vendredi 4 novembre 2005

L'odyssée.

Je me souviens du départ, des adieux sur le quai de la gare, Maman et Jérôme, de l'angoisse de ne pas pouvoir tout porter, de l'inconscience entourant cette journée, pendant laquelle je n'ai pas réalisé une seule fois que j'étais entrain de changer tout mon quotidien, pour de vrai.
Je me souviens de l'agacement d'avoir raté l'entrée dans le tunnel, de la difficulté à garder les yeux ouverts pour admirer les paturages verdoyants et les maisons alignées, du gentil vieux monsieur chauffeur de taxi, sourire réconfortant dans cette capitale inconnue, de la petite fille et de son ours en peluche blanc-sale, dans ce bus qui n'en finissait pas de rouler dans l'obscurité pénétrante.
Je me souviens de la pluie battante, de ces 3 énormes valises balancées dans une flaque d'eau par un chauffeur de taxi grincheux, de l'impression surréaliste de me sentir si vite chez moi dans ce nouvel environement, grace à la dizaine de photos épinglées au mur avant même l'ouverture de la première valise.
Je me souviens de l'arrivée au 3ème étage, le lendemain, à 9h30 précises, des premiers mots d'accueil de chef, tout sourire, de l'impression d'être un peu perdue quand même, du soulagement de retrouver mon chemin vers la maison, des boites de conserves déchiffrées avec l'aide de mon dictionnaire, des premières soirées passées sur le seuil de ma chambre à espionner mes proprios, juste pour entendre une voix, juste pour ne plus être toute seule, même si je ne comprenais pas ce qu'ils disaient.
C'était il y a exactement 3 ans, aujourd'hui.
Ce qui signifie que c'est donc ce WE que j'aurai du rentrer en France pour toujours, d'après mon plan de l'époque.
Pas de sirènes, pas de cyclopes, même pas un ouragan ou deux pour déstabiliser mon embarcation... et pourtant... aurais-je juste subit la malédiction de Poséidon sans le savoir ?

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