette image, cette pression populaire, cette impression (fausse ?) qu’à trente ans on devrait avoir 2 gosses, une villa et une tondeuse (à gazon). Au moins une robe de mariée à son actif. Ou un chien. Une voiture pas empruntée à sa chef. Un vrai boulot ? Des sous à la banque (enfin un emprunt à la banque). Un canapé en cuir (ou en bananier, d’après mon frangin). Un projet d’avenir – voire même un projet tout court, puisque l’avenir ça y est, on y est.
Et puis j’ai rien de tout ça.
J’ai juste mes kilos en trop, mes 5 pipettes, une psy qui rigole, et plein de paquets de clopes dans un tiroir sous un lit qui ne m'appartient pas.
Et une cousine et une amie qui m’aiment.
Bah, c’est quand même pas si mal, à presque 30 ans.
[* tu es dans un open space, ou juste dans un bureau que tu partages avec 2 ou 3 collègues ? Ne clique pas va. Enfin si tu cliques, tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenu (ou baisse le son AVANT quoi)]

vendredi 22 septembre 2006

Missing you.

jeudi 21 septembre 2006

Adieu minette.

Récemment j’ai réalisé que j’avais le coeur tout sec.
Vide.
Plus rien à essorer.
Ca fait quand même un peu bizarre, après toutes ces années à croire que j’étais au fond une dure au cœur tendre, de s’apercevoir que non, finalement, je suis juste dure et sèche, voire aride.
Désertique ?
Il est loin le temps des drames, des "je ne peux pas vivre sans toi ne me quitte pas", du chantage affectif, des retrouvailles exaltées, des séparations dans des torrents de larmes.
Il est loin le temps où dans mon chagrin j’essayais de m’étrangler en pensant faire revenir Raphaël (et oui, il est revenu), il est loin le temps où je passais le réveillon à bouder pour emmerder Raphaël (ben oui, ça l’a), il est loin le temps où je remontais dans ma voiture l’air digne et le cœur brisé, et tous ces Tournon – Grenoble avec un goût salé sur les joues, et tous ces Nîmes – Grenoble avec la voix cassée et l’envie de faire demi-tour pour demander pardon. Raphaël, toujours. Raphaël pour toujours.
Rassure-toi ami lecteur, un jour il en a eu marre, le con.
Il est loin le temps où je pleurnichais sur mon balcon en écoutant Renaud chanter du Coluche, alors que Seb récoltait ses dernières affaires dans ma chambre, les gens me parlent d’autre chose, y’en a pas un qui m’aidera à pleurer. Pour une fois que je retombais un peu amoureuse, la vie s’acharnait, et me piquait les yeux grave. Depuis je regarde quand même les photos de Tom Cruise en rêvassant, le mien n’était pas scientologue, mais il en avait tout le reste (ainsi qu’une tête de plus).
Il est aussi loin ce jour où… bientôt 3 ans.
Et tous ces autres dramelets que j’ai oubliés, parce qu’on fini par oublier, parce que c’est pas si grave finalement, parce que c'est même marrant de faire des listes, parce qu’on survit vachement bien.
On survit même à la naissance de Marius, c’est dire. Marius, son fils à elle, cette autre qui savait être calme, souriante et rassurante. Marius, ce Raphaël miniature.
Bref.
Du passé tout ça.
Mort, enterrée, et piétiné.
Parce qu’aujourd’hui, j’ai le cœur tout sec.
Vide.
Indifférent même.
Et je suis capable de dire tout simplement "écoute, finalement je ne suis pas intéressée", sans aucune passion dans la voix. Sans même un remords. Comme ça tout bêtement devant une porte d’aéroport, cigarette à la main, à un garçon joli comme le petit Prince et gentil comme le Prince charmant. Et vice-versa.
Deux ans d’abstinence n’y changent finalement rien.
J’ai le cœur tout sec, et l’amour je n’en veux plus.
(Ceci dit, si Raphaël revenait...)

mercredi 20 septembre 2006

Random etiquette

Mes plantes sont là, sur leur chariot. 4 bacs de salades. Enfin on dirait un peu des salades. Les 2x88 tubes sont numérotés et alignés, il n’y a "plus qu’à". Dehors il y a du vent, et dedans très peu de bruit, de temps à autre l’aiguille de la pendule qui avance. Ou une machine qui craque. C’est tout.
Les plantes m’attendent, le tampon d’extraction d’ADN est sur ma paillasse, les arbres gigotent drôlement dehors quand même. Et tiens si j’allais fumer une clope, c’est bon pour la digestion ça, une cigarette.
Ce week-end j’ai reçu un email d’un étudiant en maths spé. Il a commencé par "bonjour madame". P’tit con. Encore un qui a l’art et la manière de se mettre les post-docs célibataires et fières de l’être à bientôt 30 ans dans la poche. P’tit con (bis). Mais tant pis, je l’aiderai quand même avec son dossier sur le phytochrome pour sa classe de chimie, c’est toujours plus marrant que de broyer des feuilles de salade dans un labo insonorisé (ou vide, va savoir).
Ca va faire 8 ans que je broie des feuilles de salade sur une paillasse. Enfin non, j’ai aussi broyé des tomates et des poivrons à une époque, finalement y’a pas à se plaindre, mon quotidien évolue et se diversifie, et on pourait même penser que j'ai développé mes talents de cuisinière. Le pire c’est que j’aime toujours ça, broyer. C’est quand même pourtant vachement con comme activité. (Mais je déteste toujours autant faire la cuisine, certes).
Ce week-end j’ai reçu un chouette colis d’outre-Atlantique. D’ici même. Plein de trucs aux bleuets qui goûtent bon le Québec. Une belle surprise. Et puis dans une enveloppe y’avait une carte avec un grand "30".J’ai décidé de renoncer à comprendre la signification de ce numéro, ainsi que celle du "happy birthday" tracé d’une jolie écriture. De toute façon je ne suis pas bilingue, surtout la bouche pleine de chocolat aux bleuets, et surtout alors qu’il reste encore plus de 10 jours avant que je m’intéresse aux nombres en trente. Ceci dit j'ai l'air d'une ingrate là comme ça, mais c'est juste parce que j'aime ronchonner. (Et je n'ai aucune objection à ce qu'on m'envoie des chocolats estampillés "30" pendant tout le mois de septembre, au contraire, c'est vachement bon !)
Tout ça pour dire que je n'ai finalement encore que 29 ans. Et si on a donc l’impolitesse de ne pas m’appeler "docteur", "mademoiselle" est encore indiqué dans le code des bonnes manières, bordel de p’tit con (ter).

vendredi 15 septembre 2006

Bison ailé.

Beauvais-Prestwick = 1h30 de vol.
Edimbourg-Prestwick = 1h30 de route.
Conclusion: ma 306 a des ailes.
(Et pour aller récupérer un Normand de l'autre coté de l'Ecosse, il lui en faut bien.)
(tiens d'ailleurs, Chambre-Salon-Cuisine-Salle de bain = 1h30 de ménage. Je ne sais qu'en conclure, sinon qu'il y a des coïncidences notables. Ou pas.)

jeudi 14 septembre 2006

Tais-toi quand tu parles.

Bon, le problème quand on est triste et pas forcément de bonne humeur c'est qu'on fini par dire des saloperies à des gens qui se contentaient d'être gentils. Enfin "on" je sais pas tellement, mais moi oui.
Alors que c'est pourtant simple, il suffirait juste:
(1) qu'on ne me parle pas
ET/OU
(2) que je ne parle pas plus
pour que tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mais c'est bizarrement rarement ce qui arrive.
Et forcément l'humeur s'en ressent d'autant plus, signe que ça y est, merdasse, le cercle vicieux s'est emballé.
Heureusement il me reste un demi paquet de doritos dans la cuisine, et dehors il pleut. Ca devrait suffire pour me remettre dans le droit chemin. Et retendre mon élastique.

mercredi 13 septembre 2006

Both sides, now.

I think I could have held it together if I hadn’t spent Monday night at home.
If I hadn’t drunk a few pints with Piers and his constant smile after the conference dinner, if I hadn’t walked down Ashley Down road under a bright and almost full moon, if I hadn’t turned the key to open this pink door that I can never miss, no matter how drunk I am, to find Teddy waiting for me in the corridor, if I hadn’t woken-up in my own bedroom on Tuesday morning, just as Helen was closing the bathroom door, if we hadn’t chat through the staircase as we used to, if it hadn’t been a sunny Tuesday morning through Bristol’s streets, Helen, I and the traffic on our way to the university, if Piers hadn’t hugged me goodbye tight when it was time to leave, if we had took off before this bright red sunset that saw my first tears yesterday night, on my way back to Scotland.
Ever since I can’t stop.
And I remember now why I don’t want to go back to Bristol too often.
Because it’s too hard to leave.
But of course, listening to Joni Mitchell isn’t going to help.
This I know.

dimanche 10 septembre 2006

Home sweet home.

J'ai un chat sous la couette.
Un coup de soleil à l'épaule gauche.
Et du sable gallois plein les chaussures.
Bref, c'est un peu le bonheur, quoi.

En direct de chez Helen à Bristol et pas du tout au labo, c'était kiara @ 22:22

mercredi 6 septembre 2006

Doc ou Difool ?

Quand la secrétaire m’a dit “OK, this morning at 9.00” alors que mon réveil affichait 8h41 et que j’étais toujours en pyjama à traîner dans ma chambre, j’ai été tout à coup frappée par la disponibilité des généralistes édimbourgeois, et j’ai surtout foncé sous la douche.
19 minutes plus tard (comme quoi la douche de 30 minutes n'est pas obligatoire) j’étais dans la salle d’attente quand un charmant jeune homme a passé la tête par la porte et prononcé mon nom. Enfin la version anglaise de mon nom, mais bon. Ca ne peut pas être le docteur me suis-je dit, ou alors c’est un collègue de promo du Dr Doogie, c’est pas possible. (Mais si, Doogie Howser, notre père à tous, nous autres blogueurs).
Bref.
Quand il m’a fait passer devant lui en entrant dans la salle de consultation, j’ai du me rendre à l’évidence que si, c’était bien le médecin, eh merde. Pas que j’aie quoique ce soit contre les jeunes et beaux généralistes, au contraire. Mais pas ce matin, merde. Et lorsqu’il m’a dit avec un joli sourire et son regard bleuté plongé dans le mien (qui n’est pas du tout bleuté lui) “so, what can i do for you ?”, j’ai hésité un moment à prétendre avoir un rhume qui n’en fini pas (ce qui n’est pas tout à fait faux, mais je n’étais pas là pour ça). Et puis j'ai répondu en bafouillant un peu.
C'est lamentable, je sais, mais je n’y peux rien, j’ai beau avoir bientôt 30 ans et quelques dents (et ma sagesse) en moins, demander à un charmant jeune homme, tout médecin soit-il, de me prescrire ma pilule comme ça de bon matin, ça me fait rougir.

mardi 5 septembre 2006

Partout et nulle part.

Le WE dernier, j'ai été frappée par mon don d'ubiquité.
Incroyable de pouvoir à la fois se réveiller sous la pluie écossaise (et rouler pendant bien trop longtemps sur une autoroute mouillée), et en même temps se retrouver dans un wagon de métro parisien. Le tout dans la même matinée.
Ou bien à un moment être au ciné dans le 13ème arrondissement de Paris, et un peu plus tard se retrouver à frapper son front sur le hublot d'un avion entrain d'atterrir près de la mer. (une histoire de pression et de sinus bouchés qui donnent une envie folle de ne pas être là, et de se taper la tête contre le hublot) (parce que ça fait très très mal) (les sinus bouchés quand l'avion atterrit).
Heureusement ma tantine et sa cuisine chinoise servent de fil rouge à mes WE parisiens, et grâce à elle j'ai moins l'impression de devenir schizophrène.
Moins, mais l'impression est quand même présente.
Heureusement ma grand-mère avait la forme - et la tchatche des grands jours - et grâce à elle j'ai moins l'impression de devenir folle pour rien.
Moins, donc...
Mais ce matin par exemple mon don, s'est avéré impuissant face à l'attrait d'un bouquin à peine commencé et de ma couette moelleuse, et il semblerait donc que je sois incapable d'être à la fois dans ma chambre ET devant ma paillasse, ce qui est tout de même surprenant sachant que la distance qui sépare notre appartement du labo est quelque chose comme 2000 fois moins grande que celle séparant Edimbourg de Paris.
Bref, si l'espace-temps est capable de distorsion, ce n'est finalement peut-être pas ici et maintenant.

jeudi 31 août 2006

We are family

J’ai mal à la tête et le nez qui coule. A force d’affirmer qu’il ne fait pas froid en Ecosse, la preuve regarde je marche sous la pluie en t-shirt et même pas mal, il semblerait que je me sois lourdement trompée.
Bref, tout en reniflant je remplis des tubes d’eau, comme c’est quand même mon activité préférée au monde, pipeter des machins dans des trucs, quand Dan arrive avec ses yeux des jours où il veut causer en privé. Alors je tombe les écouteurs, souris et entame un "Yes Dan, what’s up ?" comme si depuis notre repas à la cantine, une éternité s’était écoulée.
Dan s’assoit sur mon fauteuil – il est le seul au monde à avoir le droit de s’y asseoir, les autres n’ont droit qu’au tabouret, c’est injuste mais c’est comme ça – il hésite un peu, puis me raconte.
Je me souviens d’un commentaire de ma psy il y a quelques mois. "You know, when i hear you describing your relationships within your working place, it seems that people in your lab are more part of your family than work colleagues".
Mais est-ce que ce n’est pas un peu partout pareil ? Est-il vraiment possible de passer pratiquement 10 heures par jour ensemble sans nouer des liens ? Je connais mieux Dan que mes parents, que mon frangin, même que ma colocataire. Je sais ce qu’il a en tête, comment il prend son café (2 paquets de sucre et beaucoup de lait), qu’il préfère les Bounty rouges aux bleus, que cet après-midi il va peut-être faire un western, que le matin il arrive un peu après 9 heures, que ses jumeaux ont commencé le pre-school club depuis mercredi, qu’aujourd’hui sa plus grande a cours de piscine, qu’il a toujours un crayon dans la poche ou derrière l’oreille, qu’à 16h, qu’il pleuve ou qu’il vente, et quelque soit la quantité de boulot qu’il reste à faire dans la journée, c’est l’heure du thé.
C’est ce que j’aime le plus, partager le quotidien des gens.
D’ailleurs Dan sait qu’aujourd’hui j’ai le nez qui coule, que j’attends avec impatience le résultat de mes qPCRs, que ce midi j’ai mangé des macaronis au fromage trop cuites en râlant, que ce WE je vais à Paris voir ma grand-mère, que quand je ronchonne il lui suffit de rigoler pour que ça me fasse rire, que je préfère mon café sans lait et sans sucre.
Est-ce que c’est ça appartenir à une famille ?
Et qu’est-ce qui est le plus important, les liens du sang ou ceux du quotidien ?
Je ne sais pas.
Mais aujourd’hui j’ai appris en avant-première que la femme de Dan attend leur 4ème enfant.
(Un bébé que je verrai sûrement grandir, a contrario de ma nièce, au baptême de laquelle je n'ai pas été invitée)

mercredi 30 août 2006

Ma sorcière bien aimée.

Je me connais cynique, désabusée et ronchonne, sous des abords néanmoins aimables, parce qu'on m'a bien élevé moi madame. Alors quand je passe une journée à sourire franchement de tout mon coeur sans même avoir vraiment envie de râler malgré ma flemme de ce jour de rentrée des classes, après ce long week-end pas si long mais suffisamment pour avoir eu l'impression d'avoir été en vacances, et bien je ne comprends plus.
Depuis quand j'aime les lundis matins ?
(depuis toujours, oui, mais c'était une image (et oui je sais qu'on est mercredi), et puis c'était AVANT, quand j'allais VRAIMENT à l'école, de nos jours mes fins de semaines se sont épanouies loin du joug des colères paternelles du dimanche [et du samedi matin] [et parfois même du vendredi soir], ce qui soit dit en passant est finalement un excellent remède pour pousser ses enfants à apprécier l'école. Enfin bref, là n'était pas la question)
Mais enfin que se passe t’il ?
Un coup de baguette magique peut-être.
(ou peut-être un coup de fil ou plus précisément un petit message de mon normand au réveil, allez savoir)
Enfin bref, un bien grand babillage pour annoncer que ma cousine préférée a un blog, et même que c'est ici. Et c'est vachement bien.

mardi 29 août 2006

Back to school.

J'ai acheté un petit kaléidoscope en plastique aujourd'hui. Un truc tout bête, £1.20, trouvé dans le rayon enfants de la boutique du musée. C'est marrant comme Princes Street Garden parait tout à coup différent, les nuages vachement plus jolis, et les cheveux d'Helen un chouilla décoiffés.
J'ai fini par arrêter de jouer, il était l'heure de retourner à l'aéroport, puis de revenir toute seule au labo.
Un mardi au goût de dimanche.
Avec une odeur de rentrée des classes.
C'est de saison.
Il ne me manque plus que l'entrain et la motivation qui d'habitude jaillissent comme par enchantement lorsque septembre approche.
Pour se faire, je me suis jetée dans un autre bouquin. Excellent. Mais je suis loin d'être objective, forcément. Un peu l'impression de réviser ma biblio pour ce nouveau projet qui commence en novembre, avec les anecdotes qui l'entourent. Et des personnages que j'imagine tellement si bien. Une histoire de mafia grenobloise qui a envahi Norwich par vagues successives depuis quelques années. D'ailleurs je me souviens à l'époque m'être promis de choisir une voie différente, histoire de ne pas faire comme tous les autres. Je n'aurai peut-être pas du.
Ou peut-être que si.
Peut-être que je vais enfin réussir à m'immerger à nouveau sous ma paillasse. Peut-être que je vais enfin voir un peu de lumière (rouge) au bout du tunnel. Peut-être que les bons résultats vont soudainement s'accumuler de façon magique. Peut-être que personne ne se rappelera que c'est mon tour au labmetting de vendredi. Peut-être que mon esprit va arrêter de vagabonder entre l'Ecosse et la Normandie et me permettre quelques heures de concentration.
Peut-être.
J'ai comme un doute.
Mais c'est vrai, je suis loin d'être une fille optimiste, en même temps.

samedi 26 août 2006

Un samedi à oublier.

Je ne suis pas au labo depuis très longtemps. J’ai traîné ce matin, je me suis enfouie dans une autre vie, dans ce livre que j’attends depuis des mois, ce nouveau Maggie O’Farrel, celui que j’ai enfin pu acheter hier soir, celui dont je re-regarde la première page de temps à autre, juste pour vérifier.
Une jolie écriture, énorme, noire. « For Fiona + Eve-M*rie, Maggie O’Farrel ». Dédicace banale. "That’s a great name ! Are you french ? The French are so good when it comes to hyphenated names !" m’a-t’elle dit quand nous nous sommes retrouvées devant elle, un peu intimidées après cette heure à l’écouter parler, et à avoir envie d'enfin plonger dans sa nouvelle histoire.
J’ai rarement lu un livre aussi prenant, aussi nostalgique, aussi douloureux qu’After you’d gone. Je m’en étais remise difficilement. Les 2 romans suivants m’avaient plu, mais moins. Celui-ci est dans la lignée du premier. Et ce matin je n’ai réussi à m’en décrocher qu’à contrecœur, parce que j’avais rendez-vous au pub, parce qu’après mon "I’m so late, can we make it 13.30 instead of 12.30 ??", je ne pouvais pas décemment arriver en retard pour retrouver ma copine.

Alors je ne suis pas au labo depuis très longtemps. Mes tubes dégèlent, mes ARNs sont encore à -80ºC, le ciel n’est plus gris, il faut que je m’y mette, il faut que j’arrête de réfléchir à ce qui pourrait être, à ce qui n’est pas, à ce qui semble trop difficile, trop loin, interdit, inimaginable.
J’ai envie de me replonger dans mon bouquin, d’oublier qu’Helen arrive tout à l’heure, d'oublier Belle & Sebastian demain soir, d'oublier que je dois encore ranger la maison, d'oublier que je n'ose pas appeler Mamy, d’oublier que ma RT m’attend, d’oublier cette envie de fuir le labo qui me hante depuis quelques semaines, avec ses conséquences désastreuses sur ma productivité – et sur l’humeur de ma chef.

Je ne suis pas au labo depuis très longtemps. Et j'ai juste envie de repartir.

mercredi 23 août 2006

Sleepless in Edinburgh.

Heaven, I’m in heaven, and my heart beats so that I can hardly speak…

Des regards intimidés, des discussions qui s’enflamment, la 5ème symphonie serrés l’un contre l’autre et le souffle coupé, quelques accords de guitare et autant de cigarettes, un sommet désert et la ville qui s’offre à nous, la pluie battante sur la plage mouillée et nos pieds dans l’eau, marcher, fredonner, rigoler, boire des bières et des verres de vin.

…Oh I love to climb a mountain, and reach the highest peak...

Et puis des pas hésitants derrière la porte, se jeter du haut du plongeoir le cœur battant, et savourer la récompense de son audace tout une nuit.

… But it doesn’t thrill me half as much, as dancing cheek to cheek…

Et après ?
Lorsque le générique de fin englobe les nouveaux amoureux souriants, que les lumières se rallument et que le film est fini, il se passe quoi exactement ???

…When we're out together dancing cheek to cheek…

vendredi 18 août 2006

La 306 de Noé.

Puisque j'attends mon 3ème visiteur du mois, c'est le jour qu'a choisi le ciel pour littéralement nous tomber sur la tête, impossible de mieux donner dans le cliché de l'Ecosse dans la brume (et sous une pluie torrentielle). Mais j'imagine qu'un normand pense à prendre son parapluie dans sa valise, même en plein été.
Bref, le déluge ajouté à mes retrouvailles récentes avec Claudia-dans-la-télé-le-matin, et donc ces courbatures qui m'assaillent alors même que j'évite tout mouvement de trop, m'amènent à avoir une pensée chaleureuse pour monsieur Ford et ses prédécesseurs qui ont inventé le truc polluant motorisé à roues et essuies-glace. Et une autre pour chef bien-aimée qui m'a enfin rendu MA (ok, d'accord, sa) voiture.
Merci, donc.

mardi 15 août 2006

jeudi 10 août 2006

Aveu

Parfois j’ai un peu la flemme, je regarde ma paillasse en baillant, je relis pour la douzième fois ma liste et j’imagine que ça pourrait peut-être attendre demain, voire la semaine prochaine.
Et puis je revois des trucs.
Véro à coté de moi, nos copies étalées sur une table de la BU des sciences, son Stryer et mon Rawn ouverts, et ces comptes-rendus de TP qui nous animaient pendant des heures.
Anne-Marie et son sourire en coin, assise derrière son ordinateur, tout près du téléphone. Ses «Allez, oh, secoue-toi, tu verras demain, tu seras contente de l’avoir fait », et mes ronchonnements en repartant vers le labo de l’autre coté du couloir.
Anne-Marie est trop loin aujourd’hui.
Et Véro est morte.
Et moi j’ai un peu la flemme.
Et vraiment très honte.

mardi 8 août 2006

The long walk.

J’ai perdu. Le confocal a gagné. J’abandonne.
C’est terriblement frustrant, voir complètement insupportable, ces trucs qui refusent de marcher sans qu’on sache pourquoi, alors que de toute évidence ça devrait marcher, mais là non, la conjonction de Mars et Vénus avait certainement décidé que je perdrai mon temps aujourd’hui. Ou alors j’avais pas mis d’ADN dans mes transformations. Ou un truc aussi con du genre.
Alors je vais rentrer me planter devant la télé, parce qu’à défaut de trouver un minimum d’excitation au labo je peux toujours compter sur Big Brother, ce qui est parfaitement pathétique, j’en conviens, mais après une bonne dizaine d’heure en tête à tête avec un microscope peu coopératif dans une pièce noire et surchauffée, je ne trouve pas d’alternative. Hormis peut-être un twix. Voire un verre de rouge.
Oh, je pourrai certainement vérifier les séquences que je viens de recevoir histoire de ne pas avoir l’impression d’une journée totalement gachée, mais d’ici à ce que Pluton soit aussi en conjonction avec Mars et Vénus, mieux vaut ne pas tenter sa chance aujourd’hui. Aucune envie de m’apercevoir que ma Taq continue à se foutre de ma gueule, ayant décidé que j’avais certainement envie d’entreprendre une mutagenèse aléatoire plutôt que d’exprimer gentiment ma protéine de merde. C’est vicieux une enzyme en fin de vie. Elle est peut-être née sous le signe du Bélier, ma Taq, qui sait. Parce que oui, c’est fourbe et vicieux, un Bélier. Enfin j’dis juste ça parce que mon père est Bélier, et parfois fourbe, voire vicieux, mais ne te sens pas visé, ami Bélier, j’te connais même pas.
La prochaine fois je vous parlerai de mon tube d’ACC, qui est sûrement Verseau ascendant contaminé, et c’est pas forcément mieux.
En attendant faut que j’aille faire chauffer mon tube cathodique, à défaut de cerveau en état de marche (ou crève).

vendredi 4 août 2006

Dans la peau d'une touriste.


Le Tattoo a vécu sa première nuit, le temps du fe-st-iv-al est donc revenu... Hier soir la queue s'étendait à perte de vue devant l'esplanade du château, et dès ce week-end les rues vont être envahies de touristes au programme chargé, venus "faire" le festival.
C'est aussi pour ça qu'en août, j'me planque au fond du labo.
(Sauf quand le programme m'apporte Belle & Sebastian dans Princes Street Gardens, là je me contente d'arrêter de ronchonner tout en remerciant le dieu des fans déchaînés, qui a finalement entendu mes prières.)

jeudi 3 août 2006

Wake me up when august ends.

Il m'arrive des trucs en ce moment.
Certains que j'apprécie pas mal, parce que faire la gueule à tort et à travers et surtout à tout bout de champ j'ai finalement décidé d'arrêter, c'est trop contraignant. Et je manque de discipline.
Et puis d'autres qui me font quand même grincer des dents et me cogner la tête contre mon oreiller (comme les murs ça fait mal) en me disant que je suis un peu conne quand même, d'être aussi naïve. Peut-être que certains pensent qu'à quasi 30 ans, je n'ai pas encore réglé mon oedipe Electre. Peut-être. En fait si, ça va, c'est réglé, merci, enfin du moins en ce qui concerne la partie paternelle de l'histoire, et je n'ai donc aucune envie de coucher avec papa. Aucune. Et du coup qu'un gars de 60 ans me fasse les yeux doux (et plus si affinités), je dois dire que ça me fait froid dans le dos, sérieusement. Et ça me rendrait même triste.
J'imagine qu'on va encore me dire que j'envoie les mauvais signaux, comme d'habitude, l'excuse suprême des refoulés qui ne comprennent pas l'intérêt de la gentillesse. A croire que l'homme, celui avec un petit h, sa bite et son couteau sous la chemise, n'est pas capable de se croire autrement qu'irrésistible. Ou alors c'est juste que je n'y comprends toujours rien, ce qui est bien possible.
Bref, tout ça pour dire qu'août démarre de façon intéressante, mais que je ne suis pas sure de vouloir en voir la suite.
Ou alors cachée au fond du labo.
Ca tombe bien j'ai plein d'trucs à y faire, et y'a pas un chromosome Y en vue.

vendredi 28 juillet 2006

De la pluie et du beau temps.

Il a plu. 5 minutes et l'odeur du bitume mouillé a envahi le labo.
Météo France m'annonce qu'il pleuvra ce WE à Paris aussi. Enfin dimanche. Pas de diabolo-menthe sous les parasols de la terrasse de l'hopital en perspective, mais une probabilité non négligeable que je ne fonde pas instantanément en atterrissant en terre natale. J'avoue que la perspective d'une quarantaine d'heures sous le soleil de plomb parisien m'angoissait un peu, surtout depuis que mon père m'avait annoncé 42ºC à l'ombre de son prunier, mais après tout le Loiret c'est loin de Paris. Enfin un peu. Enfin non pas trop, justement.
Toujours est-il que la canicule, c'est finalement pas si mal. Et la simple idée que quelqu'un puisse avoir envisagé une ruée des touristes de l'Europe entière vers Blackpool d'ici une grosse dizaine d'années me rappelle que l'absurdité a quelques beaux jours à vivre.

jeudi 20 juillet 2006

L'esprit est ardent, mais la chair est faible.

Non mais il faut pas croire, je résiste.
C'est ma raison d'être de résister, et je ne l'ai pas encore lâchée, même si c'est quelque fois tentant.
Alors je mange des pilules roses pleines de plantes jaunes (£1.99 les 30 chez Sainsbury's, le bonheur c'est quand même pas cher), j'essaye de me persuader que je vais finir par comprendre ce qui est arrivé à ce putain de fragment qui passe son temps à se faire la malle, comme au bout d'un moment cache-cache ça ne me fait plus rire, mais allez expliquer ça à un morceau d'ADN, j'essaie de croire encore en la biologie approximative, après tout 24h sur une paillasse n'a jamais tué personne à moins d'être un ARN tout contaminé, pas des beaux protoplastes bien ronds, et le confocal m'a donné raison ce matin au moment même où le gars de 10h venait me dire que c'était son tour là, tu voudrais pas me laisser la place, j'ai réservé à partir de 10h00 et il est 10h05 ? Mais j'ai vu du vert, pas au bon endroit, certes, mais rien ne sert de vouloir que tout marche selon le joli plan bien huilé que j'avais naïvement imaginé, autant continuer à trouver des raisons de résister.
Et en attendant Fiona a fait le grand plongeon ce matin, celui qui a occupé pas mal de nos discussions ces derniers mois, parce que nous les filles de 76 on flippe un peu cette année, ce qui est certainement parfaitement stupide et nous fera certainement bien rigoler en 2016, mais là c'est 2006. Bref, Fiona a 30 ans.
Et moi je résiste encore.

mardi 18 juillet 2006

A défaut d'espoir il reste toujours la paresse.

J'ai rarement été aussi léthargique que ces temps-ci. Enfin non, il est en fait fort possible que ça m'arrive tous les étés et que je m'applique consciencieusement à l'oublier dès que l'automne s'en vient, ce qui est une théorie à peu près plausible, vues les tactiques de sioux que j'ai réussi à développer au fil des ans pour vider ma mémoire de ce qui me dérange.
Bref, toujours est-il que l'été vient de me mettre une baffe dans la gueule, alors que j'avais oublié à quel point je le déteste.
La seule pensée qui me fasse encore sourire est de m'imaginer dans un décor digne de 40º à l'ombre, avec Vincent Perrot au micro, et un goût d'eau salée dans la bouche. Pas que ce soit au programme, et d'ailleurs la seule visualisation de mon corps blanc laiteux boudiné dans un maillot de bain une pièce me ramène à la réalité de mon été. Adieu sea, sex, and sun. Vous ne me manquez pas tellement en fait, mais je me fais du mal en m'imaginant que si.
Vide.
Chaleur.
Motivation qui fout le camp.
Et sans motivation, enchaîner les manips sans broncher ou dévier ou retarder, voire même finir sa nuit, ça tient du challenge. Alors je m'accroche à ma to do list et à mon sens du devoir (et du travail bien fait) comme une huître à son rocher, mais quand même la marée est un peu forte cette année.

lundi 17 juillet 2006

easyWarming.

Les éoliennes qui prolifèrent, Al Gore sold out en quelques heures, l’Ecosse aussi chaude que le sud-ouest anglais, la torture de l’étalage de transformations face au bec bunsen alors que le thermomètre sur ma paillasse affiche déjà 31ºC, le taxi où résonnent James Blunt et les Fugees alors que le soleil se lève à peine sur Clifton suspension bridge et que Teddy doit encore être entrain de se demander pourquoi je suis déjà repartie moins de 48 heures après être arrivée, tout en malaxant de ses pattes blanches le canapé-lit du salon, position dans laquelle je l’ai laissé ce matin à 4h52 pile-poil, ce qui forcément me donne envie de pleurer parce que je l’aurai bien pris dans ma valise, et Helen avec, bref, tout ça c’est de la faute au réchauffement global.
Il faut bien un coupable.
Et j'ai donc décidé d'être sa complice, puisque je continue à faire des traits dans le ciel, et à raison de quasiment un WE sur deux ces temps-ci, autant avouer que j'ai totalement écrasé mon record annuel de pollueuse de notre belle planète bleue, qui pour l'instant était détenu par la saison 2000-2001, grâce à ma vielle 205 et ses 10 litres au 100.
Mais voilà, je ne suis pas vraiment sure de pouvoir survivre dans ce monde sans un minimum de chaleur humaine, ou sans la possibilité d’un avion de dernière minute, finalement.

vendredi 14 juillet 2006

Aussi dure que tu du bois...

Vendredi, 7h00, le réveil sonne. Première pensée du jour, claire comme de l'eau de roche malgré le tambour voire même tout l'orchestre qui résonne entre mes tempes encore alcolisées: "Quand même, y'a des matins où je suis contente de me réveiller seule.. quand même..."
Thank god it's friday.

lundi 10 juillet 2006

En attendant Shrek.

I'm not waiting for my prince charming.
At all.
It doesn't mean that i'm not stupidly waiting for something.
And i'm actually waiting for my twin.
Someone who'd understand, care, smile, challenge, argue, and eventually agree.
Or at least who'd be just like me.
OK, maybe without the annoying sides.
Male or female, i don't care, at the end of the day, i just want to meet an other myself, my alter ego.
But i have a strange feeling that it would probably be easier to go for the prince charming.
(+ ogres are like onions, which is an obvious additional problem)

Les débuts d'une réalisatrice de génie...


(La réalisatrice fait aussi vachement bien l'actrice, mais j'ai promis de préserver son anonymat...)
(et oui, ça me fait rire à chaque coup...)

jeudi 6 juillet 2006

J'aurai préféré la luxure. Voire l'avarice.


Ca y est c’est officiel, la jalousie me fera un jour crever la gueule ouverte, à moins que ce ne soit l’abus de doritos en regardant Big Brother et en buvant du vin frelaté, quoique passer une partie de la nuit au-dessus de la cuvette des toilettes n’a jamais tué personne, c’est vrai. (et bon appétit, oui).
Mais voilà, puisque j’ai épuisé mon quota de vacances et que j’ai une envie de travailler proportionnelle à mon avis de retaper dans un paquet de doritos (oui, je sais, j’insiste, mais vraiment il y a plus plaisant qu’une nuit à gerber), je rumine sur tous ces gens qui partent à la mer, la montagne, ou juste en conférence, comme la post-doc danoise qui part à Lyon d’ici 10 jours. Et d’ailleurs en épluchant le programme je m’aperçois que tout mon ex-labo grenoblois y sera aussi, ce qui semble logique, puisque c’est juste à coté, j’aurai du y réfléchir il y quelques mois quand j’ai décidé que Lyon c’était pas assez exotique quoi merde, y’en a marre de passer son temps en France.
Sauf que là finalement j’aurai bien aimé dire bonjour à mon Marcel, c’est con. Et le féliciter pour son livre (que j'ai acheté et presque lu, parfaitement), parce que oui, je sais à présent ce que faisait mon ex-chef quand il s’enfermait dans son bureau des journées entières. Il jouait pas au démineur, finalement.
Bref, moi aussi je veux y aller, là-bas ou ailleurs, mais pas à ma paillasse, et j’envie la terre entière qui n’a pas à passer ses journées dans mes baskets.
Ceci dit je suis sure qu’il y a pire.
Y'a TOUJOURS pire.

mercredi 5 juillet 2006

I'm a believer.

(message à caractère informatif)
(ou pas)

(sinon il reste toujours la liste de choses, hein, mais c'est moins drole)
(et puis ma cousine n'a pas la sienne)

mardi 4 juillet 2006

Blowin' in the wind

Il y avait un petit vent tout frais à la sortie de l'avion. Le genre de petit vent qui dit "welcome back home". Le genre de petit vent qui chasse d'un coup de baguette magique ces divagations qui empêchent de trouver le sommeil, malgré l'heure tardive du vol. Le genre de petit vent qui permet de souffler, et qui permet aussi de comprendre que je perds de l'énergie à vouloir scier une branche déjà pourrie, j'aurai finalement mieux fait de dormir avant de prendre le volant.
L'aéroport de Paris-Beauvais est au transport aérien ce que le sunny delight est au jus d'orange. Je ne me plaindrai plus jamais des embouteillages dans les couloirs de Roissy ou du retard d'un vol lorsqu'il faut attendre sur les banquettes en velours de l'aéroport d'Edimbourg. Plus jamais.
Enfin jusqu'à ce que j'oublie, je suppose.
Je retrouve mon chemin et les autoroutes défilent dans mes phares, malgré l'absence de mon co-pilote favori, puisque le road trip s'est achevé prématurément. Ce qui m'aura permis d'observer une quantité incroyable de parisiens arborer un drapeau tricolore en faisant tanguer le métro samedi dernier, et j'admets que certains événements sont sociologiquement intéressants, malgré la chaleur infernale du bitume de la capitale. Il faut être fou pour choisir de vivre dans cette fournaise.
M77, A275, enfin M8. Enfin le panneau d'entrée. Edinburgh. Que je fête en doublant un gros camion, malgré le virage sur la gauche, parce qu'à tard-dans-la-nuit, on peut se sentir euphorique sans raison. Toujours le petit vent, surement.
Ou alors cette sensation de me sentir morveuse m'a t’elle enfin quittée. J'ai mis suffisamment de kilomètres entre elle et moi, je peux à nouveau respirer calmement.

vendredi 23 juin 2006

Tout vient à point à qui sait attendre ?


Hollidays.
Avec 2 Ls, parfaitement.
Parce que je le vaux bien.
Et ma cousine aussi.
A nous les barbecues sous la pluie, les lochs dans la brume et les sommets dans les nuages. Un road movie entre filles et en version écossaise, j'ai cru que ça n'arriverait jamais.
Mais si.
Chut... ça commence.

mardi 20 juin 2006

Home made antidepressants.

A défaut de prozac, j'ai trouvé:
- une psy qui ne réussit pas à ne pas me faire rire,
- du vin et de la haute cuisine écossaise avec un twist à l'accent québécois,
- un peu d'éclat au lever du jour,
- taty Moustique à l'autre bout du téléphone,
- le chercheur le plus sexy d'Ecosse en visite à Edimbourg,
- des jolis protoplastes par centaines de milliers.
Ce qui prouve que je sais encore savourer ce que j'ai.
Parfois.

lundi 19 juin 2006

La vie en rouge.

Ainsi donc, rien ne va plus, c'est n'importe quoi, la vie est moche et je rumine à longueur de temps, et ce quoi qu'il se passe, ma mauvaise humeur étant apparemment complètement indépendante des évenements de la journée.
N'importe quoi.
Démonstration: prenons aujourd'hui par exemple, au hasard, comme ça.
Aujourd'hui, il faut bien l'avouer, tout va bien. Une journée de labo chargée, certes, mais pas vraiment insurmontable, ni trop de soleil ni trop de pluie, je n'ai même pas mis 20 minutes à trouver un t-shirt propre ce matin, et j'ai même reçu mon nouveau Science & Vie hors-série, alors si ça c'est pas Byzance, je ne sais plus, moi...
Et bien non, rien à faire, j'ai l'impression que le monde entier me hait et je hais le monde entier.
Serait-ce le signe qu'il me faut arrêter le vin rouge et me mettre au prozac ?

dimanche 18 juin 2006

Vivement lundi.

Ce week-end, j'ai fait des pates.
Au beurre.
Avec 2 oeufs sur le plat.
C'est tout.

mardi 13 juin 2006

Ferraille.