“You just need to survive this”.
C’est ce qu’Helen m’a dit hier soir dans le téléphone.
Parce que quand rien ne va plus et qu’on rentre en pleurant se jeter sur une bouteille de rouge à peu près un soir sur un [et je ne parle même pas des pizzas], en se disant qu’on va (1) tout laisser tomber et envoyer paître le labo, fuck it, (2) déguiser son suicide en accident, ou même (3) se consoler devant Gordon Ramsay’s Hell’s kitchen parce que rien n’a plus d’intérêt finalement, il s’agit bien d’un problème de survie.
Heureusement, quand rien ne va plus, il y a toujours Helen dans le téléphone.
“Everybody’s got tough time at work from time to time, you know that Eve, shit happens, better times will come soon. You just need to survive this”.
Alors pour m’aider à survivre, j’ai scotché mon billet d’avion Edimbourg – Bristol juste en face de mes yeux, et je compte les jours qui me séparent d’un retour à la maison.
9.
Impossible de m’enfuir ce week-end, j’ai rendez-vous chez le notaire au fin fond du Loiret. Et j’ai promis d’aller ramasser des champignons, aussi. Et avec un peu de chance je vais enfin réussir à voir mon banquier, pour qu’enfin toute attache financière avec la France disparaisse à jamais.
Bref, un week-end plein de réjouissances en perspective, j’ai super hâte.
Ceci dit d’après ma psy je pourrais parfois essayer de ne pas être sarcastique, juste pour voir comment c’est, la vie sans sarcasme.
Certes.
Je suis assez d’accord.
D’autant que mon père et sa femme ont accepté de m’offrir un billet d’avion pour l’Islande “quand tu veux” en 2007, parce que 30 ans, c’est important.
Alors j’arrête d’être sarcastique, puis je me laisse acheter, ça va.
Vénale, pourquoi pas.
Après tout ce n’est qu’un adjectif comme un autre.
Enfin quand même, il me reste 9 jours avant de voir Helen.
C’est long.
“You just need to survive this”.
OK, I will now that I have something to look forward to.
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