lundi 3 octobre 2005

Hier encore, j'avais 20 ans...

Samedi matin, lorsqu'à 8h30 tappantes mon téléphone a réveillé en hurlant la pauvre petite chose encore pleine d'alcool et au crane douloureux que j'étais, j'ai pesté contre ma maman pendant 5 bonnes minutes. En me réveillant doucement. Et puis je me suis dit que c'était parfait, finalement, un réveil matinal, un gentil message, et une bonne douche pour commencer une journée que je n'aurai vraiment pas voulu passer stupidement au lit, parce que ce n'est pas le 1er octobre tous les jours, quoi, merde. Et en découvrant le p'tit déj préparé par Fiona et les cadeaux envoyé par les copains de Bristol, j'me suis dit que décidément, ce n'était pas une journée propice aux ronchonnements.
Samedi midi, j'ai refusé pendant un long moment de couper le gateau. Non pas que je n'avais pas faim, ou même que je ne voulais pas tuer le pauvre petit lapin ou la jolie vache comme c'est souvent mon problème (c'est con aussi, ces chocolats de Paques tous mignons), mais surtout parce que je suis bêtement superstitieuse, et qu'en passant la lame à travers les Alpes, j'étais terrifiée à l'idée de faire trembler Grenoble. Vérification faite, le relevé sismologique m'a appris que mon gateau en forme de carte de France n'était tout compte fait pas un gateau vaudou, et ce midi j'ai donc partagé avec mes camarades de labo le Nord et la région parisienne sans la moindre hésitation. Ce soir j'me fais l'Alsace-Lorraine et la Franche-Comté.
Samedi soir, alors que Fiona, Mitch et moi cherchions désespérément un dernier pound au fond de nos poches/sacs/porte-monnaie, parce que le Fish'nd Chips ne voulait pas de notre batterie de cartes bancaires, et que les 3 gamins commençaient à ne plus tenir en place après avoir enfourné leur repas, comme entre 7 et 11 ans, les garçons, ça a vraiment trop d'énergie, incroyable de penser qu'ils vont finir par se transformer un de ces jours en adolescents fatigués, bref, le petit cousin des enfants de Mitch m'a demandé "but why are you giving all your money to Uncle Mitch ?". Ce à quoi j'ai répondu qu'il nous fallait payer notre nourriture, comme manger pour gratos, anniversaire ou pas, c'était impossible, en fait. "Well, if you don't pay, someone else will !" m'a-t'il répondu en haussant les épaules, le regard plein de dédain pour l'adulte idiote et dénuée de bon sens que je suis. J'ai décidé que finalement, je ne suis plus tout à fait sure d'aimer tous les enfants, et encore moins celui-là, qui a passé son temps à me piquer mes chips et à les tremper dans ma mayonnaise [dans mon assiette !!], le p'tit con, et ce malgré les remontrances répétées d'Uncle Mitch.
Sur le chemin du retour, alors qu'on longeait la cote en apercevant les lumières d'Edinburgh là-bas au loin, je me suis dit qu'on n'arriverait jamais à la maison à temps , et que j'allais donc rater le coup de fil de ma maman, celui de 21h45, celui qui nous lie pour toujours, elle en tant que mère, moi en tant que fille, l'une de nos identités les plus fortes. Alors lorsque j'ai reçu un message sur mon téléphone portable pile-poil au bon moment, je me suis dit que vraiment les technologies modernes permettent parfois de perpétuer les traditions les plus importantes, et c'est formidable.
En me couchant, alors qu'il était déjà dimanche matin mais on dirait que c'était encore mon anniversaire, je me suis dit que j'avais quand même vachement de la chance d'être née un 1er octobre.

Puis j'ai réalisé avec un peu d'angoisse que la prochaine fois j'aurai 30 ans...

Aucun commentaire: