jeudi 21 septembre 2006

Adieu minette.

Récemment j’ai réalisé que j’avais le coeur tout sec.
Vide.
Plus rien à essorer.
Ca fait quand même un peu bizarre, après toutes ces années à croire que j’étais au fond une dure au cœur tendre, de s’apercevoir que non, finalement, je suis juste dure et sèche, voire aride.
Désertique ?
Il est loin le temps des drames, des "je ne peux pas vivre sans toi ne me quitte pas", du chantage affectif, des retrouvailles exaltées, des séparations dans des torrents de larmes.
Il est loin le temps où dans mon chagrin j’essayais de m’étrangler en pensant faire revenir Raphaël (et oui, il est revenu), il est loin le temps où je passais le réveillon à bouder pour emmerder Raphaël (ben oui, ça l’a), il est loin le temps où je remontais dans ma voiture l’air digne et le cœur brisé, et tous ces Tournon – Grenoble avec un goût salé sur les joues, et tous ces Nîmes – Grenoble avec la voix cassée et l’envie de faire demi-tour pour demander pardon. Raphaël, toujours. Raphaël pour toujours.
Rassure-toi ami lecteur, un jour il en a eu marre, le con.
Il est loin le temps où je pleurnichais sur mon balcon en écoutant Renaud chanter du Coluche, alors que Seb récoltait ses dernières affaires dans ma chambre, les gens me parlent d’autre chose, y’en a pas un qui m’aidera à pleurer. Pour une fois que je retombais un peu amoureuse, la vie s’acharnait, et me piquait les yeux grave. Depuis je regarde quand même les photos de Tom Cruise en rêvassant, le mien n’était pas scientologue, mais il en avait tout le reste (ainsi qu’une tête de plus).
Il est aussi loin ce jour où… bientôt 3 ans.
Et tous ces autres dramelets que j’ai oubliés, parce qu’on fini par oublier, parce que c’est pas si grave finalement, parce que c'est même marrant de faire des listes, parce qu’on survit vachement bien.
On survit même à la naissance de Marius, c’est dire. Marius, son fils à elle, cette autre qui savait être calme, souriante et rassurante. Marius, ce Raphaël miniature.
Bref.
Du passé tout ça.
Mort, enterrée, et piétiné.
Parce qu’aujourd’hui, j’ai le cœur tout sec.
Vide.
Indifférent même.
Et je suis capable de dire tout simplement "écoute, finalement je ne suis pas intéressée", sans aucune passion dans la voix. Sans même un remords. Comme ça tout bêtement devant une porte d’aéroport, cigarette à la main, à un garçon joli comme le petit Prince et gentil comme le Prince charmant. Et vice-versa.
Deux ans d’abstinence n’y changent finalement rien.
J’ai le cœur tout sec, et l’amour je n’en veux plus.
(Ceci dit, si Raphaël revenait...)

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