mardi 29 novembre 2005

Weed worker's day.

29/11/05

Personal Protective Equipment required.

J'ai mis le mauvais sous-tif aujourd'hui.
Si.
Le trop petit là, que j'ai quand même acheté comme il était vraiment pas cher et plutot joli. Mais duquel tout déborde, comme faire beaucoup trop de kilos, ça fini par avoir des répercussions un peu partout.
Enfin bref, j'aurai pas du. Le mettre s'entend. Pas aujourd'hui.
Parce que c'est quand même vachement embarassant de se retrouver la tête dans la poubelle transgénique et les seins à l'air sous les yeux ébahis d'une blouse blanche de passage. C'est à dire que prise dans l'action de pousser les autres sacs pour y glisser le mien, histoire d'éviter d'être celle qui s'y colle pour aller vider le tout à la serre, comme j'apprends à ne plus être gentille, serviable, et bonne poire, j'avais pas remarqué que mon décoleté s'était pris dans le scotch à autoclave. Dévoilant donc un sous-tif trop petit, et les morceaux de chair associées. Damned, si encore ça avait éte le le hollandais de l'étage du dessous... mais non.
Enfin bref, la prochaine fois je mettrai une blouse.
Boutonnée.
Jusqu'au cou.
Comme il se doit.
Bordel.
Et pendant ce temps là, la Science avance.
Ouais.

Relativité de comptoir.

G.: You know, i've been told that to know the age of the youngest possible partner you should have, you're supposed to divide your age by 2 and then add 7.
Eve: Uh ? Ok, whatever, let's try. Let's say i'm 30, coz you can't divide 29 by 2. So it would mean 30/2 = 15 + 7 = 22 years old ?!.. Hey, that's WAY too young for me !
G: Hey, you can't say that, it was my age 6 months ago !
Eve: Yeah, well, exactly !...
G: ....
Eve: Oh, hold-on, let's do it the other way, what would be the upper limit then ? 29-7 =22 x 2 = 44. Hm, 44 seems all right actually...
G: 44 ?!? You've got to be kidding, that's WAY too old for you !!!
Eve: Well, i don't think so, it's only 15 years older than me !
G: Yeah, well, exactly !...
Eve: ...

Tie your mother down...

Ma psy va bien, elle continue à écouter ma version des misérables [la version comique avec franches rigolades à la clef] un peu avachie dans sa chaise, les jambes croisées, chaque lundi soir. La semaine dernière, puisque le vent faisait tourbillonner la pluie, elle m’a dit que je devrais m’acheter un blouson avec une capuche qu’on peut attacher, c’est pas bien adapté là ton truc... j’ai réprimé l’envie de lui rappeler que j’avais déjà une mère mais merci, parce qu’après tout ça l’aurait encore fait plus rire, comme si elle ne savait pas qu’il y a une différence entre les noms qu’on donne aux gens et les faits, les vrais, elle qui m’écoute raconter mes histoires droles d’orpheline même pas orpheline chaque semaine.
Bref.
Ma chef va bien, un peu débordée, un peu surmenée, ce qui ne l’empêche pas de venir papoter auprès de ma paillasse chaque jour, et pas seulement pour me demander si j’ai enfin fini ma partie sur light and gibberellin signal integration, parce qu’elle sait bien que je vais la finir, un jour, oui, un jour. En attendant elle me raconte Annelie qui commence à marcher et Eben qui est à l’hopital cette semaine, elle me raconte son voyage à NY et ses dernières idées de funding. En attendant elle m’envoie des trucs à lire aussi, si jamais j’ai 5 minutes, et puis on se dit qu’on pourrait faire çi ou ça, d'ailleurs yes, that’s a good idea Eve... but i know you’re really busy too....
Bref.
Helen va bien, malgré le nouveau boulot stressant, malgré les embrouilles familiales, elle continue à me sourire dans le téléphone aussi souvent que j’en ai besoin, je continue à écouter ses histoires et à raconter mes aventures, parce qu’une relation à distance c’est possible quand même, quand on n'a pas d'autre choix, et qu'on s'aime.
Bref.
Ma mère... euh, aucune idée, je crois qu’elle n’a pas le temps, là.

lundi 28 novembre 2005

L'enfer, c'est les autres.

Sometimes, not really knowing why, i'm pretty pissed off with the world. All of it, including my friends, including people i usually care a lot about. Everybody just pisses me off. Big time. People say it's just hormonal. I'm not so sure. I guess i just reach a point where i'm fed up with "friends" assuming they can just ask anything from me, and colleagues who just don't really bother taking care of my feelings.
Today is one of those days. Wasn't a bad day though, i've felt quite happy harvesting seeds while listening to some old cheesy 80's french music, until the light switch of the growth rooms kicked me out. I'm not really stressed either, nor tired, nor even bored. Just pissed off. Maybe this email from my best friend in the morning has set the tone for the day though. Not knowing whether she was just joking (ah, ah, you're such a funny girl...) or if she was actually being serious telling me i'd have to lead the choir for her daughter's christening. You'd kind of expect a friend of 20 years to know that this kind of prospect is just very close to your vision of hell. Or maybe am i just being very naive, when i'm expecting my own best friend to care or even to think about my feelings. Oh well, anyway, she was surely joking, wasn't she ?
Make their day, be kind, be nice, don't do to others what you wouldn't like them to do to you...
Bullshit, obviously.

dimanche 27 novembre 2005

Les dimanches à la con...

En fait, le secret est là: je devrais juste arrêter d'avoir de grands projets pour tous mes dimanches. De ceux qui incluent des milliers de mots à écrire et bien plus de graines à récolter. Parce que le résultat est systématiquement le même, à croire que travailler le dimanche, c'est pêcher pécher.
Ah, tiens d'ailleurs, ça l'est.
Enfin, à défaut d'avoir commencé à remplir les objectifs studieux de la journée, et puisque dans 10 jours je débarque pour un court séjour en terre natale, je peux vous annoncer tout de go que j'suis vachement bien à jour dans les programmes de Canal+, là, ce soir. C'est quand même essentiel ça, non ?

J'ai donc je suis.

C'est en effectuant mon webshopping dominical que j'ai réalisé qu'aujourd'hui, Amazon me conseille tout spécialement et rien que pour moi l'achat du calendrier de Westlife et le dernier DVD de Barbie...
Très perspicaces, limite extra-lucides, chez Amazon... à l'évidence.

vendredi 25 novembre 2005

Hibernation.

Puisqu'il n'y a plus de saisons ma bonne dame, enfin du moins de mon coté de la planète s'entend, comme même Papa m'a envoyé une photo de son jardin tout blanc ce matin, c'est dire si c'est sérieux, et dans ce contexte de perte de repères climatiques et photopériodiques pas très bon pour la production de vitamine D, je me félicite de garder la tête sur les épaules et de conserver ce sens des priorités inégalé qui me caractérise si bien.
La question du jour est donc: "Putain quand est-ce qu'on dort ?", suivie de très près par "Putain quand est-ce qu'on bouffe ?", comme quoi la poésie du coton mouillé qui tombe, et tombe, et tombe, et fond bien trop vite, elle ne passera pas par moi. Aujourd'hui.

La maman des poissons elle est bien gentille...

Il est tard dans la nuit, nous glissons d'ailleurs tout doucement vers le tôt dans le matin, j'ai la tête farcie des centaines de références que j'ai lues ces derniers jours, je suis une newborn auxin-worshiper, même si je m'étais jurée qu'on ne m'y prendrait jamais, comme quoi fontaine machin ouais, ouais, oh ça va hein, et j'ai pondu une millionième théorie qui pourrait expliquer pas mal de choses, et qui a l'air presque plausible... tellement que c'en est un peu effrayant, en fait.
Les cones bleus finntip sont devenus mes meilleurs amis, parce que ça se machouille encore mieux que des capuchons de stylos, la health and safety compliance en moins, ce qui est évidemment le dernier de mes soucis, sauf aujourd'hui, où ma collection de mugs et de thés a du trouver asile politique dans le bureau là-bas, là où je ne vais jamais, visite annuelle des services de sécurité, et branle-bas de combat dans tout l'institut. Evidemment j'étais sans blouse, et "on" me l'a fait remarquer, ce à quoi j'ai répondu que pour rédiger un article sur mon ordinateur, fut-ce dans l'enceinte du labo, fallait quand même pas venir me casser les couilles avec une blouse... euh, enfin non, je ne suis pas aussi courageuse agressive grossière, mais je l'ai pensé très fort, quand même.
Enfin bref, on dirait donc qu'il serait temps d'essayer de faire un peu de vide et d'OUBLIER LE LABO pour réussir à m'endormir [ouais, ouais, les majuscules c'est pour me convaincre]. Ce qui m'attire autant qu'une assiette d'oignons crus, c'est à dire quand même vachement pas du tout.
J'aimerais bien habiter sur une planète où les jours durent des années, et où la sélection naturelle ne nous obligerait pas à dormir... eh, j'y pense, peut-être que je pourrai devenir un poisson dans une prochaine vie ?

mercredi 23 novembre 2005

Mauvaise foi matinale.

Ce n'est pas une, mais 2 boites de chocolats que chef m'a apportées ce matin.
1 de la part des enfants, parce que je suis leur copine préférée.
1 "for your hard work on machintruc", parce qu'il parait qu'il faut quand même fêter ça.
Alors comment je fais moi, pour garder mon capital grognon qui me va si bien au teint, la bouche pleine de chocolat, hein ?
Life sucks, really...

mardi 22 novembre 2005

Once bitten, twice shy.

Je crois qu'un seule conclusion définitive s'impose: life sucks.
Ce qui malgré ce que j'ai pensé pendant de nombreuses années n'a rien de cochon, et tout d'une conclusion vachement logique aux évènements de la journée, et des 10000 autres qui l'ont précédée, en admettant que jusqu'à 2 ans et demi, ça allait quand même encore (mais en même temps j'ai pas tellement de souvenirs)
Enfin bref, puisque je ne sais pas dire non, même si j'ai pourtant bien appris, malgré ce que je m'évertue à répéter (non, comme ce que je n'ai jamais appris c'est que si je dis "non" on ne va pas m'abandonner, mais ça c'est la leçon d'après, celle pour ma prochaine vie, là c'est foutu, j'peux plus changer de parents il parait), enfin bref, me voici donc avec un téléphone qui n'arrête plus de sonner depuis 3 jours, avec 5 misscalls juste pour ce soir entre 16h30 et 20h34, parce que je suis une fille gentille qui sait se laisser bouffer, et que du coup, je suis la cible parfaite pour une invasion surprise. Effectivement, je pourrais répondre au téléphone et demander un arrêt des hostilités, mais c'est sans compter sur ma trouillardise légendaire dès qu'il s'agit de dire que je me sens un tantinet harcelée là, surtout quand le monsieur en face a 86 ans et se sent un peu tout seul, ce qui me fait de la peine.
Bref, life sucks.
D'autant que ma psy ne m'aide pas, à me répéter qu'il vaut mieux s'entendre dire "non" plutot que "oui" en réalisant plus tard que c'était de mauvaise grace, et que si je continue à ne pas être capable de définir les limites de mon acceptable, je vais finir par blesser du monde. C'est simple pourtant, mon acceptable il se limite à un petit garçon de 2 ans et sa soeur de 1 an. Les autres, ils sont hors limite, à de rares exceptions près, non comme quand même je ne suis pas complètement misanthrope, c'est juste ce soir. Une simple réaction nerveuse face à la pénurie de capuchons de stylos à bouffer, parce qu'il parait qu'il faut que j'arrête d'aller chercher 2 nouveaux BIC au store chaque jour, ça devient louche. Je vais peut-être me mettre à téter des eppendorfs, finalement, ça devrait faire l'affaire.
Enfin bref, et au cas où le message ne serait pas passé, life sucks disais-je donc.
Alors j'ai décidé de me suicider au thé à la mure. Parce que malgré mes nombreuses tentatives au cours de mes années étudiante-révision-ne-jamais-dormir-une-veille-d'exam (m'enfin je déconseille fortement la surdose de guronsan, 7 ça fait pas tellement du bien), je n'ai donc jamais réussi à m'achever, et j'ai toujours mis cet échec sur le compte de mon addiction honteuse au twinings orange-cannelle. Oui, oui, c'est sur, il semblerait que je recommence à être un chouilla incohérente, c'est peut-être un signe après tout. Lipton m'a tuer... non, comme on ne s'imagine pas la terrible surprise lorsqu'à peine descendue d'un avion en provenance des British Isles, on s'aperçoit en farfouillant dans dans son Carrefour (ou était-ce Géant?) préféré qu'Eléphant est mort, vive Lipton, vraiment. Est-ce qu'ils ont fait une pub larmoyante comme pour la naissance de la Super5, cette connasse qui doit bien être un mec pour avoir fait pleurer ma bonne vieille Renault 5 ?
Comme quoi, vraiment, life sucks.
Et ce malgré la rapidité de Current biology qui publie donc plus vite que son ombre, et qui m'a permis aujourd'hui même de devenir une grande fille et de m'émanciper de mon Marcel, ce qui finalement après 3 ans de postdoc est quelque part un évènement majeur dont je suis pourtant loin d'être fière, parce que bon, ma bombe-de-la-mort-qui-tue est toujours entrain de sécher dans le lyophilisateur depuis ce WE, et les T1 viennent juste d'être semées pour sélection, et si je n'arrive pas à reproduire mon phénotype, c'est accompagné de KCN que je vais le déguster, mon thé à la mure, même si j'ai laissé mon stock caché dans le tiroir sous ma paillasse à Grenoble, après tout la téléportation c'est quand même pas fait pour les chiens. Enfin bref, la publication de l'un des side projects ne fait pas mes gros titres ce soir, malgré l'excitation de chef, définitivement. D'autant que pubmed ne l'a pas encore enregistré, et que du coup c'est même pas drole, et il ne me reste plus qu'à continuer à m'extasier sur le COP9 signalosome (dont quelque part, je dois bien l'avouer, je me contrefous) en continuant à faire chauffer de l'eau pour ne pas perdre le rythme au concours de descente de thé, pas à la mure finalement mais au caramel, parce que j'ai plus de sachets mauves, eh merde.
Est-ce que je l'ai déjà dit que life sucks ?

dimanche 20 novembre 2005

Baby love...

Etre accueillie par des cris de joie et des bras qui se tendent.
"Eve ! Eve ! Eve !"
Chanter dans la voiture, même pas en rythme, même pas des vrais mots, et puis les laisser s'endormir.
Consoler le gros chagrin de la grosse frayeur, parce qu'un doggie en dessin c'est joli, mais en vrai ça fait super peur, surtout quand ça veut juste dire bonjour.
Rassurer, jouer, dire des bêtises, mettre des cuillères de purée dans la bouche, couper du jambon et du fromage, manger des kinder pingui.
Se rouler dans la boue au pied du toboggan, se cacher dans les cabanes, pousser les balançoires en essayant d'éviter les coups de pieds qui font rigoler, réchauffer les mains toutes gelées, faire la course en poussette.
Changer le pantalon tout crotté, les couches mouillées, et retourner jouer avec les nouveaux copains.
Repartir vers la maison, conduire la peur au ventre sur des routes obscures en se concentrant sur chaque virage alors que les 2 sièges bébés ronflent à plein poumon.
Retrouver la maison, jouer dans l'eau chaude du bain, laisser les parents prendre le relais.
Dire bye-bye, voir la main d'une petite fille rieuse qui s'agite, recevoir un gros calin d'un petit garçon prêt à repartir immédiatement, chaussures à la main.
Promettre de revenir bientôt, tout en pensant qu'en fait, on recommencerait bien demain.

jeudi 17 novembre 2005

The KB warren...

...or when Watership Down is actually in the neighbourhood.
Entre 3 et 4 heures du matin, dans la froide obscurité de la nuit écossaise, la pelouse est en ébullition. Silflay sous la pleine lune pour les lapins du campus. L'arrivée de l'humaine-au-baton-qui-brule alerte la Owsla, en charge d'organiser le replis de la population lapine vers les terriers alentours, retraite qui malheureusement se transforme en éparpillement erratique, sous le coup de la surprise.
Alors de peur de les rabattre vers les quelques rares hrududus qui apparaissent de temps à autre sur la grosse avenue bordant l'université, je m'éloigne, je fais un détour, emportant avec moi mes odeurs de baton brulé et ma curiosité tout nouvelle pour les moeurs du peuple d'El-Ahrairah.
However friendly i could try to be, humans are one of the Thousand Enemies, and rabbits will never trust them...

mercredi 16 novembre 2005

Déjà vu.

Il y a des instants qui se répètent et qui me font rire.
Pas d'un rire joyeux, non, juste d'un rire un peu ironique, un peu attendri, un sourire qui grogne plus qu'un rire finalement, un peu comme celui que je réserve à ma psy quand je lui raconte mes histoires même-pas-droles-mais-qui-me-font-rire. L'avantage d'avoir un sens de l'humour (ou une résilience ?) hors du commun.
Enfin bref, cette impression de déjà vu [avec la bouillie dans la bouche dans le texte, oui], m'étirer en regardant l'horloge là en bas de l'écran et me dire "allez, à 3 heures au plus tard j'arrête sinon demain je vais encore arriver en retard", ça réussit encore à me faire rigoler doucement. L'inconnue au tableau étant ma capacité à être satisfaite de l'avancement des travaux dans quelques heures, et à rentrer me coucher sans avoir atteint les objectifs de la journée.
J'ai toujours préféré l'illusion de l'énergie potentielle à la dure réalité l'énergie cinétique, de toute façon.
Enfin bref, n'importe quoi plutôt que de finir mes phrases. 'Like the GH3 family, Aux/IAA transcripts accumulate following auxin exposure...'
Oh, et histoire de parler pour ne rien dire et de faire partager mes découvertes du jour, dans ma nouvelle langue maternelle [rapport à la nationalité (américaine...) de ma sus-mentionnée substitut maternel psy], nonobstant se dit notwithstanding, ce qui peut paraitre très futile comme information, mais qui s'avère quand même finalement assez primordial quand on vient d'aligner however et nevertheless et qu'on est tout à coup un peu coincée, là.

Sleeping on the sofa...

Quand le bus a tourné là à 20 mètres devant moi, je savais que non seulement je serai en retard au cours d’espagnol mais qu’en plus j’en aurais pour 30 minutes à me congeler les mains dans mes poches en attendant le suivant. Alors j’ai bifurqué. C’est humain après tout hein. Et je suis rentrée à la maison. Et voir l’horloge de la cuisine afficher 18h40 un mardi soir, je ne sais pas si ça m’était jamais arrivé avant, finalement. Tout comme m’endormir avant 20h00, d’ailleurs. Las, m’étant endormie sur le canapé du salon, moelleux et confortable pour regarder la télé, certes, mais quand même assez moyen dès qu’il s’agit d’y passer une dizaine d’heures à roupiller dessus, surtout avec le menu du DVD qui tourne en fond sonore, je me suis réveillée fraiche comme une rose fanée, sur le coup des 23h04, enfin si on décide de faire confiance à l’horloge du salon, s'entend. J’aurai certes pu alors ramasser la couverture à mes pieds, et filer au lit, histoire de préserver mon capital sommeil et d’en ajouter un peu en banque, parce que de ce coté là je suis souvent à découvert, faut dire, mais c’était sans compter sur ma manie de toujours ranger le salon avant de le quitter –un truc qui pourtant est optionnel par rapport au passage de l’aspirateur, parait-il, mais je devrais peut-être arrêter mes polémiques à la con- et qui m’a fait me retrouver les yeux glués à la télé (ben oui, en éteignant le lecteur de DVD). Et voilà, le mal était fait, puisque la télé et moi, c'est une grande histoire de dépendance, et après plus de 3 heures de sieste, je n'avais finalement tout à coup plus trop sommeil.
En rejoignant mon lit 6 heures plus tard, alors que les cours de Sciences de la BBC learning zone commençaient à me bercer efficacement (mais euh maintenant je SAIS qu'il existe 3 types de roches: volcaniques, métamorphiques, et un autre... oui bon non je sais plus.... Mais par contre je sais la différence entre une transformation chimique et physique [une histoire de réversibilité et de conservation de la masse ou non], et j'ai appris ce que signifiait différenciation cellulaire [oui, d'accord, ça je savais déjà]), il me restait de nombreuses questions sur lesquelles m'endormir en grelotant sous le poids de mes 2 couettes (parce qu'à 5h30 du matin, il fait FROID, bordel)... Bref, John Deacon est-il réellement muet, ou juste maladivement timide ? Peut-on vraiment achever un dauphin à coup de maillet ? (non comme à ce moment là je me suis cachée sous la couverture)(oh mais oui c'était un film, c'était pas pour de vrai, enfin..)(même qu'à la fin la femme du capitaine elle meurt noyée, et que c'était vachement triste, un peu comme Le cercle des poètes disparus mais en moins bien). Peut-on jouer au volley-ball avec des talons ? Qu'est-ce qui définit un homme, son nombre de chromosomes X (et Y, donc), ou sa sexualité ?
Bref, tout plein d'interrogations totalement existentielles qui m'ont permis de rêver jusqu'à 9 heures ce matin, heure à laquelle je me suis réveillée en sursaut et en m'apercevant qu'une fois de plus, j'étais en retard pour aller au labo... bref, décidément, mes nuits sont définitivement plus riches et plus variées que mes jours, on dirait.

mardi 15 novembre 2005

Débranche ?…

Coincée entre mes "il faut", mes "je dois", mon manque de temps, et tout ce qu’il y a à faire, tout ce qui reste à faire, tout ce que j’ai peur de ne pas réussir à faire, tout ce que je refuse de déléguer, tout ce que j’accepte de prendre en charge, je me fatigue, et je reste là, à essayer inefficacement de me remotiver, à essayer inefficacement d’écrire des trucs qui ne font pas vraiment beaucoup de sens, à essayer vainement de me concentrer sur les prochaines étapes, sans oublier de finir les trucs en court.
J'aurai juste besoin de quelques jours de vacances. Quelques jours sans penser au labo. Quelques jours sans entendre "how’s the writting going ?", quelques jours sans regarder ma to do list là, au-dessus de mon bureau, quelques jours sans bouffer les pates au fromage ou les frites à la sauce tartare de la cantine, quelques jours sans poser mes fesses sur mon tabouret, quelques jours sans avoir à gérer quoique ce soit, quelques jours sans responsabilité, sans soucis, sans oublis, sans bailler, sans se forcer, sans voir encore et encore le toit des serres par la fenêtre du labo, sans arroser les plantes, sans regarder mon ordinateur dans le blanc de l’écran.
Mais c’est pas possible.
Se reposer, c'est mal, et prendre des vacances, je sais pas faire, j’ai pas appris.

samedi 12 novembre 2005

Friends.

Sometimes i feel lonely, preparing myself for yet another night in the lab...
And then suddenly he's here, next to my bench, smiling at me.
Come-on, let's have a drink Eve, you're not still working right now are you ?
And suddenly, no question is worth the worries, no work is worth the pain, i just let myself sink into his warm friendship and enjoy his presence.
And few hours later, after a mixture of serious discussions, silly giggles, hardcore science brainstorming, sometimes too many drinks, often a plate of greasy food, he waves me goodbye - see you tomorrow, and i know that he means it, that he will see me tomorrow, and that we'll carry on spending some time together, simply because we like spending time with each other.
And what i'm left with is this relaxing smile, the one that makes you feel happy inside, the one that makes you remember that eventually, nothing is more precious than a true friend.

vendredi 11 novembre 2005

Sans queue ni tête.

Puisqu'après tout je suis une fille plutôt rigide et que j'ai du mal à échapper aux schémas mentaux dans lesquels je m'enfonce pendant plusieurs jours d'affilée [ma psy, 2005], j'ai décidé d'arrêter de me battre et de finalement continuer à citer mes sources tous les 30 mots et non à la fin de chaque phrase comme une autorité supérieure me l'a pourtant tout récemment suggéré [chef, 2005]. Bref, et histoire de parler pour ne rien dire, ce qui semblerait être approprié en ces lieux [wikipédia, 2005], un gateau au yaourt citron-citron vert réalisé sans yaourt mais avec du lait et plein de beurre, c'est finalement vachement bon [cake-club, 2005], même si ça ne peut plus vraiment s'appeler gateau au yaourt, du coup [sens commun, 2005; wikipédia, 2005]. Enfin bref, et pour continuer dans les futilités sans importance que j'affectionne tout particulièrement [on-dit, 1976-2005], une bizarre coïncidence, parfois appelée synchronicité par certains mystiques de mes amis [Geez, 2001], a décerné à la date du 8 novembre le titre de "journée internationale de l'aspirateur" [kiara, 2004; kiara, 2005]. Parce qu'après tout, rien n'est plus important qu'une moquette sans miettes [Fiona, 2005; pour revue: Papa, années 80].
Je crois que décidément, si j'étais un homme, je serais capitaine, moi aussi. [Tell, 1981; windows media player, 2005].

jeudi 10 novembre 2005

Docteur ès lièvre [comment ça rien ne sert de courir ??]

A force de répéter que j'étais en retard mais que promis dans 2 jours tu auras un truc à lire sur ton bureau - euh oui mais finalement non j'ai pas encore eu le temps - ah on avait dit que la date limite c'était le début de la semaine dernière, vraiment ? - Oui, oui, j'y travaille là, ça vient...
Bref, à force, chef m'a gluée à ma chaise de bureau, et je n'ai jamais autant lu-écrit-réfléchit-re-lu-re-écrit-machouillé mes capuchons de stylos qu'au cours de ces 3 derniers jours, enfin à part pendant l'époque rédaction de thèse, mais on avait dit que c'était du passé oublié, enterré, terminé... rédaction de quoi tu dis ?
Enfin, la moyenne est à 1500 mots par jour, ce qui peut paraitre tout petit comme ça, mais quand il ne s'agit pas vraiment de jolis mots mais de trucs qui sonnent comme "auxin", "statoliths", "heterodimers", ou encore "enhancement of the second positive curvature", voire "phyA mediated far-red high-irradiance", là tout de suite, 1500 mots par jour, ça ressemble à un calvaire, voire à un exploit.
Et pusiqu'au total mon cerveau est au bord de la crampe et va bientôt rendre l'âme, RIP, je me suis promis que la prochaine fois, je m'y mets en avance et je finis tranquillement et calmement ET AVANT LA DATE LIMITE, bordel ! [oui, je sais, c'est exactement ce que j'avais déjà dit après la rédaction de ma thè... euh... de quoi déjà ?..]

mardi 8 novembre 2005

La part de l'autre...

GrandPa, 86 ans, veuf depuis quelques semaines, et heureux d'avoir ma compagnie en ce dimanche après-midi.
GrandPa qui a tout vécu, la pauvreté des années 20 dans la banlieue glaswégienne, les prisons allemandes entre 1940 et 1945, des dizaines d'années d'expatriation dans les tropiques en tant qu'expert forrestier, les 17 ans de souffrance de sa femme.
GrandPa qui me présente avec fierté au golf-club où il vient prendre son lunch chaque jour. "Is this your grand-daughter ?". "No, she's my grand-daughter's flatmate... she comes from France you know and she's a doctor in Science !!"
GrandPa avec qui je rigole affalée dans un fauteuil, une tasse de thé à la main, mes baskets un peu sales à coté de ses pantoufles, sur son cale-pieds.
GrandPa qui n'a jamais entendu parler de ce groupe de rock qui passe à la télé, qui me montre la cornemuse qu'il a fabriqué à l'époque, quand ses yeux ne le trahissaient pas, qui me laisse la meilleure place contre la fenêtre, pour que je puisse admirer la lumière sur la plage de North Berwick.
GrandPa qui me serre dans ses bras quand je repars prendre le train pour rentrer à la maison, me faisant promettre de revenir le voir bientot.
Alors que répondre à GrandPa, quand il me dit, sur de lui et fort de ses 86 ans d'expérience, que si, la violence peut être dans les gènes, regarde le peuple allemand, ils sont tous fous et violents là-bas. Comment lui dire, à GrandPa, qu'avec ce genre de raisonnement, il est tout proche de l'Hitler qu'il a combattu ? Je n'ai pas vu mes 40 compagnons prisonniers de guerre se faire fusiller devant mes yeux en 1944, moi, je n'ai rien à dire, rien à débattre. Alors je me tais lachement et je vais tristement préparer un autre café en lui racontant les dernier potins du labo, parce que malgré tout je l'aime beaucoup, GrandPa...

Scène de ménage.

Samedi dernier, dans un effort unilatéral de maintient du cessez-le-feu à la maison, j'ai passé l'aspirateur [et nettoyé la baignoire, et les toilettes, et les plaques de cuisson, et...]. Et alors que je maneuvrais la bête sur le long tapis rouge du couloir, un épais nuage de poussière grise s'est échappé de son corps, révélant l'apparition soudaine de 2 fentes bien mal placées.
Enfin bref, et en d'autres termes, samedi dernier, alors que je tentais un effort désepéré et surhumain pour maintenir la paix à la maison, j'ai cassé l'aspirateur. Maintenant plus personne ne pourra me reprocher de ne pas le passer, puisque sa seule utilité est désormais de balancer le peu de poussière qu'il aspire au niveau du sol en aérosol tout autour de lui. Ce qui n'est pas tellement pratique pour nettoyer la moquette, et fait salement éternuer, en plus.
J'avais pourtant prévenu, hein, que le ménage c'était pas pour moi...

vendredi 4 novembre 2005

L'odyssée.

Je me souviens du départ, des adieux sur le quai de la gare, Maman et Jérôme, de l'angoisse de ne pas pouvoir tout porter, de l'inconscience entourant cette journée, pendant laquelle je n'ai pas réalisé une seule fois que j'étais entrain de changer tout mon quotidien, pour de vrai.
Je me souviens de l'agacement d'avoir raté l'entrée dans le tunnel, de la difficulté à garder les yeux ouverts pour admirer les paturages verdoyants et les maisons alignées, du gentil vieux monsieur chauffeur de taxi, sourire réconfortant dans cette capitale inconnue, de la petite fille et de son ours en peluche blanc-sale, dans ce bus qui n'en finissait pas de rouler dans l'obscurité pénétrante.
Je me souviens de la pluie battante, de ces 3 énormes valises balancées dans une flaque d'eau par un chauffeur de taxi grincheux, de l'impression surréaliste de me sentir si vite chez moi dans ce nouvel environement, grace à la dizaine de photos épinglées au mur avant même l'ouverture de la première valise.
Je me souviens de l'arrivée au 3ème étage, le lendemain, à 9h30 précises, des premiers mots d'accueil de chef, tout sourire, de l'impression d'être un peu perdue quand même, du soulagement de retrouver mon chemin vers la maison, des boites de conserves déchiffrées avec l'aide de mon dictionnaire, des premières soirées passées sur le seuil de ma chambre à espionner mes proprios, juste pour entendre une voix, juste pour ne plus être toute seule, même si je ne comprenais pas ce qu'ils disaient.
C'était il y a exactement 3 ans, aujourd'hui.
Ce qui signifie que c'est donc ce WE que j'aurai du rentrer en France pour toujours, d'après mon plan de l'époque.
Pas de sirènes, pas de cyclopes, même pas un ouragan ou deux pour déstabiliser mon embarcation... et pourtant... aurais-je juste subit la malédiction de Poséidon sans le savoir ?

jeudi 3 novembre 2005

Sa meilleure amie ?

Aujourd'hui, j'ai rencontré l'undergrad qui va me servir d'esclave à partir du mois de janvier. Et en la voyant arriver habillée et maquillée à la perfection, avec ses petits talons, ses jolis yeux et ses cheveux lissés, j'ai pensé que dans un labo féminin-hétérosexuelle à 83%, c'était quand même un peu du gachis, une telle débauche de beauté [d'autant que le 17% restant est marié et père de 3 joyeux bébés, ce qui ne l'empêche pas de se rincer l'oeil, certes, mais bon]. Heureusement, elle n'est pas seulement jeune, blonde et jolie, mais aussi particulièrement gentille et apparemment motivée, "mon" undergrad, ce qui m'a un peu rassuré sur mes capacités à passionner mon auditoire avec mon sujet de recherche. Enfin bref, il semblerait donc que dans la grande lotterie de l'attribution des honours projects, j'aie été plutot chanceuse.
Toujours est-il qu'en allant faire un tour sur Amazon ce soir [oui, oui, il y a un rapport], je suis tombée sur cette photo.
Choc.
[Oui oh et la façon dont j'ai pu atterrir sur cette photo ne vous regarde pas, non]
Et voici donc le scoop de la journée: Lorie a une soeur jumelle secrète [dont elle a certainement été séparée à la naissance], étudiante en biologie ici même en Ecosse. Et à partir de janvier, la jumelle de Lorie, elle va donc faire esclave dans mon labo.
Ouais.
Je sais.
Moi aussi ça m'en a bouché un coin.

mercredi 2 novembre 2005

La vie en rose...

Puisque ces derniers jours, ma vieille manie de me prendre pour Cosette m'est retombée sur le coin de la gueule, accompagnée d'une tendance à entretenir mon misérabilisme avec un zèle que je ferais surement mieux d'appliquer au passage de l'aspirateur, enfin il parait, j'ai décidé de me mettre sous perfusion, parce que ça suffit comme ça quoi merde. Alors la playlist du jour s'appelle "NRG", et pas moins [et oui j'épelle en anglais si je veux]. Résultat: au lieu de chouiner que personne ne m'aime et que la vie est dure en portant le lourd bidon d'eau distillée de la salle commune au labo, je fredonne et je danse au son de Dancing Queen, et finalement nul besoin d'un Jean Valjean sur mon chemin pour avoir envie de sourire à la ronde, surtout en sifflotant des obscénités sur une certaine Daniella [oui, celle où on peut s'y mettre à 3], comme quoi être en territoire anglophone, ça a ses charmes.
Mais voilà, la batterie de mon petit mp3 player est à plat, il pleut, et je dois passer par le supermarché avant de rentrer et porter mes lourdes courses jusqu'à la maison où je trouverai certainement une cuisine dévastée et envahie de vaiselle sale, et un salon peu acceuillant où les Thénardiers seront entrain de regarder la télé au coin du feu affalés sur le canapé, m'obligeant à me diriger tristement vers ma chambre pour y lire les publis qui y trainent, avant d'y dormir ma maigre nuit.
Oui, oh, ça va, j'exagère si je veux hein.
Alors bon, voilà, Mr Jean Valjean, si tu pouvais m'acheter ça là, je t'en serai éternellement reconnaissante et plus si affinités, parce que oui, we are living in a material world, and i am a material girl.
Sur ce, j'y vais avant que la neige ne s'y mette, hein.

Licence IV.

J'ai comme l'impression que mon cerveau se ramollit de jour en jour, entrainant dans sa chute mon sens créatif, mon énergie, et ma facilité à bavarder. Non pas que j'aie jamais trouvé le bavardage facile, puisqu'il est un fait que je parle toujours trop ou pas assez, et rarement aux inconnus. Enfin bref, finalement, ce rythme ralenti est peut-être l'un des premiers signes des dommages cérébraux causés par ma fréquentation un chouilla trop assidue des public houses du quartier ces derniers temps. Mais bon, c'est bien connu, les chagrins d'amour se soignent au bar, et je suis une parfaite bonne copine dans ces moments là, capable de sacrifier un gros paquet neurones, noyés dans la bière sur l'autel de l'amitié.
Oh oui, je sais bien que je raconterai n'importe quoi pour justifier ma flemme d'aller vérifier mes PCR là de suite...