Puisque je n’ai jamais été d’aussi mauvaise humeur (enfin si peut-être, mais j’ai la mémoire courte quand ça m’arrange), j’essaie en ce moment même de m’achever avec une overdose de Taq polymérase. Ca calme les nerfs impec’, et je me dis qu’au lieu d’en vouloir à la terre entière et surtout à mes collègues de labo qui s’imaginent que parce que ma vie familiale est un peu compliquée on peut venir marcher sur mes plates-bandes en profitant de mon absence inhabituelle de ces dernières semaines, enfin bref disais-je, au lieu de m’énerver sur elles (parce que oui, ça y est, nous ne sommes plus que des filles, et finalement la surdose d’œstrogène n’est pas tellement mieux que la surdose de testostérone – la solution doit certainement être dans l’ÉQUILIBRE, comme on me l’a toujours répété, certes, mais je n’écoute jamais ce qu’on me dit), bref, au lieu d’insulter mes collègues bien-aimées, j’épuise mes pipettes.
Mais là quand le frigo à -80ºC refuse de s’ouvrir pour que je puisse aller récupérer mon tube de clonase, et que tout le monde est déjà parti – ce que je devrai faire aussi, comme ne pas profiter d’une soirée aux alentours de 20ºC sous un beau ciel bleu c’est un peu pécher – je me dis qu’il me reste plus qu’à pleurer. Ou à tout casser. Hurler ça ne sert pas à grand-chose, personne ne m’entend jamais.
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