Il y aura donc 28 ans demain soir que ma mere préparait un boeuf carottes quand elle a soudainement perdu les eaux. Elle en était a l'étape découpage des oignons, d'ou -enfin quoi c'est une hypothese intéressante- mon aversion profonde pour l'odeur de l'oignon sur la peau.
Bref.
C'est la version que j'ai retenue, maman si je me trompe tu peux corriger, j'ai pas trop de souvenirs de cette époque je dois avouer...
Mais c'est aussi un anniversaire autrement plus important cette nuit.
Enfin pour moi.
Non pas que je nie le fait que ma naissance soit l'évenement fondateur de ma vie hein, mais bon, depuis y'a eu renaissance.
Oui, c'était l'année derniere.
Une nuit que j'ai passée au labo.
Et alors ?
Ca se célébre une nuit au labo ?
Voui, voui.
En tout cas celle-la oui.
6 heures d'impression, 2 cartouches couleurs, des dizaines d'allers-retours bureau-imprimante... et 3 exemplaires de ma these venaient au monde.
2 pour mes rapporteurs, une pour moi.
Apres 1+3+1 années de douloureux labeur.
Apres surtout 1 an de postdoc sans doc a mentir -par omission, ben quoi...- sur ce que je faisais de mes nuits.
Apres avoir plusieurs fois décidé de baisser les bras et de tout abandonner, apres des dizaines de réveils en sursaut avec l'angoisse d'échouer, apres des litres de larmes versées sur mon incapacité a rédiger, a réfléchir, a produire bordel, apres avoir planifié l'assassinat de Marcel dans les moindres détails, du moins en reve...
3 exemplaires.
Certes, j'ai eu de nombreuses corrections a faire pour la version finale, certes le jury ne m'a pas vraiment fait de cadeaux, certes ce n'est que le 14 novembre que j'ai pu enfin ajouter un petit "Dr" a ma signature, certes.
Mais ce 1er octobre la, quand le soleil s'est levé, j'avais fini d'etre soumise, j'étais celle qui soumettait.
Courage les filles.
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