Il est à peine 11 heures et je crève de faim. Gargouillis sur gargouillis, je me dis que je devrais peut-être monter à la cafet m'enfourner un fry-up. Et puis non, tant pis, j'attendrai midi et ses pates aux frites ou tout autre invention génialissime du jour. En même temps je pourrais aussi prendre un p'tit-déj le matin, c'est sur. En même temps j't'emmerde hein. J'aime pas manger en me levant, c'est le seul moment de la journée où je ne ressens pas le besoin d'enfourner des trucs dans ma bouche, je ne vois pas l'intéret de me forcer, vraiment, ce serait trop bête. A moins que je me retrouve nez à nez avec un croissant, du beurre salé, de la confiture de mûres faite maison et un lait chaud pour trempouiller. M'enfin ça fait des années que je ne prends plus mes p'tits déj chez papa ou chez maman, hein. D'autant que de toute façon le trempouillage est formellement interdit chez papa.
Bref, ce soir c'est ma toute première fois chez un vrai psy, un à qui on donne des sous avec le sourire, un à qui on raconte sa vie avec une boite de kleenex entre les genoux, un duquel on a le numéro de téléphone portable en cas de coup dur, un qui peut recevoir de 20h30 à 21h20 tous les lundis soirs. Enfin si la première séance se passe bien.
Et du coup je suis un chouilla soupe au lait, ce matin.
Et biensur j'ai la petite boule dans le ventre, celle qui ne me sert à rien mais qui m'aime bien, celle qui me dit "allez, va manger un truc ça ira mieux", celle qui me dit "non mais la psy ce soir, elle va te trouver débile et elle va t'envoyer chier, de toute façon c'est une femme, tu le sais bien que tu ne t'entends pas avec les femmes !...", celle qui me dit: "tu ferais mieux de travailler un peu plus et de penser un peu moins ma grosse...", bref, celle qui me pourrit la vie est entrain de lutter très fort pour sa survie alors que je me prépare à l'assaut final. Le ventre creux, donc, mais ça fait partie de la tactique de guerre.
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