Il y a des textes qui me projettent dans le passé proche et me font revivre mes angoisses et mes peurs. Qui me font réaliser qu'elles sont toujours là, ces peurs, qu'elles ne m'ont pas quittée d'un seul coup le 14 novembre 2003 vers 17 heures. Parce que si j'ai survécu à ma thèse, je ne sais toujours pas si je survivrai à la vie que je me suis choisie. Parce que si ma chef ne me dis pas de temps en temps "that's ok Eve, you're doing well !", je me retrouve à pleurer devant ma paillasse en m'arrachant les cheveux, et je me mets à rêver à un avenir différent, sans pipettes, sans graines à semer, sans publis à lire.
Et pourtant, un simple mot d'encouragement de Karen et je suis à nouveau la future Barbara Mc Clintock, et pas moins, et personne ne pourra jamais m'arrêter, même plus peur.
Enfin pour les prochains jours du moins.
Jusqu'à ce que le doute me reprenne.
Mais voilà, après avoir survécu à mon Marcel et son incapacité à communiquer uniquement grace à l'humanité de ma co-directrice de thèse qui, à défaut d'avoir été scientifiquement compétente, a fait office de psy et de remonte-moral chaque soir entre 19 et 20h pendant 4 ans, je le sais, c'est évident, je n'aurai pas indéfinimenent la chance d'avoir une maman derrière moi.
Je dois donc apprendre à survivre seule. A croire et accepter que je suis capable, sans avoir besoin de l'entendre.
Voire à accepter que je suis parfois incapable sans que ce soit un drame...
Bref, apprendre la différence entre un désir et sa réalisation, pour ne plus avoir peur.
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