samedi 10 septembre 2005
Séquence émotions...
Parfois on se sent faussement à l'abris, seule au monde dans un labo insonorisé, alors que la pluie tombe, et tombe, et tombe, et qu'il fait tout à coup pas très chaud dans un grand labo tout vide en ce samedi après-midi. Il n'empêche, en bouquinant un machin tout en attendant un truc, on se met à chanter, avec toute sa voix, voire même tout son coeur, puisque le samedi c'est permis, personne ne peux entrer dans le labo. Même que j'ai refermé la porte derrière moi en arrivant, c'est dire. Et voilà qu'en plein trio avec Vanessa Paradis et Etienne Daho, le Hollandais d'en-bas contre-attaque, une clef de notre labo à la main, un plateau plein de bactéries dans l'autre, et un grand sourire moqueur en plein milieu de son visage alors que je hurle à mon ordinateur que c'est lui que j'aime, pour de vrai... Même pas honte, je ne suis plus à ça près finalement, mais où il est ce putain de trou dans le sable quand on a besoin de lui, hein ? Ca devrait décidément être interdit de stimuler mon putamen comme ça. Ce qui n'a rien de grossier, d'ailleurs, c'est tout simplement le noyau sous-cortical connu pour jouer un role central dans la libération de dopamine, m'a appris le hors-série nº232 de Science & Vie de ce mois de septembre, spécial "l'empire caché de nos émotions". Il m'a d'ailleurs appris ce matin que j'avais un Quotient Emotionnel de 86, ce qui ne doit pas m'alarmer parait-il: un résultat inférieur à 100 est normal pour une population adolescente ou en recherche d'identité; d'autre part les comportements mesurés sont appelés à évoluer avec la maturation de l'individu. Pas véxée pour un sou, je n'ai même pas envoyé le journal à la poubelle, ce qui prouve que je possède une capacité de maturation instantanée et une maitrise de mes émotions en plein progrès. Ce qui ne m'a pas empêché de me venger sur un paquet de doritos et 6 canettes de diet irn-bru en arrivant au labo où, d'après ce que j'ai appris hier soir auprès d'un thésard chimiste et compatriote-fromage-qui-pue, je ne devrais pas passer autant de temps, parce que c'est bien connu, un postdoc travaille moins qu'un thésard, puisqu'il n'a par définition pas de thèse à écrire et donc plus rien à prouver. J'ai hésité à éclairer sa lanterne en lui décrivant un avenir un peu plus pessimiste -et réaliste- de la vie qui l'attend une fois son titre de docteur obtenu, et puis je me suis finalement contenté de dire "tiens, il pleut de plus en plus, je vais y aller là, hein", preuve une fois de plus que finalement je maitrise vachement bien mes émotions, bordel de con de Science & Vie de merde. Ou alors tout simplement que j'étais fatiguée et pas tout à fait prête à entamer un débat là sous la pluie, à 2h du matin passées, alors que je digérais encore les pâtes avalées à plus de minuit chez une italienne qui avait décidément envie de nous faire gouter sa collections de liqueurs après notre soirée au ciné. D'ailleurs l'italienne en question est chimiste aussi, mais déclarer avoir mangé des pâtes chez une chimiste, ça manquait décidément de valeur ajoutée spéciale "cliché", j'avoue. Et oui, mon cercle social écossais est composé quasimment exclusivement de chimistes organiciens, une histoire de mafia luxembourgeoise et de bière sans alcool rythmée au son de "Paul, une Tourtel!" bien trop difficile à raconter en quelques lignes, alors que mon timer me signale que mon gel à fini de migrer. Alors autant me taire, et continuer à maitriser mes émotions, bordel.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire