vendredi 5 novembre 2004

Et vice et versa...

Je suis toujours aussi parfaitement heureuse -happy fluffy overexcited duracell rabit- et la vie continue a suivre son cours de facon positive, optimiste, bref tous ces mots qui font gerber quand on est dépressif, mais qui semblent tout ce qu'il y a de plus censé quand on décide de lâcher le style "bouh la vie est dure ma pauvre petite crotte" -citation préférée de Simba, mon papa a moi.
Bref, j'ai décidé de ne pas en faire trop quand même, et de m'accorder le droit de râler.
Et la, j'ai matière a, alors je ne vais pas m'en priver.
Comme il y a finalement très peu de choses auxquelles je ne sois pas ouverte et tolérante. Simba disait toujours "j'accepte tout sauf le mensonge !" -ah ah papa tu mens la...- mais bon, perso je m'en tape du mensonge, hein, franchement, je pratique allègrement et je sais bien que c'est réciproque, tant que c'est fait sans malice.
Non, ce que je ne supporte vraiment pas c'est l'intolérance et le manque de respect.
Et la j'ai eu ma dose.
Hier c'était donc jeudi, et le jeudi dans notre département c'est RTT. Oui je sais moi aussi au début je me suis dit "comment ca récupération du temps de travail de 17 a 18h tous les jeudis ??". Mais non. C'est Round Table Talk. Bref 3 talks de 20 minutes, tout le département vient voir, on s'instruit (ou pas), on applaudit puis on va au pub.
Depuis toujours existe une espèces de petite guerre dans notre département. Comme une moitié des scientifiques ici sont des biologistes moléculaires purs et durs, et l'autre des comportementalistes, étudiant qui le renard rouge de Bristol, qui les blaireaux, ou différentes espèces d'oiseaux, de poissons, de poux de moutons, bref un autre monde, pour qui la biologie moléculaire n'a aucun sens. Et vice et versa.
Bref.
Hier donc durant les RTT, un -jeune, beau et bronzé- étudiant du mammal group est venu nous présenter son travail sur le gécko, a l'île Maurice, 2 ans et demi de travail sur le terrain -oh mon dieu déraciner des étudiants pour les envoyer sur une ile du Pacifique, quelle cruauté !-.
Bref.
J'ai trouvé ca fascinant.
Drôle aussi, de voir qu'il explique la survie d'une des espèces indigènes de gécko par sa capacité a grimper sur des roches friables, ce que l'espèce introduite et qui a envahit quasiment toute l'île est incapable de faire. Et qu'il a mesuré la capacité des géckos a grimper en les attachant a des élastiques et en tirant pour mesurer la force de résistance.
Bref, exotique et rafraîchissant.
Mais voila...
Ah ah...
Apparemment je n'ai pas l'attitude adéquate.
Non.
Il parait que c'est ridicule, que ce n'est pas de la science et que tout l'monde s'en tape. Que le fait que cet étudiant -jeune, beau et bronzé- ait maintenant développé une stratégie pour empêcher la disparition du gécko natif de l'île Maurice en introduisant des micro-habitats de roches poreuses, ca n'a aucun intérêt.
Et tout le monde rit. Enfin le molécularistes.
Sous les sarcasmes faciles de la thésarde de mon labo, qui s'en donne a coeur joie. Qui s'extasie sur le ridicule de ce travail, sur l'incongruité d'être financé pour un projet qui ne fera "jamais avancer la science".
Ah, sur quoi travaille-t-elle, elle ?
Sur le rôle de récepteurs a la lumière dans les racines...
Quoi les racines poussent a l'obscurité ?...
Ah ouiménon hein, elle c'est pas ridicule, elle c'est de la "science".
Connasse.

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