vendredi 2 décembre 2005

Le bonheur serait-il sous le sapin ?

Envie de creuser un trou et de hurler très fort dedans. Sans raison, juste énervée par la colère, juste épuisée de ne pas être capable de voir la beauté des gens qui m'entourent. Agacée, méprisante, difficile à supporter.
Juste envie de descendre la Dent de Crolles avec des sacs en plastique aux pieds en rigolant parce que bordel MAIS LA NEIGE C'EST FROID ! Sauf qu'il n'y a ni neige, ni Dent de Crolles, ni matière à rigoler, mais PUTAIN C'QUE T'ES CHIANTE QUAND TU RONCHONNES !
Je grelotte, sans sourire, sans entrain, pas très fière de mes coups de gueules de la journée, même pas envie de passer yet another week-end sans pouvoir m'allonger dans l'herbe loin du monde, loin de tout, loin de moi.
Le Braidburn Inn a sorti le sapin, les guirlandes, et Last Christmas à la sono. Ca doit encore être cette époque là qui recommence, donc. Dommage. Christmas shopping. Christmas cards. Christmas party. Christmas overdose, déjà. "Are you going home for Christmas ?" - "Well, yes, as everyday actually, i'm not planning to sleep in the street while it's so fucking freezing outside !" - "...". Marre des questions idiotes, conventionnelles, inintéressantes. Des complaintes sur la famille, sur le manque d'imagination pour aller fouiller les magasins, sur le froid qui fouette sa race, sur les nuages gris et le temps qui passe trop vite. Même pas indifférente, ce serait tellement plus gérable, mais irritée. Et je le cache mal, très mal.
Alors quoi ?
Noël et ses familles heureuses, réunies, ces putains d'image d'Epinal qui ne correspondent à rien dans ma mémoire, une légende urbaine qui ré-apparait chaque année, ou alors peut-être suis-je juste jalouse de tous ces autres, avec leurs familles joyeuses qui s'engueulent-mais-qui-s'aiment, qui envahissent, qui irritent, mais qui sont là, qui existent, qui savent briller autrement que par leur absence même pas cruelle, parce qu'on s'habitue très bien à la liberté, finalement. Et puis j'éxagère, j'ai toujours été particulièrement douée pour combler mes manques et m'inventer des familles, des plus mieux, des comme je les aurai voulu, et SURTOUT des que je peux quitter pour rentrer chez moi le soir venu.
Quoi alors ?
Rien.
Et voilà donc qu'aujourd'hui ce petit garçon que j'aime vient de m'inviter à passer Christmas Eve avec lui. Et ma chef, donc. Alors tout à coup moi aussi je vais aller faire les magasins, moi aussi je vais acheter du papier cadeau, moi aussi je vais chanter des chansons de Noël, même si on est un peu bloqué à "'apy beuday to youuuu", parce qu'à 2 ans, les paquets cadeaux déclenchent certains automatismes indépendants des gros barbus en rouge, il semblerait.
Bref, moi aussi je vais devenir chiante.
Et je m'en réjouis d'avance.
Façon Droopy.
C'est dire si je nage dans le bonheur.

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