C'est marrant comme le temps passe tout doucement et très vite à la fois. A force de prendre l'habitude de répondre "few months ago", je ne m'étais pas vraiment aperçue que j'avais dépassé les 12 mois, finalement.
Plus d'1 an ici, et encore cette impression qu'il n'y a jamais eu que cette vie et qu'elle est là pour toujours. Ce qui me rassure et me donne envie d'hurler.
Je ne sais toujours pas si je suis heureuse, je ne sais toujours pas si tout va bien, j'ai juste atteint un équilibre confortable dans lequel j'ai l'habitude de vivre. Et ça m'est suffisant. Même si à chaque escapade de mon quotidien, je me retrouve désorientée, un peu perdue, et même si j'ai de plus en plus de mal à remettre mes oeillères.
Ma dernière visite parisienne aurait-elle été celle de trop, celle qui fait tout basculer ? Ces derniers jours m'ont parus hostiles. J'ai du mal à réintégrer ma peau. C'est trop étroit, trop isolé, trop fatigant, trop déprimant, trop trop.
Je crois que la perspective de "revenir" dans 10 jours m'empêche de sortir de cet état de transition, aussi inconfortable soit-il. Putain d'international meeting. Ils nous avaient pourtant promis l'Italie, pourquoi a-t'il fallu que ce soit Paris ?
Ce n'est peut-être pas le lieu, peut-être juste cette mauvaise conscience d'être loin qui me suit depuis peu, qui ne m'avait pourtant jamais effleurée auparavant, ne sachant pas à quel étalon mesurer la distance. Parce que ce n'est pas comme si j'avais des racines apparentes. Même si finalement je m'en découvre quelques unes solides, et tout à coup indispensables.
Je ne sais plus trop.
Juste que cet après-midi, le vent était quand même froid sur la plage de Portobello, et qu'en remontant en voiture, je me suis tout à coup demandé ce que je fouttais là, les pieds pleins de sable et un peu frigorifiée, alors que le vendredi saint n'est même pas férié en France.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire