Bizarre comme j'avais oublié cette sensation de posséder un bout du monde quand on étale une serviette sur la plage. "Mon coin à moi". Un bout d'éponge pas très loin d'un autre bout d'éponge sur une plage envahie de futures écrevisses, un carré bleu tout aussi inconfortable que des galets à nu, mais une sensation de sécurité, voire d'autorité.
Sauf quand la marée remonte, certes.
La marée remonte vachement vite, d'ailleurs, sur les galets de Brighton.
Bizarre comme il y a 25 kilos de ça, je n'aurais jamais osé me jeter à l'eau sur une plage bondée et en pleine journée. Comme quoi, l'avantage d'avoir dépassé le point de non-retour, c'est que je ne cherche plus à me cacher. Je peux m'étaler en maillot sur la plage, style "veau marin", même pas mal. Et puis, je dois bien l'avouer, j'ai enfin trouvé un avantage indéniable à ma couche de graisse: comme les phoques, moi aussi je peux nager dans la Manche (face nord) au début du mois de Mai. Et ça, peu de touristes-des-galets du WE dernier peuvent se vanter de l'avoir fait.
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