mercredi 3 août 2005

Ces petits riens...

Quand je me suis réveillée ce matin à l'aube, mon plan sans accroc avait pris un sale coup dans l'aile.
Le sac en plastique était toujours fermé à double noeud sur son précieux contenu [le lab-book tout en bordel], il me restait encore 2 chapitres à lire, et Eugene [prononcez Hyudgine, si si, promis, c'est pas des conneries] ronflait dans la boite à images.
Bordel, encore endormie sur le canapé devant Big Brother.
Big Brother, c'est un peu mon masochisme à moi. M'ennuyer en écoutant des gens ininteressants voire énervants parler de trucs incompréhensibles voire pénibles. Une vraie drogue. Impossible de m'en passer. La preuve, je dors même avec eux. Heureusement, ils sortent dans 2 semaines.
Bref, un mauvais réveil.
En même temps à 5h30, on peut s'accorder à dire qu'il reste un espoir d'avoir quelques heures confortables dans un bon lit douillet avant de commencer la journée.
2h, levée à 7h30, je torche mon lab-book, et hop au labo.
Soit.
Quand je me suis réveillée ce matin, pas vraiment à l'aube, puisque mon réveil sonnait à intervalles réguliers [toutes les 9 minutes exactement] depuis déjà 2 heures, je me suis dit que définitivement, mon plan B avait pris un sale coup dans l'aile.
Le sac en plastique toujours fermé à double tour sur son précieux contenu quelquepart dans le salon, toujours 2 chapitres à finir dans ce livre pas passionant mais quand même, j'avais vraiment du mal à arrêter de ronfler malgré la couette affalée sur le sol, près de la pile d'ordinateurs portables. [parce que oui, je n'ai pas internet à la maison mais quand même 2 ordinateurs portables, qui ne me servent à rien, m'enfin ça fait une chouette déco, en pile, sur la moquette]
Bref, se lever, trouver les lunettes, et à contre-coeur mettre un pied devant l'autre. Et entre la vaisselle flottant dans l'eau sale de l'évier de la cuisine, les miettes sur le canapé, les vêtements partout, merde il est vraiment 9h30?, la poubelle qui déborde et Balavoine qui braillait que l'amour est triste, il m'a semblé que la journée s'annonçait plutot mauvaise.
Bon, en même temps je suis du genre pessimiste, hein, je sais bien.
Je dois apprendre à po-si-ti-ver. Oui, oui, oui.
Mais quand même.
Des fois, y'a des signes qui trompent pas.
Enfin il me semblait.
Mais à mon grand étonement et sentant la crise d'angoisse se ramener au grand galop, les larmes, qui d'habitude n'hésitent pas à me réveiller tout à fait, se sont tout à coup transformées en réflexe de survie.
Etre organisée pour survivre, ma seule bouée.
(1) Envoyer un message au labo pour prévenir que je ne viens pas ce matin.
(2) Finir mes 2 chapitres.
(3) Ranger ma chambre. Complètement. Totalement. Même derrière le lit. Même le tiroir à culottes. Même que j'ai enfin retrouvé la télécommande de la chaine stéréo, perdue il y a un peu plus d'1 mois. [sous mon oreiller, apparemment.]
(4) Ranger le reste de la maison. Passer l'aspirateur. Vider les poubelles. Toutes. Même celle du compost ? Non, d'accord, pas celle du compost. En même temps c'est un peu dégueu la poubelle à compost hein.
(5) Prendre une douche de 40 minutes, comme il se doit, et s'habiller sans jeter un seul coup d'oeil au miroir.
(6) Faire chauffer un machin pour remplacer la cafét de midi, puisque je suis à la maison.
(7) Manger une veggie cottage pie en feuilletant les programmes des festivals d'aout. En prenant des notes. Parce que cette année, mon mois d'aout sera festif, comme il se doit dans la capitale écossaise, finie la malédiction d'aout-tout-pourri.
(8) Boire un café en enfonçant le contenu du sac plastique dans mon sac d'école, retrouvé entre le bureau et le lit lors du rangement sus-mentionné [le sac d'école, pas le sac en plastique, qui lui est resté sagement sur la table du salon pendant toute la nuit sans qu'aucune attaque du travailleur acharné ne vienne déflorer sa virginité de sac bien fermé].
(9) Arriver au labo ET avec le sourire à 14h TAPPANTES.
(10) Se féliciter d'avoir survécu à cette journée malgré le lab-book toujours à la bourre, les cry1 qui refusent de germer, SW qui continue à semer des trucs (?), la pénurie de ready salted Walkers dans la machine à chips, les 6400 mots que je dois définitivement écrire pour fin septembre, et le ras-le-bol général que je combats de toutes mes forces en attendant qu'il me rappelle, ce putain de staff counsellor qui est en vacances jusqu'au 8 aout, bordel.
Quand je me réveillerai demain matin, mon tiroir à culottes sera rangé et ma chambre sentira bon la bougie à la cannelle, ce qui me mettra surement de très bonne humeur.
Mais méfiance.
Je sais à présent que les signes-qui-ne-trompent-pas sont finalement parfois trompeurs.

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