vendredi 4 février 2005

Le vent l'emportera...

Je suis fatiguée, j'avais envie d'une bière peut-être, de partir sûrement, de sortir du labo, et ça n'arrive pas si souvent.
Et pourtant je n'en évite que 3. Le Hatchett, lieu de notre rencontre, le Cat & Wheel, où je le retrouvais défait et fauché un jour sur deux, et le Penny Farthing, "notre" local, le sien maintenant.
Dommage, c'est la que Caro m'a proposé de la rejoindre. Alors j'ai refusé, je vais attendre qu'elle finisse sa bière, je vais rester ici à me parler en silence comme une conne, parce que je ne veux pas le croiser par hasard. Parce que la dernière fois que je l'ai vu, je suis partie en courant. Parce que je croyais qu'après la peur il n'y avait plus d'amour, et que je me suis fait peur en constatant que si. Que la dépendance j'aime y sauter à pieds joints. Obviously. Parfois. Et il a ce pouvoir. Parce que même si j'ai réussi à me convaincre du contraire, je sais qu'en face de lui je ne tiendrai pas 5 minutes. Parce que je n'arrive pas à le haïr, parce que je ne l'aime plus, par habitude d'avoir peur. Parce que je sais qu'il est toujours là de l'autre coté de la route, dans son bureau à l'avant-dernier étage de l'aile gauche de Tyndall House, que je regarde chaque jour depuis la hotte du labo d'à coté, sans réussir à l'apercevoir par sa fenêtre, le gars au cheveux longs qui remplit mon bulletin de salaire chaque mois, payroll clerc, c'est bien ma veine.
Mais il n'a pas gagné, puisque dans 7 semaines le problème ne se posera plus. Et d'ailleurs il sera l'un des premiers à être au courant, puisqu'il s'occupe aussi des fins de contrat et des transferts de dossier. Ma prochaine destination, il la saura. Donc.
Est-ce qu'on se débarrasse un jour de ses fantômes trop lourds ?

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