mardi 31 janvier 2006

Stepping out of the comfort zone.

Une de mes résolutions pour l’année 2006, outre le vœu de monter à pied à la cafét tous les midis jusqu’à la fin des temps, entraînant avec moi un labo ronchon mais finalement bien plus en forme, c’était de commencer à dire oui un peu plus. Oh, dire oui, je sais faire, mais pas aux trucs imprévus, effrayants, différents. Parce que je suis un rat de labo heureux entre ses paillasses, et que regarder à l’extérieur me fait souvent mal aux yeux.
C’est ainsi que la semaine dernière, au lieu de célébrer le Haggis devant la télé, je me suis retrouvée à tournoyer au son des accordéons avec tout plein de monde et surtout un gentil portugais – chimiste de son état, la fameuse mafia luxembourgeoise ayant encore frappé.
C’est ainsi que le WE prochain, je vais peut-être apparaître peinturlurée et surtout frigorifiée à la télé, vu que la mafia luxembourgo-chimiste refrappe, cette fois-ci sur un ballon ovale, Ecosse-France à 2 pas de la maison, après tout ça peut être drôle, même si je n’ai pas encore décidé si avec le bleu et le blanc je vais porter du rouge… j’espère qu’il y aura un vendeur de café pour réchauffer les faux supporters qui viennent en touristes même pas chauvins, quand même.
C’est ainsi que jeudi soir j’ai date, enfin je crois, enfin c’est ce qu’on avait dit la semaine dernière, enfin… j’ai date, quoi.
C’est ainsi que d’ici quelques semaines je vais participer à un hen week-end dans un Center Parcs. Oui, oui, un de ces machins où on passe la journée en maillot de bains, comme quoi je suis un peu inconsciente avec ma nouvelle résolution de dire oui. Même pas peur, sur les 16 filles, y’en aura bien au moins une de pas aussi anorexique que la mariée, hein…
Bref, la métamorphose en animal social est en cours.
Et je ne suis pas tellement sure d’aimer ça, finalement.

lundi 30 janvier 2006

L'arroseur arrosé...

Let the artist work...

dimanche 29 janvier 2006

mercredi 25 janvier 2006

Burnt night.

Puisqu'il n'y a pas que la romance et les week-end de visites-de-copines dans la vie, même si aujourd'hui c'est la grande fête du haggis, et que j'ai dignement célébré la mémoire de Robert Burns en dégustant mon veggie haggis à la cantine, accompagné d'une canette d'irn-bru, et que ce soir y'a ceilidh, ce qui ne va pas arranger mon quota de sommeil en retard, parce qu'avoir une vie sociale, c'est bien beau, mais il faut bien travailler aussi, et du coup dormir devient secondaire, bref, puisqu'il faut bien se souvenir de ses priorités dans la vie, et que la mienne se situe dans un coin de labo entre 2 paillasses, j'ai enfin attaqué le remplissage du cahier de labo laissé en vrac depuis plus de 4 mois, parce que non seulement je n'ai jamais le temps mais en plus je n'ai vraiment vraiment pas le temps.
Bref, malgré ma manie de mettre des dates partout, il semblerait que ce gel du 28 septembre (un mercredi, donc) ne m'ait pas laissé un souvenir fulgurant. Ainsi que nombreux de ses petits frères, puisque si je n'ai pas le temps, c'est que je travaille beaucoup, et que donc j'accumule tout plein de résultats qui finissent dans les oubliettes de ma pensée, et je pique des expressions aux chanteurs populaires si je veux.
Alors peut-être qu'il me faudrait un secrétaire.
Ou un second cerveau.
Ou un amour du travail bien fini, classé, rangé.
Voire un chef exigeant qui vérifie mes cahiers tous les soirs, un peu comme à l'école.
Enfin à la place, je vais me contenter d'un petit peu de whisky, là, d'accord ?

Advienne que pourra...

Evidemment, la vie n'est jamais aussi simple que je le croyais, et mes catégories sont mauvaises, on dirait. Par exemple, il semblerait que l'homme soit un être humain comme les autres, pas une enflure violente et foncièrement méchante. En même temps je m'en doutais un peu, mais exagérer et se renforcer dans des croyances sécurisantes, j'ai toujours trouvé ça confortable.
Bon, du coup j'ai date la semaine prochaine avec un gentil garçon. Enfin on se fait croire que c'est juste pour m'économiser un timbre qu'on va aller manger ensemble, mais bon, la naïveté n'est parfois qu'une apparence. Parfois. De toute façon il n'est ni biologiste, ni islandais, et il ne joue même pas de guitare, alors peut-être que j'ai finalement juste accepté histoire de ne pas faire payer au labo mon courrier personnel, parce que c'est mal, et que la boite aux lettres est au moins à... pas très loin, mais prétendons.
Bref.
Il n'empêche, j'ai appris hier soir que mon humour-à-2-francs-qui-me-sauve-des-situations-embarassantes-ou-difficiles pouvait en fait être agressif. Alors que mon but dans la vie est de devenir assertive, enfin c'est ce que j'ai prétendu en m'inscrivant au cours "Assertiveness and self-confidence building". Finalement j'ai peut-être menti. Ce qui est mal aussi, mais puisque je ne mets plus mon courrier personnel dans le casier "out" pour le postier du labo, ça fait un mal pour un bien, match nul, la culpabilité ne m'étreindra pas aujourd'hui. Enfin pas encore.
Mais je me demande quand même: suis-je la seule fille au monde à ne pas posséder de sèche-cheveux ?

dimanche 22 janvier 2006

Polygamie ou infidélité passagère ?

Après plusieurs mois à résister et à cultiver des préjugés idiots sur l'autre coté du pays et ses nuages industriels, j'ai enfin fini par prendre un train vers l'ouest pour aller à la rencontre de la rivale, la grande ville, la vraie ville diraient même certains, qui comparent Edimbourg à Disneyland.
Glasgow, donc.
Première rencontre, et coup de foudre quasi-instantané. Le guide y aura certainement grandement contribué, certes.
Les rues sont immenses et les bâtiments jolis, le mélange des genres n'est pas toujours harmonieux mais donne un caractère particulièrement charmeur à l'ensemble, et surtout l'université perchée sur la colline me rend nostalgique des vieilles pierres, moi qui vit dans un labo tout neuf.
Convaincue.
Avec un sentiment d'infidélité terrible, parce qu'en tant qu'édimbourgeoise, s'il est un crime qui me soit impardonnable, c'est de tomber en admiration devant Glasgow. La capitale ou la première ville d'Ecosse, il est d'usage de choisir son camp entre les deux, et voilà que tout à coup mon coeur balance.
Dans le train qui nous ramène, Helen et moi, je revois les images des dernières 24 heures qui défilent, et me mets à rêver d'un second postdoc sur la cote ouest, à l'abris du clocher de l'université.
A la sortie de la gare, je commence à être persuadée que ce serait décidément l'idée du siècle, lorsque je lève les yeux sur les lumières qui m'entourent, le château au loin, North bridge plus près, et son hôtel à 2 pas.
Et tout à coup l'évidence me saute aux yeux.
Edinburgh is the winner.

jeudi 19 janvier 2006

Egoïste.

J'erre dans les allées du supermarché, incapable de me concentrer.
Après avoir passé 2 heures à servir de terrain de jeu à une petite fille qui du haut de ses 14 mois marche décidément de mieux en mieux, alors que chef grelottait de froid, malade, couchée, et en attendant l'arrivée de mari-de-chef, de retour de sa conférence en Allemagne, je me retrouve là, un peu fatiguée, un peu décalée.
Mais qu'est-ce que je fais ici déjà ?
Ah oui, les machins pour les crêpes.
Le petit garçon que j'aime était tout pale aussi, comme sa mère, fatigué, malade, le même virus.
La femme de Dan ne va pas bien non plus, du tout. Et c'est tellement inquiétant qu'on refuse d'en parler, de peur de dire des mots trop forts, des mots définitifs. Dan est à la maison, il "garde le zoo", dit-on en souriant, parce qu'il faut bien sourire même quand on a la trouille, et que 3 gamins, c'est vrai que c'est un vrai zoo.
Et il faut bien continuer à faire ses courses, aussi.
Alors j'erre dans les allées du supermarché, à me demander ce que je suis censée acheter pour mettre sur les crêpes, puisqu'une bouffée d'air frais bristolien arrive ce soir, et que du coup j'ai promis de faire des crêpes pour célébrer.
J'erre dans ce supermarché et je me contrefous de ces putains de crêpes, en fait, les futilités m'emmerdent aujourd'hui.
Ce qui évidemment ne rime à rien, et est même contre-productif.
Alors j'achète des machins pour mettre sur les crêpes, et ce soir je vais oublier égoïstement que pendant que je rigole avec Helen, d'autres ailleurs sont dans le désarroi.

mercredi 18 janvier 2006

Un jour, quand je serai grand, moi aussi je serai heureux.

J'ai du mal à croire qu'on puisse dépouiller un homme de tout son univers. C'est tellement injuste que c'est à en hurler.
Et c'est .
Pour moi, Garf', ce sont des textes qui m'ont fait rire, qui m'ont émue, qui m'ont questionnée. C'est aussi et surtout 'l'ami de toujours' dont j'ai tant entendu parler, et un visage tout souriant croisé par une belle journée ensoleillée de septembre 2004, entre une bière et une chemise neuve, dans un café parisien.
Ca ne peut pas être sérieux. Je refuse de croire qu'on puisse se permettre de mettre à bas un homme dont on ne connait rien, à cause d'un blog qu'on n'a même pas lu. Puisque la seule lecture de ce blog démontre que cette condamnation est une injustice.
Je lis que c'est une histoire d'homophobie, d'éducation nationale, de droit d'expression, de désinformation. Soit. Mais je pense juste à Garf', cet homme sensible et chaleureux.
Et je ne sais pas quoi faire.
Si ce n'est que de l'écrire.

Drôle de métier.

Elle me regarde chaque jour avec des grands yeux étonnés.
But, how do you know that ?
Qu'il faut mettre de la gentamycine à 15µg/ml ? Qu'on va essayer des cycles de 3 minutes au lieu de 2 ? Que là il faut vortexer et là mélanger doucement ? Que 5µl ça devrait suffire ?
J'ai bien envie de faire croire à une inspiration divine ou à un talent inné, mais à la place j'explique, je montre, je raconte, on regarde ensemble dans le Maniatis, ce gros bouquin tout déchiré sans lequel je ne saurais rien, et elle continue quand même à me regarder avec des grands yeux étonnés.
But how can you remember all those things ?
Ce qui me fait penser que finalement, je connais peut-être 2 ou 3 trucs sur la biologie moléculaire, effectivement.

dimanche 15 janvier 2006

Meaningless thoughts

J'ai donc continué mon bouquin devant un grand verre de rouge et des fishcakes, celui-là même que j'avais commencé dans l'après-midi, alors que séchaient la salle de bain post-serpillière et le masque pour-avoir-une-jolie-peau, retrouvé dans le fin fond d'une étagère pendant le grand nettoyage du jour.
Page 90, ce bouquin est tellement bien que j'ai l'impression que j'aurai pu l'écrire moi-même, si je m'appelais Michel. Pour une fois mon père a tappé dans le mille avec son cadeau de Noël.
Une serveuse me propose un top-up de café, j'ai encore du temps, ma PCR ne finira pas avant un long moment, alors je rallume une cigarette et je continue à lire dans les volutes de fumée.
Elles sont toutes les 3 assises à la table d'à coté et discutent calmement en s'étirant de temps à autre, dans leur uniforme noir. Tiens, je suis la dernière dans le pub, à quelle heure ferment-ils le dimanche soir ?
Tour de clé, lumières, la machine m'annonce 46 minutes et 10 secondes, je suis revenue trop vite. Tant pis, ou plutôt tant mieux, le labo va payer les communications téléphoniques Edimbourg-Bristol du dimanche soir, après tout, mon augmentation n'est que pour novembre prochain, et en attendant je suis toujours une postdoc plutôt mal payée, dans l'ensemble. Mais qu'est-ce que l'argent face à l'amour du métier, certes.
Bip, gel, un bande sur quatre, ce qui est bien-mais-pas-top, m'enfin toujours mieux que mon étudiante et son gel tout vide, elle aura au moins un truc à cloner demain.
La possibilité d'une île.
Je ne sais toujours pas pourquoi, mais ce soir ça fait du sens.

Triste compagne.

C'est peut-être ces jours qui prennent un peu trop leur temps pour commencer à rallonger. Ou la chaleur un peu bizarre de ce dimanche.
C'est peut-être ces quelques heures passées à classer des vieilles photos qui traînaient, témoins d'un passé social et heureux, mais j'ai une faculté terrible à oublier les moments pénibles, et sur les photos on sourit souvent.
C'est peut-être cet appartement propre comme un sous neuf, baignoire et étagères comprises, ce ménage qui balaie bruyamment les indices de vie si patiemment accumulés au cours de la semaine, laissant des pièces vides, et froides.
C'est peut-être cette envie d'aller m'attabler au Braidburn Inn face à quelqu'un, plutôt que face à un verre de vin rouge et mon nouveau livre, même s'il est passionnant, parfois l'interaction manque.
C'est peut-être cyclique, hormonal, saisonnier, passager, conjoncturel, dans l'air.
Peut-être.
J'en sais rien.
Ce que je sais, c'est que ça ira mieux demain.

samedi 14 janvier 2006

Droits de l'homme.

Le facteur qui sonne à la porte à 7h32 un samedi matin, ça devrait être interdit.

vendredi 13 janvier 2006

The sound of Wonderland.

Je chantonne alors que le son saturé de mon ordinateur inonde mon coin du labo. Personne ne pourrait entendre mes fausses notes, même à 2 mètres. Le bruit, c'est un peu mon camouflage à moi. Et ce soir, j'en rajoute, entre les 3 centrifugeuses de concert et les boites qui finissent de sécher sous la hotte.
J'aime pas tellement le silence.
Dans le labo d'à coté, l'incubateur ronronne comme un soir d'été en Provence, version ronde d'amour de grillons un chouilla surexcités, et c'est plutôt joli, en fait, même si je me demande si finalement l'incubateur passera la nuit, du coup. Chant du grillon ou du cygne ? Et à part pour Delphine et Marinette, est-ce qu'ils chantent vraiment avant de mourir, les cygnes, ou est-ce qu'ils se cachent comme les oiseaux en fermant leur gueule de vilains petits canards post-pubères ?
J'aime pas tellement les cygnes, faut dire.
Je préfère les lapins qui trottinent la nuit sur le campus.
D'ailleurs depuis avant-hier, début des travaux dans les rues bordant l'université, j'imagine l'arrivée des bulldozers et la fin des terriers remplis de fourrure. Certains livres ne s'oublient jamais. Certains bruits non plus, d'ailleurs, comme ce soir d'été en Ardèche ou je m'étais réfugiée en pleurant dans le garage sans réaliser que la fenêtre à proximité du plafond donnait directement sur la scène du crime, devant le clapier à lapins.
Pour une fois j'aurai préféré du silence, je crois.
Toujours est-il que dans ce vacarme assourdissant du vendredi soir, j'ai enfin fini de remplir les objectifs de la journée, et même de la semaine, et il est donc temps d'aller voir du coté du frigo si la salade est toujours aussi verte que mon ADN génomique du soir.
Un monde où les lapins conduiraient des bulldozers en chantonnant alors que mes tubes finiraient de sécher près des centrifugeuses, c'est tout c'que je demande, finalement.
Avec de la vinaigrette dans la salade, s'entend.

jeudi 12 janvier 2006

Sur la route...

Puisque PROMEGA m'a sauvée en glissant dans son nouveau catalogue un 2006 wall planner, qui ne vaut pas le joli calendrier de l'unicef de l'an dernier, m'enfin on fait avec c'qu'on a ma brave dame, je peux à nouveau écrire la date sur mes tubes et me faire des remarques inintéressantes, du genre "oh merde j'ai encore raté la galette des rois !" (4ème année consécutive, du coup), ou même "tiens demain c'est vendredi 13".
Bref, je revis.
Il m'en faut peu, j'en conviens.
Toujours est-il qu'aujourd'hui mon étudiante-esclave était de relâche, ce qui est BIEN puisque (1) je n'ai pas eu à parler à quelqu'un toute la journée, (2) j'ai pu mettre mes écouteurs sur les oreilles et surtout (3) je n'ai pas eu à montrer l'exemple de l'efficacité, comme c'est bien connu, quand on a 10 minutes de libre entre 2 manips il FAUT lire des publis, pas glandouiller sur son ordinateur. Enfin c'est ce que j'essaie de lui faire croire, à mon esclave, qui soit dit en passant est une perle, avec un bon sens tout à fait épatant, comme quoi le mauvais sort ne s'acharne pas toujours sur moi. Si j'arrive à la convaincre de venir au labo dimanche après-midi, c'est décidé, je l'adopte.
En attendant, Dan, qui est de corvée de labmeeting demain matin, a passé sa journée à me poser des questions auxquelles je suis censée pouvoir répondre, étant devenue la spécialiste ès acide gibbérellique du labo, enfin il parait, sauf qu'en fait c'est du bluff, et j'ai comme l'impression que l'imposture ne va pas tarder à être révélée au grand jour. Trop tard, chef a soumis notre grant proposal, en insistant sur le fait que je suis "exceptionally well qualified for this position with all the necessary skills and expertise to achieve the stated objectives of the project", mais en même temps elle a aussi annoncé qu'on allait faire un Nature au printemps, alors bon, si tout le monde se met à bluffer, qui croire et où aller ?
Enfin, comme dirait mon père avec sa nouvelle phrase préférée qu'il réussi formidablement bien à placer dans toutes les conversations, parce que mon père, c'est bien connu, c'est un joyeux luron, "de toute façon, on finira tous au pré carré".
Merci papa, je sais donc où je vais.

lundi 9 janvier 2006

A la St Adrien, l'organisation ne sert plus à rien.

Depuis aujourd'hui, je suis perdue dans un espace-temps inconnu et flou, puisque mon calendrier 2005 vient de s'arrêter, après le 8 janvier le néant. Alors pour compenser, ce n'est plus 2 mais 5 feuilles laminées qui s'affichent sur les portes de mon placard.
Projets annexes: 1 page chacun. Projet de l'étudiante: 1 page. Projet principal: 2 pages, divisées en 4 catégories. Et sous chaque titre (souligné) une liste organisée et écrite en noir, parce que finalement c'est plus joli, et surtout plus net, exactement ce qu'il me faut, donc.
Nique ta mère l'espace-temps flou, j'arriverai à m'organiser sans reprendre pied dans la réalité de 2006, tu vois.
Enfin j'y crois.
Enfin je prétends y croire.
Enfin j'imagine que si je n'étais pas complètement lucide sur mon incapacité à m'organiser quand je me lève trop tôt le matin, j'y croirais.
...
Bon, d'accord, je vais aller acheter un nouveau calendrier.

En attendant Lorie...

Le week-end avait pourtant bien commencé, avec une après-midi à écraser des chateaux de sable en pouffant de rire, parce que c'est quand même ce qu'il y a de plus rigolo à faire sur une plage quand on a 2 ans. Et pendant que chef mettait la touche finale à notre grant proposal qui doit partir ce matin même, je me disais que j'avais récupéré la meilleure partie du boulot, à garder les gamins au lieu de remplir des formulaires de full economical costing.
Revigorée et pleine d'énergie, j'ai donc enchainé avec un marathon-télé, qui m'a prouvé qu'après 30h non-stop, la télé n'explose pas d'avoir trop marché, même si ma tête, elle, est un tantinet remplie d'images inutiles. Force est de constater qu'on ne change donc pas une équipe qui gagne, et que 2006 porte les mêmes week-end que 2005, comme quoi j'ai eu raison de ne pas prendre de bonnes résolutions, je les aurai déjà enfouies dans la poubelle de la culpabilité en ralant sur mon maque de volonté face à une pile de magazines féminins, un tube cathodique, et un canapé rouge près du radiateur.
Tout va bien, à défaut d'un dimanche à préparer le labo pour l'arrivée de mon étudiante, j'ai une demi-heure top chrono là tout de suite. Histoire de tester si je sais encore être efficace dans l'urgence en janvier...

jeudi 5 janvier 2006

Ascenseur en régime forcé.

Puisqu'à défaut de réussir à contrôler mon alimentation, je suis super forte pour engloutir des paquets de chips assise sur le canapé du salon, et ce même en regardant un reportage sur la révolution de la chirurgie esthétique en matière d'amaigrissement, et tiens tu vas bien aller t'ouvrir un 2ème paquet de doritos avant d'entamer le camembert Eve, non ? bref, du coup, le remords m'a frappé en arrivant devant l'ascenseur ce midi, et j'ai donc déclaré que pour la première fois, je monterai à la cafét à pied.
Ouais.
7 étages, quand même, ça impressionne.
Bon, en vrai on est au 2ème, alors ça ne fait plus que 5 étages.
Oh ça va hein, y'a bien une phrase con qui dit que c'est l'intention qui compte, non ?
Bref, en arrivant au 7ème étage, sans mes poumons, perdus entre le 4ème et le 5ème je crois, à peu près au moment où Dan et son mètre 90 ont décidé d'utiliser la puissance "grandes jambes" pour monter les escaliers 2 par 2, me forçant à trottiner pour ne pas perdre trop de distance, bref disais-je, en arrivant donc devant la porte des ascenseurs où Julia et Dorthe, pas essoufflées du tout, elles, c'est ça d'être minces et feignasses, nous attendaient en rigolant, nous avons trouvé une cafétéria vide.
Rien.
Rayonnages vides, cuisine fermée.
Et donc, rien à manger.
A croire que le personnel de la cantine a décidé de prolonger ses vacances de Noël juste pour me permettre d'entamer une diète.
Une déclinaison du "Aide-toi et le ciel t'aidera" ?
Monter le bâtiment entier à pied, on ne m’y reprendra plus.
Et surtout, ce soir, je vais m'empiffrer.
Ah mais.

mercredi 4 janvier 2006

Back to reality.

Je roule dans le brouillard, les ronds-points de l'aéroport se succèdent. Un chocolat chaud doit fumer en salle d'embarquement à présent. Après plus de 6 jours, les mondes télescopés se re-séparent, directions opposées, ou du moins différentes.
Je suis repue de discussions interminables et de tourisme édimbourgeois, et finalement soulagée d'être à nouveau silencieuse et seule. Le brouillard s'épaissit, je me décide pour la rocade, le trafic en centre-ville se densifie de jour en jour, et je crois que je ne devrai pas traîner. L'horloge avance, approche les 14h. Les autres doivent déjà être revenus au labo. Une impression de lundi-matin-en-retard, sauf qu'on est mercredi, et qu'il faut que je me répète plusieurs fois que je n'ai pas psy ce soir pour m'en convaincre. Une envie de calme, laisser filer mon esprit sur la route, sur la musique assourdissante qui remplit à nouveau la voiture, pas un bon jour pour la rentrée des classes.
Et si on disait que c'était dimanche ?
Le soleil jaillit tout à coup en arrivant au sud d'Edimbourg, comme si le brouillard givrant sur l'aéroport n'avait été qu'un mirage. Les Pentlands se profilent dans la lumière rasante, j'éteins les phares, je prends la mauvaise sortie, encore perdue dans mes envies de solitude.
Le bouquin dans mon sac posé sur le siège passager m'appelle. Est-ce que Stella va laisser Jake monter dans sa voiture ? J'essaie de penser à la liste gribouillée sur mon placard. A tout ce que je dois faire d'urgence. Et je ne sais plus. Malgré mon passage en vitesse au labo pour arroser les plantes hier soir, malgré mon sens extrême de l'organisation, je ne sais plus. Il va être 14h, j'ai faim, j'ai envie de solitude face à mon livre, le campus apparaît tout vide, mais je sais que le labo est déjà plein et actif, puisqu'aujourd'hui n'est plus un jour férié. Je gare la voiture dans le petite rue de l'autre coté du bâtiment, je marche doucement sur le trottoir givré çà et là. Et au dernier moment, je tourne à gauche, je presse le pas, et je rentre dans le Braidburn Inn.
Finalement, aujourd'hui sera dimanche pour une heure de plus, une petite heure pour profiter de ma liberté retrouvée, d'un plat de frites et d'un café, d'un tête à tête silencieux avec mon livre, entrecoupé des sourires des serveuses qui à présent me connaissent bien.
En ce mercredi 4 janvier, entre 14h et 15h, j'ai enfin pleinement savouré mes vacances.
Le travail peut donc recommencer.

dimanche 1 janvier 2006

For auld lang syne...

Un parterre en jupette, parce que le kilt se porte bien ce soir, les lustres victoriens dans ce décor d'un autre siècle, le son des violons et de la contrebasse, le sol qui tourne, encore, et encore, les embrassades à 23 heures, histoire de cultiver son exception culturelle, et le vrai décompte une heure plus tard, parce que finalement ma vie est écossaise.
For auld lang syne, my dear, for auld lang syne....We’ll take a cup of kindness yet, for auld lang syne...
Accolades, danses, encore des violons, arrivée des cornemuses, 2005 est morte et enterrée, l'année de mes 30 ans peut commencer.