S'endormir a 8h15 sur le plancher au pied du lit, entre serviette et peignoir, la peau encore humide, et se réveiller en sursaut 20 minutes plus tard grâce à un chat affamé sans savoir pourquoi on est là et où est la petite aiguille exactement, c'est dépaysant.
Constater qu'il n'y a qu'une graine dans cette silique là. Une seule. La tenir entre ses pinces et la placer dans l'eppendorf au ralenti, en maudissant la machine à PCR qui fait du vent, en l'encourageant à ne pas s'envoler, en essayant de doser la force de ses doigts, pour qu'elle ne saute pas, pour qu'elle ne m'échappe pas, c'est terrifiant.
Aimer une phrase et entendre un écho de sa propre pensée, s'extasier devant des ressemblances et se demander si les contraires s'attirent vraiment tout en recherchant ce que 'je est un autre' signifie, c'est déroutant.
Vivre cette vie, débordée, déséquilibrée, déstabilisée, parfois déshumanisée, mais pourtant librement choisie et follement aimée, c'est souvent redoutable.
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