mardi 25 avril 2006

C'est quand qu'on va où ?

C'est marrant Paris: y'a des flics à tous les coins de rue. Et une chaleur à vous liquéfier une écossaise pure souche, ou même d'adoption. Bref, ça fait un peu penser à une dictature sous un soleil de plomb, quoi.
Mais j'avoue, le brie de la cantoche du ministère de la recherche, il est vachement bon.
Plus qu'1 semaine à tenir...
(avec le pire encore devant moi, mais même pas peur)
(enfin si, mais je vis dans le déni)
En direct de la rue Soufflot et pas du tout au labo, c'était kiara @ 19:24

vendredi 21 avril 2006

Fiat lux.

jeudi 20 avril 2006

Mes pas dans ceux de Pépère.

Dans un petit peu plus de 48h, je m'envole vers Paris, again.
L'organisateur du meeting nous a informé qu'on rigolerait pas avec la sécurité, et qu'il faudrait garder notre badge pendant toute la semaine. Conférence dans l'enceinte du "Ministry of Research", ça déconne pas. Le Ministère de la Recherche Française, avec des majuscules s'il vous plait, pas moins... ça me ferait presque rire, si j'étais de meilleure humeur. Est-ce que ce sera comme de rentrer dans une église avec une envie pressante de s'agenouiller ?
Ils auraient du faire ça à l'institut Pasteur, j'aurai peut-être trouvé la loge du concierge, ça m'aurait plu de voir un petit bout de mes arrière grands-parents flotter parmis les Grands Anciens. Ceci dit, ça n'aurait pas allégé les consignes de sécurité, certes.
Mon poster est prêt et sera imprimé demain dès l'aube, Fran prend des cours de français accélérés de peur d'être perdue le pied à peine posé à Roissy, chef a récupèré le 'stress du talk' qu'elle avait drolement bien réussi à larguer sur nos épaules ces dernières années, et je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas plus enthousiaste, puisqu'il semblerait que pour une fois, je serai dans mon élément, avantage maximal, "chez moi" ET même pas sous pression, puisque depuis aujourd'hui même, la probabilité que je me retrouve sans labo fixe le jour de mes 30 ans et 31 jours s'est écroulée, même si rien n'est officiel, et que je n'ai jamais vendu de peau d'ours, alors je ne commencerai pas aujourd'hui. Mais quand même, je ne peux pas m'empêcher de penser que si it turns out to be true, l'Ecosse ne se débarassera finalement pas de moi cette année, ni même l'année d'après, ni même la suivante, mais en 2009, ce qui fait un petit peu peur quand même.
Bref, il n'empêche, même sans pression, je n'arrive quand même pas à dormir.
Et j'ai une trouille phénoménale.
Parce que le suspens continue à être insoutenable, et parce que j'en ai assez de m'entendre dire "i'm not sure... it's not really conclusive". Avec la gorge serrée et la peur au ventre que la conclusion arrive un jour, sans être celle que j'espère.
Parfois j'aimerai bien mentir et m'inventer des résultats jolis et logiques. Accepter que la tentation existe, c'est s'empêcher d'y succomber, après tout. Alors à la place, je multiplie les crises d'angoisse et je m'en vais enfouir ma tête dans le sable parisien. Mes plantules attendront le mois de mai pour me répondre.
Chef a peut-être raison quand elle dit que ce projet me tuera.

lundi 17 avril 2006

Décontrasté.

C’est quand même impressionnant de voir qu’il me suffit juste de passer un peu de temps avec des gens gentils pour me redonner confiance en pleins de trucs. Moi. L’autre. La possibilité de partager vraiment, que ce soit drôle ou triste, intellectuel ou non, des idées, des émotions, des impressions, des bêtises, des rires. Il y aurait même pu y avoir des larmes, sans honte. Mais il y a eu beaucoup plus de rires, en fait.
Enfin bref, il semblerait que la joie de vivre soit finalement contagieuse, et il semblerait aussi que le nombre d’exceptions à ma règle absolue que «no matter what, men are mean» continue à augmenter, ce qui suggère que je devrais peut-être éventuellement reconsidérer ladite règle. Peut-être.
En attendant, Dany et son Bouletor ont fait un beau travail de remise en état express, et j’ai appris un tas de trucs durant ce week-end de Pâques, et pas seulement comment améliorer mes chances de survie en cas d’hypothermie sur les bords du loch Lomond (même si ça aussi).
Seulement, même si un bocal d’eppendorfs et quelques pipettes sont définitivement capables de bluffer des visiteurs du dimanche, la science continue quand même à ne pas avancer des masses depuis 2 semaines, ce qui tombe mal puisque mon esclave (et son ébauche de rapport sous le bras) devraient être de retour demain, et que depuis son départ, j’ai réussi à tuer ses plantes, à ne pas obtenir un seul transformant avec ses constructions, et à perdre toute expression bactérienne, alors que ça marchait vachement bien quand elle était là. Comme quoi même si les plantes refusent encore de s’arroser toutes seules quand on les oublie au fin fond de la serre transgénique (hum), la science c’est magique, et je fais un peu figure de Garcimore là tout de suite.
Et j’ai quand même vachement honte.
Mais avec le sourire, merci Dany.

NB : Je ne suis pas SI petite : c'est juste qu'un cygne c’est GRAND !
PS (et message personnel) : Dany, il ne nous a pas tout appris !!

vendredi 14 avril 2006

Vendredi naufragé.

C'est marrant comme le temps passe tout doucement et très vite à la fois. A force de prendre l'habitude de répondre "few months ago", je ne m'étais pas vraiment aperçue que j'avais dépassé les 12 mois, finalement.
Plus d'1 an ici, et encore cette impression qu'il n'y a jamais eu que cette vie et qu'elle est là pour toujours. Ce qui me rassure et me donne envie d'hurler.
Je ne sais toujours pas si je suis heureuse, je ne sais toujours pas si tout va bien, j'ai juste atteint un équilibre confortable dans lequel j'ai l'habitude de vivre. Et ça m'est suffisant. Même si à chaque escapade de mon quotidien, je me retrouve désorientée, un peu perdue, et même si j'ai de plus en plus de mal à remettre mes oeillères.
Ma dernière visite parisienne aurait-elle été celle de trop, celle qui fait tout basculer ? Ces derniers jours m'ont parus hostiles. J'ai du mal à réintégrer ma peau. C'est trop étroit, trop isolé, trop fatigant, trop déprimant, trop trop.
Je crois que la perspective de "revenir" dans 10 jours m'empêche de sortir de cet état de transition, aussi inconfortable soit-il. Putain d'international meeting. Ils nous avaient pourtant promis l'Italie, pourquoi a-t'il fallu que ce soit Paris ?
Ce n'est peut-être pas le lieu, peut-être juste cette mauvaise conscience d'être loin qui me suit depuis peu, qui ne m'avait pourtant jamais effleurée auparavant, ne sachant pas à quel étalon mesurer la distance. Parce que ce n'est pas comme si j'avais des racines apparentes. Même si finalement je m'en découvre quelques unes solides, et tout à coup indispensables.
Je ne sais plus trop.
Juste que cet après-midi, le vent était quand même froid sur la plage de Portobello, et qu'en remontant en voiture, je me suis tout à coup demandé ce que je fouttais là, les pieds pleins de sable et un peu frigorifiée, alors que le vendredi saint n'est même pas férié en France.

jeudi 13 avril 2006

Auxin-mediated premenstrual syndrome.

Et quelque part, c'est déprimant.

mercredi 12 avril 2006

Lost

C'est décidé, j'abandonne.
Non comme, malgré:
- le plus joli des petits hauts noirs [celui qui va vachement bien avec la jupe rouge, là],
- des cheveux lavés [et séchés] qui sentent bon le timotei rose,
- un sourire constant et un enthousiasme infaillible face à un Eightsome Reel ou à un Strip the Willow, malgré la grosse envie de pleurer sur ma hanche, qui continue à partir en couille [et qui m'a rappelé toute la journée que c'était peut-être finalement le ceilidh de trop, celui-ci],
- une conversation agréable [et même pas trop superficielle],
- et c'était même moi qui invitait,
et bien non, au lieu de me proposer de monter boire un café et plus si affinités alors que je le raccompagnais chez lui [merci chef de m'avoir rendu ta voiture], Lovely Mr K. m'a soudainement annoncé que maintenant il devait vite rentrer parce qu'il avait promis de passer un coup de fil à sa mère.
À SA MÈRE, bordel !
J'abandonne, sérieusement.
Je crois que je ne comprendrai décidément jamais rien aux hommes. [Avec une mention spéciale à ceux qui portent le kilt, donc].
But i can't help thinking that it's kind of sweet and refreshing to see that some people do have their priorities right, after all...

lundi 10 avril 2006

Nouvelles du front (de libération des chercheuses).

Fran est docteur.
Julia est mariée.
Le tout dans les dernières 24 heures.
Y'a du changement dans l'état civil du labo, aujourd'hui.

vendredi 7 avril 2006

Aaaaaaaah

Rien ne va plus, c'est n'importe quoi.
Après une journée passée à ronchonner sous ma couette (et devant un combo ER / desperate housewives) que la vie était trop dure.
Après une journée à faire semblant de faire ce que j'aurai du faire la veille, mais j'avais ronchonné sous la couette (et devant un combo ER / desperate housewives) à la place.
Voilà à présent une journée à regarder le ciel pleuvoir, puis briller, puis pleuvoir, puis briller.
Le tout couronné d'excuses qui pleuvent (et brillent) en pagaille: "Well, you know, you've been working so hard lately, you need a break !", "Well, it's always nerve racking to have to visit a loved one at the hospital", "Well, it's almost Easter anyway, it feels like holidays already...", "Everybody's away at the SEB meeting, fair enough you don't feel like working !", bref, mais enfin, SECOUEZ-MOI !!
(mais pas trop fort j'ai mal au dos)

mercredi 5 avril 2006

Boulet de Canon.

Si l'imprimante couleur du labo refuse de marcher correctement alors que je dois imprimer de toute urgence un document de 40 pages (et de 186MB) plein de photos, document que j'ai passé la soirée à preparer pour l'envoyer au plus vite demain matin à la première heure, parce qu'à défaut de pouvoir me déplacer, j'aimerai bien faire plaisir à Mamy Janette samedi prochain pour son anniversaire, je fais comment moi, hein ?
Bordel de saloperie de bordel de merde.
Mais oui, oh oui, je sais, rien ne sert de courir, le lièvre ne gagne jamais.
Putain de tortue.

lundi 3 avril 2006

Pas très loin, mais déjà trop.

Je suis descendue au G20 acheter des wasa pour Mamy. Jean-Jacques Goldman chante dans les hauts-parleurs, le vin est à 1€ et des brouettes, les boites de crème de marron débordent des étagères, et le miel que j'aime -pas le tout liquide avec winnie l'ourson dessus que j'achète chez moi- me fait des clins d'oeil. Mais ma valise est trop petite, alors je passe mon chemin en continuant à regarder la superette avec une sensation d'avoir appartenu. Au passé.
Je fais le tour du paté de maison, pour profiter de cette odeur du matin que j'aime bien, à Paris, et je me retrouve nez à nez avec des poissons en chocolat roses dans la vitrine de la boulangerie. Je connais 2 petits écossais à qui ils plairaient beaucoup, mais ma valise est trop petite. Et puis après tout tant pis, je ferai de la place, j'aime trop les voir sourire.
J'attends l'heure des visites, et puis l'avion me ramènera ce soir loin de Paris, loin de Mamy, loin de l'hopital, loin de la parenthèse familiale du week-end, mais pas vraiment loin de l'inquiétude, de l'envie d'être optimiste sans trop oser, de la tentation d'être pessimiste sans se le permettre, de l'incertitude, de la culpabilité d'être loin et de savoir que sauter dans un avion d'urgence, je ne pourrai certainement pas le faire tous les week-ends.
Même si voir Mamy sourire, j'aime vraiment encore trop ça pour m'en passer trop vite.
En direct de la capitale de la France et pas du tout au labo, c'était kiara @ 11:26