Je mange, je mange, je mange, je mange.
La réponse à tous mes malheurs semble se trouver dans le frigo.
Et biensur plus je mange, plus j'ai honte de manger, plus je me sens ridicule, et plus je mange.
Une partie de mes malheurs se trouve effectivement dans le frigo.
Le chagrin se console en mangeant, la joie se célebre en mangeant, l'angoisse se calme en mangeant, l'ennui s'occupe en mangeant, la réponse à toutes mes émotions consiste à enfourner des trucs dans ma bouche.
Un peu comme Annelie, qui passe ses journées à essayer de bouffer tout ce qui lui passe par les mains. Sauf que je n'ai plus 8 mois.
Et s'il reste encore un truc dans le frigo, il faut le manger. Aussitot acheté, aussitot avalé, rien n'arrivera jamais à passer une nuit entière à la maison sans finir dans mon estomac.
Et s'il ne reste plus rien, si j'ai tout englouti, je continue à ouvrir la porte de ma caverne d'Ali Baba dépouillée, en priant de toutes mes forces pour que la génération spontanée existe.
Mais malheureusement si rien ne se créé, rien ne se perd, et mon corps continue sa transformation en bibendum Michelin.
Tranquillement. Mais surement.
Pneu par pneu, bouée par bouée.
Tiens, j'ai faim.
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