mercredi 4 janvier 2006

Back to reality.

Je roule dans le brouillard, les ronds-points de l'aéroport se succèdent. Un chocolat chaud doit fumer en salle d'embarquement à présent. Après plus de 6 jours, les mondes télescopés se re-séparent, directions opposées, ou du moins différentes.
Je suis repue de discussions interminables et de tourisme édimbourgeois, et finalement soulagée d'être à nouveau silencieuse et seule. Le brouillard s'épaissit, je me décide pour la rocade, le trafic en centre-ville se densifie de jour en jour, et je crois que je ne devrai pas traîner. L'horloge avance, approche les 14h. Les autres doivent déjà être revenus au labo. Une impression de lundi-matin-en-retard, sauf qu'on est mercredi, et qu'il faut que je me répète plusieurs fois que je n'ai pas psy ce soir pour m'en convaincre. Une envie de calme, laisser filer mon esprit sur la route, sur la musique assourdissante qui remplit à nouveau la voiture, pas un bon jour pour la rentrée des classes.
Et si on disait que c'était dimanche ?
Le soleil jaillit tout à coup en arrivant au sud d'Edimbourg, comme si le brouillard givrant sur l'aéroport n'avait été qu'un mirage. Les Pentlands se profilent dans la lumière rasante, j'éteins les phares, je prends la mauvaise sortie, encore perdue dans mes envies de solitude.
Le bouquin dans mon sac posé sur le siège passager m'appelle. Est-ce que Stella va laisser Jake monter dans sa voiture ? J'essaie de penser à la liste gribouillée sur mon placard. A tout ce que je dois faire d'urgence. Et je ne sais plus. Malgré mon passage en vitesse au labo pour arroser les plantes hier soir, malgré mon sens extrême de l'organisation, je ne sais plus. Il va être 14h, j'ai faim, j'ai envie de solitude face à mon livre, le campus apparaît tout vide, mais je sais que le labo est déjà plein et actif, puisqu'aujourd'hui n'est plus un jour férié. Je gare la voiture dans le petite rue de l'autre coté du bâtiment, je marche doucement sur le trottoir givré çà et là. Et au dernier moment, je tourne à gauche, je presse le pas, et je rentre dans le Braidburn Inn.
Finalement, aujourd'hui sera dimanche pour une heure de plus, une petite heure pour profiter de ma liberté retrouvée, d'un plat de frites et d'un café, d'un tête à tête silencieux avec mon livre, entrecoupé des sourires des serveuses qui à présent me connaissent bien.
En ce mercredi 4 janvier, entre 14h et 15h, j'ai enfin pleinement savouré mes vacances.
Le travail peut donc recommencer.

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