Il semble que collaborer avec une équipe aux centres d'intérets différents, c'est un peu comme essayer de communiquer entre sourds sans connaitre le langage des signes.
Un échange d'emails avec mon homologue postdoc, et toujours les mêmes arguments, les mêmes questions qui restent sans réponses, les mêmes désaccords, un perpétuel ping-pong.
Mais si c'est directement controlé par phyB - mais non, c'est pas vraiment un light mutant, et donc selon mon modèle... - mais bordel regarde les cotyledons data, c'est un light mutant ET il y a interaction lumière-dépendante dans le double mutant ! - ouiménon c'est une interaction indirecte parce que le taux de germination avant stratification... - et justement, cette expérience prouve le contraire !.. - etc, etc, etc.
Un dialogue de sourds.
J'en rêve la nuit, je me réveille en y repensant, je continue à ne pas comprendre comment son cerveau raisonne, et puis c'est fou qu'à partir d'un même lot de résultats, nos interprétations soient si opposées. Et je suis frustrée qu'il n'entende pas ce que je lui explique. Et il doit être tout autant frustré que je n'entende pas ce qu'il m'explique.
Et voilà que chef s'en mêle. Un long coup de fil plus tard et avec son plus joli sourire elle m'annonce qu'ils sont finalement d'accord, et qu'elle a réussi à lui faire entendre raison.
Et malgré l'issue positive, me voici encore plus frustrée. Avoir raison ne suffit donc pas à convaincre. Et je n'ai finalement pas encore acquis le super-pouvoir de persuasion du scientifique accompli. Bordel.
... but deep is my faith...
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