lundi 23 septembre 2024

Time to be awesome*

Le truc, c'est que je me suis éteinte. 
Je me suis effacée, comme la plupart des femmes / mères. C'est d'une banalité tellement affligeante que ça en devient très embarassant. Parce que bon internalised victim blaming is a thing. Et donc je me retrouve à avoir honte d'être devenue moi. D'avoir vieilli éteinte et effacée, de ne pas m'être respectée. D'avoir pensé que mes sacrifices avaient du mérite, alors qu'ils n'étaient que le résultat d'un conditionnement patriarcal. 
Rien de plus, rien de moins.

Il y a eu plusieurs phases, biensur.

La phase où je me suis convaincue que son bien-être était prioritaire au mien. En m'illusionant - surement c'etait reciproque, surement c'était ça, l'amour.

La phase où je me suis convaincue que j'etais juste hystérique et ridicule.

La phase où je me suis convaincue que mon sommeil & ma santé étaient de l'ordre du luxe. Ou de l'égoisme. Sans jamais questioner SON droit absolu au "luxe".

La phase où je me suis convaincue que j'étais privilégiée de passer 100% de mon temps avec mes enfants, meme si ça signifiait aucun moment de répit - juste une douche le matin.

La phase où je me suis convaincue qu'il avait raison, j'étais une profiteuse qui avait tout ce qu'elle voulait et qui controlait tout - sans m'apercevoir qu'évidemment, quand on est responsible de tout, on doit faire tous les choix.

La phase où j'ai commencé à réaliser le piège dans lequel j'étais tombée, mais je n'avais plus les resources financières pour m'échapper, profiteuse que j'avais été.

La phase où je me suis convaincue que je protégeais les enfants en restant - ne pas briser leur famille, ne pas quitter la belle maison.

La phase où je me suis convaincue que je pouvais survivre jusqu'à ce que les enfants soient plus grands - jusqu'à ce que je me retrouve à envisager un accident de voiture salvateur - mettre fin à ces sacrifices trop lourds.

Sauf que j'ai enfin trouvé une sortie. Que ce n'était pas moi qu'il fallait éliminer de ma vie, mais lui. J'ai mis plus de 15 ans à arriver à cette conclusion logique. La seule conclusion.

Et j'ai honte de ma lenteur. 
J'ai honte de ne pas avoir réalisé ce qui m'arrivait.
Je me croyais pourtant intelligente.
Internalised victim blaming, donc.

En fait, j'étais un etre humain aussi.
Shocker, I know.
Et même si je continue à passer 100% de mon temps avec mes enfants, (1) ils ont grandi, leurs besoins ont changé et (2) il n'est plus là pour me critiquer constamment.

Et donc j'essaie de me rallumer.

J'essaie de ravaler ma honte.
Ou plutot, j'essaie de la recracher. De m'en debarasser, ou de m'en décorer. D'en faire une armure, ou juste un bouclier.

J'ai 48 ans dans une semaine, et je me réveille à peine.
What the fuck happened?

* Yes, this refers to a My Little Pony song. There is much to be inspired from what my children listen to!

lundi 27 mai 2024

Freedom

At last.
16.5 years later, I can breathe freely again. 
I can just be me.
Not his support worker,
not his shrink,
not his housekeeper,
not his emotional punchbal.
Not anymore.
I can just be me.
I really thought I was stuck for another decade.
I didn't want to live through another decade.
The constant criticising, 
belittling, 
gaslighting, 
tone-policing. 
Not anymore.
The being transparent, 
not really human,
just a function,
an inconvenience,
free domestic & emotional labour,
doing everything but nothing.
Not anymore.
I can just be me!

mercredi 21 février 2024

Never enough.

Perfection is not reachable. Yet it's the only way I've ever been afforded.
Every single mistake, every single weakness, every single dip in energy level seems to result in so much outrage.

How dare you be human?
How dare you have needs and struggles?

And if I ever end up in a meltdown - the consequences have often been catastrophic.
I'm so tired of this constant double standard, of what I can expect vs what's expected of me. The discrepancy is so wild it's unbelievable.

I've been groomed since childhood to fulfil this shitty role. Fucking patriarchy.
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My #1 quality? Being reliable.

I am this over-functioning, self-sufficient, multitasking, hypervigilant quiet woman.

I'm not fun. I'm not entertaining. I'm not loud. I'm not attractive. I'm not even interesting any more. 
I'm just very, very tired.
But reliable.
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She just fell asleep alone, in a different room, for the very first time ever. 
There's no need for tears, she's 7.
And yet.
It's so much more bitter than sweet right now.
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Maybe it's not about being reliable. 
Maybe it's about being indispensable so that I don't get forgotten.
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Maybe it's not about being flawless.

No, fuck that, this one is not on me. 
Groomed.
Fucking patriarchy.